38. Lucas

32 12 21
                                    

Je me relevais, suite à un coup, j'avais maintenant le bras cassé.

Depuis plusieurs minutes il n'y avait plus de bruit, les geysers d'eau avaient cessé, les tornades aussi, de même pour les morts se baladant dans le camp. Alix avait disparu et l'arbre où se trouvait Thomas commencé à fané.

Le grognement de l'Ombre à côté de moi me ramena à la réalité. Elle était à terre, clouée de part et d'autre par de la ferraille que je venais de faire fondre. J'étais essoufflé, tant par mon effort pour la vaincre que celui pour garder mon sang froid, et ne pas partir en courant de peur. Contrôle tes émotions.

Je me penchais vers elle, mon visage au-dessus du sien, son haleine emplissait mon nez mais déterminé je lui parlais.

— Qui es tu ?

Meurt

— Qui êtes vous !

Je lui asséné un coup de poing dans le ventre ce qui l'a fit cracher. Des gouttes de sang sortirent de sa bouche et son corps se contracta.

— Ne me fais pas répéter !

Elle me lança un regard de défi et essaya de bouger, en vain.

Ton reflet, je ne suis que ton image, une extension de ta conscience, je suis, toi...

— Quoi ?

Elle rigola tellement fort que je dus me relever et m'éloigner pour pouvoir réfléchir.

Pourquoi disait-elle ça ? Et si elle n'existait pas ?

Si par ma faute, ma faiblesse, mes craintes et mes doutes je l'avais créé et qu'elle était maintenant là pour me remplacer. Et si nous nous étions tous trompés, au lieu d'être les sauveurs de la terre nous étions au contraire, le dernier rempart avant sa libération.

Un autre grognement me sortit de mes pensées.

Les autres, ils sont en train de mourir, s' il ne le sont pas déjà...

Je lui donné un autre coup de poing mais dans le visage. Elle me sourit et une voix d'homme d'homme sortit de sa bouche quand elle l'ouvrit.

Achève la mission soldat !

Je la vit alors fermer les yeux et son corps commença à disparaître.

Une fois totalement seul, une vague impression de déjà vue m'envahit, l'ombre m'avait appelée soldat, ce n'était pas la première fois mais ce mot ne venait pas de ma famille. Et la voix de l'ombre était identique à la voix de l'homme qui me prenait pour un soldat, mais j'avais beau chercher, et aucun visage ne venait en tête.

Je restais là, plantée sur place, et si elle disait vrai, si j'étais le dernier survivant maintenant. Pour le savoir, qu'une seule solution, aller chercher les autres.

Le camp été dévasté, et au bout de trois tours de ce qu'il en resté, je vis qu'il n'y avait plus personne. L'arbre de Thomas n'était maintenant plus qu'un amoncellement de branche.

Un cri me fit tourner la tête et partir en direction de la forêt, Je me guidais jusqu'à mon objectif, suivant les cris de la personne, intérieurement, je priais pour qu'Ivy soit en sécurité, s'il lui arrivait du mal, je ne saurais comment le gérer.

Ce que je vis me fit perdre mon sang froid et je tombais à genoux. Devant moi, les arbres s'étendaient et Ivy était accrochée à l'envers à l'un d'eux. L'ombre qui était devant elle, s'amusait à lui ouvrir le ventre et à lui entailler les bras. Ivy pleurait, et le son de sa voix me fit réagir. J'attrapais l'ombre par le cou, grognant au passage de la décharge dus à mon bras cassé, et tirais l'ombre en arrière. Elle tomba sur moi ce qui me permit de l'emprisonner également avec mes jambes. Sentant que sa fin était proche, elle laissa tomber sa tête et nous regardait, moi et Ivy.

Finissez la mission soldats.

— Tais toi !

Mettant mes mains autour de sa tête, je projetais alors des flammes et quelques minutes plus tard, il ne restait que ses cendres grise sur mon tee shirt noir.

Me précipitant vers Ivy, je la décrochais de l'arbre et l'allongeais au pied des racines.

A la commissure de ses lèvres une goutte noir ébène coula.

Elle pleurait, sa respiration, saccadée par des hoquets, se faisait de plus en plus lente. Je la pris dans mes bras et la recouvrais avec ma veste.

— Reste avec moi !

— Non, je n'en peux plus, laisse moi partir...

Un quinte de toux coupa sa phrase et j'en profitais pour lui parler, avant que le temps nous manque.

— J'aurais tellement voulu te connaitre plus, je t'aime, tu le sais, je suis désolé de t'avoir énervé, causé des problème, je n'ai toujours voulu que notre bien à nous deux...

— Je sais, et tu n'as pas à t'excuser, tu es le copain parfait... et moi aussi je t'aime.

Elle recommençait à tousser et des gouttes de sang tombaient contre son cou. Je me penchai vers elle pour l'embrasser mais elle me retint.

— Je n'aurais plus de force pour t'enlever le poison après...

— Ce n'est pas grave.

— Mais tu vas mourir !

— Je préfère mourir dans tes bras...

Je posais alors délicatement ma bouche sur la sienne. Le goût âcre du sang et la sensation du poison m'envahirent. Je fermais les yeux et souris, je m'en allais, dans les bras de celle que j'avais toujours cherché, et qui maintenant m'aimait. 

THE S.E.V.E.N.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant