Chapitre 17

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L'eau est brûlante et parvient à peine à me détendre. La douche est pourtant mon arme de prédilection lorsque j'ai besoin de faire le point, mais ces derniers temps, j'ai l'impression de me laver uniquement pour me débarrasser du sang ou de l'odeur de quelqu'un. Et ça, ça n'aide vraiment pas à se détendre. D'autant qu'avec l'odeur entêtante de l'après-shampoing de Ash, c'est encore plus compliqué d'éviter de penser à lui et à l'avalanche de problèmes qui tente de m'étouffer. En d'autres circonstances j'aurais probablement adoré cette odeur, mais là franchement, entre ça et le café, j'en ai vraiment plein le nez.

Je ne m'attarde pas dans la salle de bain, non seulement parce que mon ventre cri famine, mais également parce que je sais qu'avoir cette discussion est important. J'ai beau vouloir oublier ce qui s'est passé, le vampire n'a pas tort, tout ça est bizarre. Je n'ai pas compris comment j'avais réussi à échapper à la mort face au loup-garou, je m'étais littéralement réveillée au milieu des cadavres... Et aujourd'hui je me relève d'entre les morts après l'attaque d'un vampire ? Ça parait peut-être totalement dingue, mais j'ai tendance à croire Ash lorsqu'il affirme avoir retrouvé mon corps sans vie. Ce qui voudrait dire que j'ai bel et bien ressuscité et ça... ça c'est franchement barrée comme théorie.

Mes cheveux dégoulinent encore lorsque je retourne dans le salon. Le vampire est toujours là, il m'attend au bar, et d'un signe de tête il me désigne le bol de céréales qu'il a préparé pour moi. Je m'installe donc face à lui, et commence à manger en silence. Son regard reste planté sur moi, à croire que me voir manger avec les doigts est une activité particulièrement intéressante ou qu'il s'est endormi. Peut-être que c'est comme ça qu'ils dorment ? En restant figé pendant des heures ?

— J'étais en retard à la soirée... commencé-je entre deux bouchées. Je me suis mise à la recherche de mes amis et j'ai croisé Teddy, le gars que tu as encastré dans le mur. Il m'a conseillé d'aller voir dehors, du côté des Jacuzzi alors j'y suis allée, et là je me suis fait bousculer par... un type. C'était le loup-garou. Il avait l'air... malade. Le genre de crétin qui avait déjà atteint son quota d'alcool pour la soirée. Alors je l'ai engueulé et j'ai rejoins mes amies. J'ai bu un peu moi aussi et quand je suis retournée dans la maison pour trouver des toilettes, une fille a hurlé. Elle était dans une chambre avec le type bizarre et avant qu'on n'ait le temps de comprendre ce qui se passait il s'est transformé. Il était énorme. Vraiment le truc le plus gros et flippant que j'ai vu de ma vie.

J'ignore pourquoi il ne m'interrompt pas pour me dire d'aller à l'essentiel, mais je l'en remercie. J'ai besoin d'englober tout ça de détails inutiles pour ne pas me laisser dépasser par les frissons qui courent déjà sur ma nuque.

— La foule a paniqué, je suis tombée et je me suis fait piétiner. Quand je me suis relevée, il y avait des morts et du sang partout et lui était juste là, face à moi. Je n'ai pas bougé, j'étais complètement paralysée, j'étais sûre d'y passer, de finir comme tous les autres...

— Mais ce ne fut pas le cas, il t'a juste mordu le bras, complète-t-il perplexe.

— Ridicule hein ? lâché-je en avalant de travers.

Je hausse les épaules et avoue en soupirant :

— Je ne sais pas exactement ce qui s'est passé ensuite. Je ne me souviens de rien après ça. Je me suis juste réveillée dans le salon, ensevelie au milieu des cadavres qu'il avait rassemblé là. Je n'avais pas mal au bras, ni nul part ailleurs. Je suis restée là, immobile jusqu'à ce que la police arrive et nous emmène. Le loup était parti, ils ne l'ont pas retrouvé je crois, mais j'imagine que c'est fait maintenant. Ils l'ont peut-être amené ici d'ailleurs, à moins qu'ils ne l'aient tué...

— Il n'est pas ici, s'empresse-t-il de répondre comme s'il jugeait cette information particulièrement importante. Toi et tes amis, vous êtes les derniers à être entré.

Let's dieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant