Chapitre 7

1K 125 5
                                    

Une fois de retour dans la chambre que je partage avec Eris, je me débarrasse du sweat noir d'Ash et enfile l'une des tenues généreusement offerte par la meute. Le tout est un peu grand pour moi, mais je n'y accorde pas vraiment d'importance, au moins, je ne suis plus à moitié nue.

Je sais qu'Evan s'attend à ce que je m'empresse de lui remettre le vêtement du vampire. Il a déjà rassemblé tout un groupe de traqueurs dans la cour et la seule chose qui leur manque pour se jeter à la poursuite de mon kidnappeur c'est son odeur. Je n'y connais strictement rien en ce qui concerne les loups, leur odorat et leur capacité de chasseur. D'ailleurs j'en sais tout aussi peu sur les vampires, mais quelque chose me dit qu'un Loup-garou doit être bien plus efficace qu'un vulgaire chien de chasse dans ce domaine...

Je pince les lèvres, agacée par les idées qui germent dans mon esprit. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais je sais que je dois faire quelque chose pour protéger Ash de la meute. D'une part parce que je lui dois la vie, mais également parce que sa proposition traine encore dans un coin de ma tête. Il me paraît de plus en plus peu probable que les loups acceptent de me garder parmi eux en tant qu'humaine et s'ils me jettent dehors après la pleine lune, je n'aurais nulle part où aller.

Dans ce cas de figure, j'aurais peut-être besoin de lui. À moins que je sois capable de survivre par moi-même... mais soyons honnête, c'est peu probable. Même dans une ville humaine et dépourvue de tous ces prédateurs, m'en sortir toute seule aurait été un vrai calvaire. Je viens d'une famille sans problème et je n'ai jamais été préparé à affronter le moindre obstacle. On ne s'improvise pas survivante ultime en deux semaines...

Dans l'immédiat je dois trouver un moyen de quitter Osen et pour ça j'ai besoin d'en savoir plus sur cet endroit. Ça ne se fera pas en deux jours, j'ai besoin de temps, et le temps c'est ce que m'offre ce vampire. Il l'a dit lui-même, il ne veut pas me garder enfermée dans une cage, car il refuse d'avoir à me surveiller. Ce qui veut dire que si j'accepte sa proposition, j'aurais une certaine liberté de mouvement qui me permettrait peut-être de trouver une porte de sortie à cette situation infernale.

Le cri d'un loup me ramène brutalement à la réalité et je m'aperçois que sans m'en rendre compte j'ai enfoui mon visage dans le sweat. Une légère odeur de café s'en dégage encore, mélangée à autre chose que je n'arrive pas à reconnaitre. Le mélange est assez agréable...

J'expire un grand coup et balance le sweat dans la baignoire de notre salle de bain avant de l'asperger de gel-douche. Je rince le tout soigneusement et le sèche en vitesse. Il est encore un peu humide, mais ça n'a pas d'importance. Je rejoins l'alpha dans la cour et m'arrête net en apercevant six loups. Les traqueurs... Contrairement à leur chef, eux se sont transformés et ils le dominent d'au moins trois têtes. Un grondement résonne dans leurs rangs quand ils me voient et Evann se retourne vers moi, tout à fait indifférent à la présence des six monstres dans son dos.

J'aurais pensé que voir ces créatures en plein jour soit moins effrayant, mais c'est tout le contraire. La lumière fait passer le cauchemar à la réalité et je ne peux m'empêcher de trembler en voyant la mâchoire de l'un d'entre eux claquer à mon approche. Mon corps se tend et mon cœur se met à battre frénétiquement. Un filet de bave s'écoule de sa gueule et il se penche en avant pour humer l'air dans ma direction. Il s'avance un peu plus, et sa queue balaye le sol avec lenteur tandis que l'une de ses pattes aux griffes démesurément longues s'empare du sweat.

— Il... il est tombé dans la douche... balbutié-je dans un souffle en l'entendant grogner.

Encore un mensonge... décidément ça devient une habitude. Heureusement la peur que j'éprouve devrais camoufler un éventuel changement dans mon rythme cardiaque. Evan fronce légèrement les sourcils, mécontent, mais d'un signe de tête, le loup lui fait comprendre que ça ne pose pas problème et il tend le vêtement à ses congénères. Visiblement ma petite tentative pour brouiller les pistes ne sert à rien, leur odorat doit être sacrément puissant... C'est à se demander comment ils peuvent ne pas se rendre compte que je ne suis pas l'une des leurs.

Let's dieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant