Un frisson parcourt mon corps, et je frémis en me recroquevillant un peu plus sur moi-même. Ma bouche est pâteuse et ma gorge anormalement sèche. J'humecte mes lèvres et un goût métallique s'empare de ma bouche. Il me faut un moment avant de comprendre d'où me vient cette sensation et j'ouvre en grand les yeux en poussant un cri terrifié. Mon corps se redresse de lui-même, tremblant et j'observe avec des yeux ronds la chambre dans laquelle je me trouve.
La pièce est immense, pourvue d'un grand écran plat, d'une commode métallique et d'un balcon lumineux. Les draps gris glissent alors que je me retourne pour observer avec stupeur la décoration sommaire de l'endroit. Les souvenirs reviennent un à un et je pose d'instinct mes doigts à ma gorge, certaine d'y trouver un trou béant là où le vampire m'avait littéralement déchiqueté le cou. Il n'y a rien, absolument rien d'autre que la peau lisse et souple dont j'ai l'habitude.
Je me lève d'un bond pour me précipiter dans la petite salle de bain qui jouxte la chambre. Non, définitivement pas petite. Cet endroit est gigantesque. Il y a une douche, un large évier en marbre et une immense baignoire noire. Là encore il n'y a rien, le miroir ne me renvoie que l'image d'une fille paniquée qui tâte sa gorge comme une hystérique.
Ce n'est qu'une fois la panique évacuée de mon cerveau que celui-ci détecte un détail qui me hérisse les poils. Je suis quasiment nue. Un sweat... Voilà tout ce que je porte. Je baigne pratiquement dedans et il atteint facilement le bas de mes fesses, mais rien de plus, hormis mes sous-vêtements. Mes jambes sont totalement nues. Mon sang ne fait qu'un tour et avant même de réaliser que celui qui m'a déshabillé n'est autre que le vampire qui a manqué de me tuer, je me retrouve dans le salon.
Comme je m'y attendais, il est là, assit nonchalamment à son bar ridicule en train de siroter un énième café dont l'odeur insupportable imprègne la pièce. Il tourne doucement la tête vers moi et me détaille en se léchant la lèvre supérieure, pas le moins du monde inquiété par mon humeur massacrante. Je me fige un instant alors que la menace refait soudainement surface et il se met à sourire.
— Un problème ?
Un ? Non mon gars ! Et si tu n'étais pas un foutu vampire tu passerais un sale quart d'heure. Mais voilà, tu es un vampire... Et moi je suis quoi ? Un loup-garou raté. Il arque un sourcil, attendant visiblement que je réponde, mais ça ne vient pas, ma rage reste obstinément bloquée dans ma gorge et je me retrouve plantée là comme une idiote.
— J'imagine que non alors, lâche-t-il en haussant les épaules avant de se reconcentrer sur son café.
— Vous... Vous m'avez fait boire votre sang, l'accusé-je.
— De rien.
— C'est répugnant !
Il repose sa tasse en soupirant et pivote de nouveau vers moi.
— Pas plus que l'odeur de chien mouillé qui imprégnait tes fringues, j'ai passé des heures à m'en débarrasser, grommelle-t-il.
Mes fringues. Mal à l'aise je tire sur le sweat pour qu'il couvre davantage mes cuisses, mais au lieu de les cacher, j'attire justement son regard vers elles.
— Ne t'en fais pas petite chose, ce n'est pas ça qui m'intéresse chez toi, ricane-t-il en relevant rapidement les yeux vers ma cou.
Bizarrement mon égo en prend un coup. Je suis bien heureuse qu'il n'en ait qu'après mon sang, mais il aurait au moins pu prendre des pincettes pour m'annoncer que je ne suis pas à son goût. Vampire ou pas, le mépris qu'il affiche pour mon corps est tout aussi vexant que s'il avait été humain.
— Pourquoi ? Je croyais que les vampires n'aimaient pas le sang des loups.
— C'est le cas, mais toi, tu n'es pas un loup, je te l'ai déjà dit. Je peux te le confirmer maintenant, dit-il en se léchant la supérieur avec avidité. Tu es humaine. À cent pour cent humaine.
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Let's die
ParanormalCertaines personnes naissent avec des destins extraordinaires, ils sont, dès la première minute de leur vie, voués à quelque chose de grand. Mave ne fait pas partie de ces gens, à dire vrai, la banalité est un mot qui lui convient très bien. Du moi...