Chapitre 46

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Mon corps s'active, je ne contrôle même plus mes jambes qui montent les escaliers deux à deux. Il faut que je parte le plus vite possible. Il ne faut pas qu'il me trouve. Il ne faut plus qu'il me trouve.

J'attrape mes affaires à la volée les enfoncent dans un sac.

Il faut que je parte.
Vite.

Ne sachant même pas ce que j'ai mis dedans, je le ferme à la hâte et quitte la maison. Mes pieds me dirigent à la gare. Je n'ai pas beaucoup d'argent. Ou pourrais-je aller ?

Je tatte ma poche. Merde, j'ai oublié mon téléphone dans la cuisine. Tant pis, j'appellerai Emily plus tard ou peut-être que c'est mieux qu'elle ne sache rien. Puis au moins, il ne pourra pas me retracé.

Le train pour Manchester arrive dans 10 minutes. Je prends mon courage à deux mains et part au guichet pour prendre un billet. Du coin de l'oeil, je peux voir un homme habillé de noir en train de me fixer, le téléphone à l'oreille. Je ne pense pas que c'est une coïncidence. Il me surveille.
Bien sûr qu'il me surveille, il sait tout.
Je soupire et fait mine de rien.

J'ai un plan, en espérant que ça fonctionne.

Une fois le train en gare, je monte puis m'installe rangeant mon sac dans le compartiment au-dessus de ma tête. Une minute avant le départ, je me dirige vers les toilettes qui sont juste devant l'entrée. À peine que les portes se ferme je saute à l'extérieur me faisant mal à la cheville au passage.

Une fois fasse au wagon l'homme est debout face à moi derrière les vitres transparentes. Mon majeur se lève naturellement accompagné d'un sourire sur le côté droit.

Je t'ai eu connard.

Je regarde le train partir fière de moi.
Bon, je vais aller ou maintenant moi ? Je n'ai plus de vêtement, tout est resté dans le train et en plus j'ai mal à la cheville.

.


Memphis. Dieu que c'est cher. Je marche difficilement dans les rues, boitant. Il faut que je trouve quelque chose pour dormir ce soir. Et sans téléphone, je n'ai pas de gps. Les hôtels sont clairement hors de prix.
Je soupire, il est 20 heures passer quand tout d'un coup, mon regard tombe sur une auberge de jeunesse.
Je souris fière de moi puis me dirige vers celle ci et entre. Je suis accueilli chaleureusement par un homme d'une trentaine d'années, plutôt charmant. Le lieu est bruyant, juste à côté du comptoir se trouve une sorte de salle de jeux pour "adultes" avec des billards et autres où se trouve une dizaine de personnes, rigolant, bière à la main.

"-Bonsoir, auriez-vous une place de disponible par tout hasard ?
-Oui bien sûr ! Pour combien de temps ?
-Pour vous dire je ne sais pas vraiment...
-Très bien ! On va commencer par une nuit et on verra demain. Déclare t'il en me montrent ces dents.
-Merci. Est ce que c'est possible d'avoir une chambre ou il n'y a pas trop de personnes s'il vous plaît ?
-J'en ai des complètement vides si vous voulez.
-Ca serait génial !
-Je vais vous montrer. Ou sont vos affaires ? Je vais vous aider.
-Je ne l'ai est pas avec moi.
-Très bien... Suivez-moi."

Je lui emboîte le pat. Jolie petit cul. J'ai besoin de me changer les idées mais il est encré dans ma tête. C'est comme si tout plaisir charnel avec un autre homme m'est interdit.

L'homme ouvre une porte puis me laisse entrer. Des lits superposés, vides. Le pure bonheur. J'ai besoin d'être seule. Juste moi.

-Je ne vous garantis pas que vous allez être seule très longtemps.
-Ce n'est pas grave.

Je me retourne vers lui et mes sourcils se froncent voyant deux grandes serviettes et deux bouteilles dans ses mains. Quand as t'il était chercher ça ? Je lui prends en lui remerciant. Au moins, je vais pouvoir me laver.

-On ne de serait pas vu quelque part ?
-Non je ne pense pas. C'est la première fois que je vous vois.
-Vous avez pas joué dans une série ou un film ?

Sa question me fait rire et je lui répond par la négative.

-Influanceuse alors ?
-Non plus. Gloussais-je.

-C'est étrange. J'ai vraiment l'impression de vous avoir vu quelque part...

Son regard insistant me faire baisser les yeux. Oui, il peux m'avoir vu à la télévision. La soeur du taré qui a prit en otages un PDG et ses ouvriers pour le tuer. Ou bien le fait que Lenzo a affiché mon visage sur les réseaux sociaux sans mon consentement.

-Excusez-moi.
-Ce n'est pas grave.
-Je n'ai plus qu'à vous souhaiter bonne nuit et si vous avez un petit creu malgré que le repas a déjà était servi, il y a des distributeurs en bas. Et si vous vous ennuyez tout le monde vous accueillera les bras ouverts.
-Merci."

Il me lance un dernier sourire avant de fermer la porte derrière lui.
C'est aimable mais je préfère m'ennuyer toute seule et crever de faim que d'aller avec des inconnus.

Je soupire et me laisse tomber sur un lit. Il n'ai pas aussi douillé que celui de l'autre idiot mais ça fera l'affaire pour le peu de sommeil que je vais avoir.

.

Déjà que je ne dors pas beaucoup en règle générale, le bruit, les hurlements des autres personnes ne m'aident vraiment pas. Tellement de question tournent en rond dans ma tête.

Que va t'il me faire si il me retrouve ? Est ce que je suis maintenant un témoin gênant ?
Va t'il m'enfermer chez lui ?

Puis qu'est-ce que je vais devenir ?
Je peux pas rester en cavale bien longtemps avec ce qu'il reste sur mon compte en banque.

Je soupire et jette la frite sur le côté. Je n'ai plus faim. J'ai l'impression d'être prise au piège et cette sensation est vraiment désagréable. J'avais pourtant si faim...

Je fais signe à la serveuse que je paye par carte et quelques minutes après elle se présente à moi. Mais son sourire disparaît quand ma carte ne passe pas une seconde fois.
C'est quoi ce bordel ?
Je suis pas si pauvre que ça. Et je suis sûr de ne pas mettre trompé dans mon code.

Une carte jaune Cold passe sous mon nez payant à ma place avant que la personne ne s'installe devant moi.
Je suit la serveuse du regard puis pose mon regard sur l'homme.

J'ai l'impression de voir flou.

AriaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant