Chapitre 1

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Mes pieds touchent prudemment le sol essayant d'être la plus discrète possible pour ne pas réveiller l'inconnu qui dort paisiblement nu entendu sur ses draps froissées par nos corps.

Le sexe a cet puissance de m'apaiser, de calmer mes maux.
L'avantage d'être insomniaque s'est que je peux partir au beau milieu de la nuit sans avoir à vivre un moment gênant au petit matin. Je déteste ça.

Je ramasse mes affaires qui jonchent le sol avant de m'habiller. Il faut que je me dépêche de rentrer, il revient de vacances aujourd'hui. Il ne faut pas qu'il ne se doute de quoi que se soit. Il devrait être apaisé de ces quelques jours avec ses amis malgré que je ne les apprécie pas. De sombres idiots. Mise à part boire, fumer et jouer aux jeux, ils ne savent rien faire. Ah si, perdre tous leurs argent. Chômeurs professionnels, je ne sais pas si ils ont des diplômes dans quoi que ce soit. Des bons à rien. Toujours dans des plans douteux. Combien de fois, j'ai du les amener à l'hôpital car ils ce faisaient tabasser. Je crois que celui qui a la palme d'or est Derek. Un maigrichon qui se prend pour un mastodonte alors qu'il fait 30 kilos tout mouillé, plus imbéciles que lui ça serait incroyable. Si j'étais invitée à un dîner de cons, il serait mon invité de prestige.

Les rues sont paisibles ce soir, seul le bruit de mes talons qui claques sur le sol raisonne, éclairé par les faibles lumières des quelques lampadaires. Je regarde l'heure sur mon téléphone 5h32, l'air est frais mais c'est agréable. Il ne me faut pas longtemps avant d'arriver à la maison mais mon angoisse monte quand j'essaie de déverrouillé la serrure. La porte s'ouvre brusquement sur mon grand frère, les yeux remplis de rage.

"-Où étais-tu à cette heure là ?!

Ma main passe dans mes cheveux sombre. Je suis morte. Je ne pensais pas qu'il rentrerait si tôt.

-Avec des amies.
-Tu te fou de ma gueule ? Me demande t'il sèchement en me faisant rentrer de force dans la maison. Tu te fou vraiment de ma gueule ? Tu empeste le parfum d'homme. Tu profite que je parte quelques jours en vacances pour aller faire ta pute ! Tu sais très bien que j'ai toujours un oeil sur toi !
-Donc moi je suis une pute parce que je couche avec des mecs mais toi qui te tape pleins de meufs c'est normal ? Tu crois pas qu'il y a quelque chose qui cloche ?
-Arrete, ok ? Me demande t'il à bout de nerf.
-Sinon quoi ? Tu vas encore m'en mettre une ? Tu attends quoi ? Vasy !
-Je te préviens Aria, ne me chauffe pas ! Je suis pas d'humeur pour tes conneries.

Je lève les yeux au ciel me dirigeant vers ma chambre mais mon frère en décide autrement en l'attrapant par le poignet pour que je lui fasse face. Son regard brun rempli de colère me fait frissonner.

-Ne me tourne pas le dos. J'en ai pas fini avec toi.
- Tes leçons de morales j'en est rien à faire Aaron. Tu peux te les garder. Je fais ce que je veux de mon corps. Je ne t'appartiens pas !

Le revers de sa main vient au contact de ma joue alors que mon regard se rempli de rage.
Toujours le même refrain.

-Je te jure que la prochaine fois, je t'attache dans le garage, si c'est le seul moyen pour que tu arrête de te taper n'importe qui. Compris ?!

Je ne réponds rien, les yeux fixés sur ses chaussures. Je suis sa soeur, sa responsabilité. Du moins, ce qu'il a dans la tête. Je lui appartiens.
J'ai l'impression d'être une salope quant il parle de moi ainsi alors que je ne fais que de profiter de la joie du sexe avec un homme consentant, qui ne cherche rien d'autre. Comme moi. Juste profiter une nuit pour tout oublier et se faire du bien. Où est le mal ?

-Tu as compris ?! Hurle t'il en me secouant par les épaules.

Ma paire de yeux marrons se relèvent tout doucement sur lui mais ils sont attirés par des sacs de sport posés sur le canapé. Un n'est pas fermé et je peux voir des liasses de billets.

-Mon dieu ! Qu'as-tu encore fais ?

Il suit mon regard puis me lâche doucement.

-Ne t'inquiète pas pour ça...
-Ne pas m'inquiéter ? La dernière fois que tu m'as dis ça tu as finis en prison ! D'où vient tous ce frics Aaron ? Qu'as-tu fais bon sangs ?!

Sur un coup de folie j'ouvre les deux autres sacs de sport remplis d'argent mais mon frère me pousse en arrière me faisant chuter au sol.

-J'ai dis de ne pas t'inquiéter ! Ça ne te regarde pas !
-Ne m'implique pas dans tes histoires. Je ne veux pas finir comme toi. crachais-je en me relèvent pour partir dans ma chambre."

Je me laisse tomber sur mon lit. Mon dieu tout cet argent... As t'il braqué une banque en Italie avec ses amis ? Ils en sont capables, c'est ça le pire. Mon corps se redresse alors que mes prunelles vagabondes dans ma chambre. Il l'a encore une fois retourné. Je comprendrais jamais cette obsession de vouloir tout contrôler, de vouloir savoir tous ce que je fais depuis petit. Je ne sais pas si c'est malsain mais j'en ai l'habitude maintenant depuis 24 ans, c'est toujours le même refrain et encore pire depuis que maman est morte. On est tout les deux et celons mon aîné on sera toujours tous les deux jusqu'à la mort. On est liés par le sang. Par le lien familial, à la vie à la mort.

.

"-Attends ! Comment ça trois sacs remplis d'argent ? Sérieusement ?
-Ouais, je ne sais pas dans quel merde il s'est encore foutu... Je sais plus quoi faire...
-Va falloir vraiment couper le cordon à un moment. Dit sérieusement mon ami.
-C'est pas ma mère Emily.
-Non, c'est ton bourreau.
-C'est mon grand frère que veux tu que je fasse ? Lui demandais-je en buvant une gorgée de café.
-Rien, justement. Déménage déjà, je pense que ça serait pas mal. Je te jure qu'il est toxique ton frère. Rien que de la manière qu'il te regarde est malsaine. Il est plus flippant que n'importe quel homme.
-Arrêt avec ça, il est juste protecteur.
-Hum hum. Il veut le contrôle sur toi. Je crois même qu'il a un souci d'autorité. En plus tu sais que tu as beau mettre du maquillage on voit que ta lèvre est fendue.
-Ce n'est rien de grave.
-Comme la fois ou tu as fini avec un oeil au bord noir ?
-Il a pas toujours était comme ça, tu le sais bien. Depuis que maman est morte il part en vrille. Je ne sais plus quoi faire... Ça s'arrangera...
-Il n'y a plus rien à faire. Et si tu continues comme ça tu vas sombrer avec lui. Il a déjà pris plus d'un an de prison pour agression et là tu crois qu'il a simplement gagné au loto ? Il t'avait promis de faire des efforts mais tu entends comment il te parle ? Tu vois ces bleus qu'il te laisse sur ton corps ? Cette possession, cette jalousie qu'il a envers toi, ça va mal finir Aria... Il va finir par te tuer pour que tu ne sois qu'à lui.
-Arrête ce n'est pas n'ont plus un psychopathe.
-On fait le pari ? Me demande-t-elle en me montrant sa main.
-Il n'est pas si dérangé que ça, c'est juste qu'il va mal et qu'il a besoin de temps.
-Ça fait quatre ans que ça dure. Je te le répète il n'y a plus rien que tu puisses faire. Maintenant prends tes distances viens à la maison si tu veux. Parce que quand les flics vont débarquer pour récupérer l'argent ou pire si la personne à qui il l'a pris vient le chercher ça va être un bain de sang. l'Italie n'est pas comme chez nous ma grande. Et il était trois alors s'ils ont partagé en parts égales tu imagines tout le frics que ça doit faire ? Ils ont dû voler à un mafieu ou à un truc dans le genre.
-Un mafieu ? Rigolais-je. Sérieusement ? Tu t'es crue dans un film ?
-Tu rigolera moins quand le patron de la mafia va débarquer, lui couper les couilles et te kidnapper pour le punir.

Je ne peux pas me retenir d'éclater de rire alors que des visages se tournent vers nous. Elle est folle.

-Bon maintenant que tu m'as bien fait rire, je dois aller bosser. Déclarais-je en me levant.
-Ouais c'est ça. Profite de tes derniers jours de liberté !
-Bye ! Rigolais-je encore en partant."

AriaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant