Aria

Chapitre 29

Je prends le miroir que me tend le médecin pour regarder mon nez dans tous les angles.
Mon dieu, il n'a pas bougé d'un poil malgré qu'il soit encore bleuté. Je remercie le seigneur dans la tête. C'est un miracle.

"-Vous êtes sûr que vous êtes fait ça en tombant ? Me demande t-il encore une fois.
-Oui, je suis très maladroite.

Il me regarde soucieux.

-Voulez-vous que je vous prescrive une nouvelle crème pour votre cicatrice ?
-Oui, je veux bien s'il vous plaît.

Je le regarde faire mon ordonnance toujours en regardant mon nez d'un oeil soucieux. Je n'en reviens pas, je m'étais préparée au pire. Mais il est nickel !

-Il ne faut pas que votre nez se prenne un coup, il est encore fragile.
- D'accord et quand est-ce que je vais pouvoir mettre du maquillage ?
-Votre cicatrice est belle vous pouvez en remettre sans soucis.

Je lui souris en reposant le miroir sur son bureau.

-L'ordonnance est renouvelable trois fois et après vous n'en aurez plus besoin mais je vous conseille de bien l'hydrater quand même matin et soir.
-Pas de soucis."

Je range le papier dans mon sac avant de suivre le médecin à la porte. Il me serre la main tout en me saluant et je rejoins Emily pour monter à l'étage cherchent un numéro de porte bien précis.

"-Tu es sûr que tu ne veux pas que je vienne avec toi ?
-Non, je dois le faire seule."

Elle m'envoie un sourire compatissant avant que je ne toque à la porte pour entrer. Deux infirmières sont présentes et réalisent ses soins. J'attends sagement alors que Aaron me sourit tout en examinant mon visage. Son moignon n'est vraiment pas beau à voir, des plaques de croûte se sont formées. Un sourire automatique prend place sur mon visage quand les soignantes passent devant moi pour sortir.

"-J'ai cru que tu n'allais jamais venir.

Mon regard se place sur lui tout en m'enlacent de mes bras. Un soupir sort de ma bouche.

-Qu'est ce qu'il ne va pas Aria ? Tout est fini. On va pouvoir reprendre nos vies. C'est génial, non ?

Je rigole sèchement alors qu'il fronce des sourcils.

-Reprendre nos vies ? Mais tu t'entends ? Rien ne sera plus comme avant.
-Bien sûr que si.
-Mais arrête !
-Quoi ?!
-J'en ai marre de tous ça ! De tes conneries et de toi !
-Qu'est-ce que tu veux dire par là ?
-C'est fini, je ne serais plus ton objet.
-Tu es ma sœur Aria, je serais toujours là.
-Non, je m'en vais. Je te laisse la maison, je ne veux plus de toi dans ma vie. J'ai trop subi à cause de tes conneries. Il faut que ça s'arrête, tu es trop néfaste pour moi..
-C'est lui qui ta mit ça dans la tête, hein ?!
-Non, j'ai juste ouvert les yeux.
-Ouvert les yeux de quoi ? Tu as plutôt ouvert les cuisses ! J'ai bien vu vos petits regards ! Je me démène pour trouver du fric pendant que toi tu t'envoies en l'air avec quelqu'un qui nous veux du mal ! Tu ne penses qu'à toi ! Tout toujours !
-Pardon ?! C'est Emily qui travaillait nuit et jour. Toi tu ne faisais que boire et jouer à des jeux d'argent.
-Donc tu as bien baiser avec ce fils de pute ?
-Oui et je ne le regrette pas.
-C'est ça les fameuses missions, hein ? Tu lui vendais ton cul !
-Va te faire foutre Aaron !
-J'aurais bien aimé te dire la même chose mais c'est déjà fait."

Je retiens mes larmes alors qu'une boule est en train de se former dans ma gorge. Je lui jette un dernier regard avant de sortir de la chambre. Emily se lève me serrent contre elle. Et c'est à ce moment-là que mes larmes coulent sur mes joues, je ne peux plus les retenir. C'est dur mais je ne veux plus que ça recommence. La prochaine fois, ça ne sera sûrement pas Lenzo mais un autre qui n'hésitera pas à me tuer ou même pire. Mon amie me chuchote que ça va aller que tout va aller mieux, il faut juste un peu de temps.

.

"-Pourquoi tu n'envoie pas tes cvs pour des fastfood ?
-J'attends encore un peu avant. Ma mère s'est démenée pour me payer des études et finir dans un resto rapide... Elle va se retourner dans sa tombe.
-C'est temporaire Aria.
-Je sais mais j'ai du mal...
-Même si tu n'es pas engagée dans les jours qui suivent, tu sais très bien que tu peux rester chez moi.
-J'ai l'impression de profiter de toi..
-Bien sûr que non, tu aurais fait la même chose pour moi.
-Tu en as fais bien plus...
-En parlent de ça...
-Je te rendrais l'argent ne t'en fais pas.
-On m'a fait un vivement dans la nuit provenant d'Italie.
-Comment ça ?
-Cinq mille trois cent quatre-vingts dollars. La somme exacte de ce que j'ai donné. Je ne comprends pas...
-J'ai remboursé la dette, il te Trends ton argent.
-Alors pourquoi t'avoir gardé si tu l'avais remboursé ?
-Pour punir Aaron tout simplement.

Je lâche Emily du regard pour me concentré à nouveau sur l'écran. Je l'entend soupirer avant qu'elle ne s'assoit en face de moi.

-Ecoute, je... Il sait passer quelque chose entre lui et toi, hein ?

Je lève les yeux, l'examinant avant de fermer l'ordinateur portable. Elle ne vas pas me lâcher, elle sait fait un café.

-J'ai bien vue vos regards. Continue t'elle. Il n'avait aucune envie de partir sans toi.
-Tu es folle.
-Tu n'avais pas peur de lui bien au contraire. La manière dont vous vous êtes tenus la main, de vous regardiez et quand il a mis ce flingue contre tes lèvres mon dieu... Vos regards étaient remplis de désirs Aria alors qu'il te braquait avec une arme... Qu'est-ce qu'il sait passer entre vous deux ?
-On a coucher ensemble.
-Combien de fois ?
-Je ne sais pas.
-Vous vous êtes protégés au moins ?
-Oui puis j'ai mon implant ne t'inquiète pas.
-Bien sûr que si avec ta poisse légendaire ! Puis il a quel âge ?
-32 ans.

Elle me regarde les yeux grands ouverts.

-Ah ouaais...Chaud.
-Quoi ? Vas y dit moi à quoi tu penses ?

Elle regarde à gauche et à droite alors que nous sommes seules dans l'appartement puis se penche vers moi.

-C'était bien au moins ?
-Mais pourquoi tu chuchotes ? Demandais-je en éclatant de rire.
-Je sais pas, ils ont peut-être installé des micros !
-Mais tu es taré ma pauvre fille !

Elle me regarde gêné avant de rire avec moi.

-Alors ?
-Franchement le meilleur coup de ma vie ! Il m'a fait faire des choses que je n'aurais jamais pensé.
-Comme ?
-Sur une barrière de sécurité d'un balcon au dernière étage d'une tour. Ça n'a pas duré longtemps mais c'était juste incroyable.
-Attends, quoi ?
-Ouais. Souriais-je. Et je crois qu'on a couché ensemble dans tous les recoins du duplex et dans son bureau professionnel.
-Bah ça va, il t'a bien consolée. Rigole t'elle.

Je souris encore malgré moi. Oui, c'était bien et je ne regrette absolument pas de lui avoir offert mon corps. S'il fallait le refaire, je le refaire sans hésiter.

-Il te manque ?
-Je ne sais pas... J'étais habitué à sa présence donc ça me fait bizarre.
-Qu'est ce qu'il t'inspire ?
-Au départ beaucoup de peur puis l'administration je dirais. Il n'a peur de personne et ne recule devant rien. C'est un homme qui inspire du danger mais qui n'a pas peur de dire ce qu'il ressent, de mettre des mots sur ses émotions.
-Il t'a dit ce qu'il ressentait pour toi ?
-Qu'il m'aimait bien,c'est tout.
-Juste bien ?
-Oui.
-Je pense honnêtement que vous vous aimez plus que bien malgré que ce soit bizarre.
-On ne s'aime pas.
-Je pense que s'il t'avait gardé quelques jours de plus vous étiez tous les deux foutu. Un attachent est né entre vous, des sentiments.
-Ce n'est pas parce que tu es en fac de psycho que tu as raison.
-Et s'il revenait là toute suite ? Qu'est-ce que tu ferais ?
-Je ne sais pas.
-Moi, je pense que tu fondrais en larmes dans ses bras parce qu'il te manque."

Je la regarde se lever. Est ce qu'elle a raison ?