Aria

Chapitre 49

"-Enzo...
-Mia sorella...(Ma soeur...)

Le brun se jette en premier dans les bras de sa grande sœur, ils se serre si fort l'un contre l'autre. Je peux voir leur père prêt à intervenir en cas de problème.
Pourquoi avoir si peur ? Elle est sa sœur après tout, sa famille.

-Ti sono mancato così tanto. Mi dispiace tanto Clara. (Tu nous a tellement manqué. Nous sommes tellement désolée Clara.)
-È una cosa del passato, fratello mio. Ti ho perdonato tanto tempo fa. (C'est du passé mon frère. Je t'ai pardonné, il y a si longtemps.) Sei cresciuto tanto. L'ultima volta che eri alto come tre mele... (Tu as tellement grandi. La dernière fois tu étais haut comme trois pommes...)"

Je l'ai entend glousser, la voix de la brune est tremblante. Mais le cadet lance un regard sombre à son père qui a le regard mauvais. Je ne sais pas ce qu'il sait passé entre eux mais l'aigreur est encore bien présente. Au premier faut pas, c'est foutu pour lui.
J'ose un regard vers leur mère qui au contraire à la larme à l'oeil, les mains jointes sous son menton. Ses enfants sont tous là, sous son toit. Mais son aîné à l'air indifférent à ce qui se déroule devant ses yeux.

Je sens une main glisser dans la mienne.

"-On devrait partir Aria. On doit rentrer à la maison... Me chuchote ma meilleure amie.

J'hoche la tête prête à reculer mais Diego, le père prend la parole en nous coupant dans notre élan.

-Aria. Suit moi nous allons t'enlever ce qu'il reste de la menotte."

Sa voix est dure, il a besoin de sortir de la pièce. Le veille homme bouillonne de l'intérieur.
Il fait signe de tête à son fils préféré, lui indiquant de les surveiller. Je suis donc l'homme aux cheveux gris avec Emily jusqu'à son bureau à mes talons. Elle ne veut pas rester seule avec eux et je l'a comprends plus que bien.

Ezio soupire avant d'allumer une cigarette et d'attraper une pince puis m'indique de m'asseoir sur le canapé. J'obéis alors que la brunette reste devant la porte fermée, les mains autour du corps, ne sachant pas quoi faire.
L'odeur du tabac se fait directement sentir. Je regarde le père s'asseoir sur la table basse avant de poser mon poignet sur son genou et d'œuvrer à sa tâche. Ses sourcils sont froncés et je ne pense pas que c'est à cause de ce qu'il fait mais à cause de ce qu'il ressent à ce moment même. Une fille kidnappée et un fils fou. On se dirais un mauvais film. Je n'imagine même pas les tourments de cette famille. Que de malheurs s'est abattu sur eux.

Qu'a bien pu faire Enzo pour mériter la haine de son paternel ? Qu'est-ce qu'il a bien pu faire pour rester enfermée des années ? Mais enfermé où ?

"-Te voilà libre.
-Merci.

Ses yeux se plantent dans le mien, m'observant de la même manière que l'homme qui fait malheureusement      battre mon cœur.

Il se lève soudainement, jette son mégot par la fenêtre tout en soupirant.

-Quel est son diagnostique ? Ose Emily d'une petite voix.

Diego se retourne lentement vers elle, s'appuyant sur l'encadrement de la fenêtre avant d'allumer un autre tube de nicotine.

-Schizophrène avec des tendances pyromanes. Depuis petit il adore foutre le feu. Et le plus prenant, le dédoublement de personnalité.

Je peux voir les yeux de mon amie s'ouvrir en grand. Il n'y a que 1% de la population mondiale qui est touchée par cette maladie. Autant dire que c'est rare dans une carrière de psychologue de tomber sur une personne atteinte de ce trouble.

-Combien ?

J'entends l'excitation dans sa voix.

-Au dernière nouvelle, je crois qu'ils sont quatre avec lui-même.

Je peux la voir se mordre la langue. Elle a tellement de questions à poser.

-Je sais qui tu es Emily mais c'est ma femme qui se charge du dégénéré. Je ne sers juste à payer les frais.
-Ou est il pris en charge ?
-Dans un centre spécialisé. La nothing center.

Comment ça il sait qui elle ait ? Il serait tout depuis le départ ?

-Docteur Looing ?
-C'est lui en personne qui s'occupe de son cas.
-Mon dieu...
-Je connais les rumeurs à son sujet Emily. Mais grâce à lui, il s'est calmé.
-On ne le surnomme pas docteur Hyde pour rien...
-Ce ne sont que des rumeurs.

Sa voix devient soudainement glaciale. Qui est ce fameux docteur ?

-Tu devrais aller prendre un douche Aria.
-Je pense qu'on va vous laisser en famille...
-Et bien, tu es de la famille donc tu restes."

Je ravale ma salive. Maintenant son père m'apprécie.

.

"-Il est là-bas depuis ses 11 ans. Maman n'arrivait plus à gérer ces crises.

Je me savonne mes cheveux alors que j'entends les filles parler. Clara est assise sur le double vasque alors que ma meilleure amie est assise sur la cuvette des toilettes.

-Comment étaient ses crises ?
-Ca dépendais. Dès fois ils pouvaient juste se mettre à pleurer pendant des heures comme il pouvait être à deux doigts de tuer quelqu'un ou de s'immoler par le feu.
-Il a déjà essayé de vous faire du mal ?
-Malheureusement... Il y a une voix, Doma qui ne m'aime pas, elle a essayé de me tuer quand elle a prit contrôle de lui. C'est ce jour-là que papa à décidé de l'envoyer le plus loin possible de moi. Si, Lenzo n'aurait pas été là ,je serais morte.
-Tu lui en veux ?
-Bien sûr que non, ce n'est pas lui. Tu aurais vu son regard quand il est revenu à lui. Ses mains autour de mon coup à deux doigts de me tuer... Je me souviendrai toujours. Lenzo avait braqué une arme sur sa tête. C'est la première fois que je l'ai vu pleurer. Il était à deux doigts de tuer son petit frère pour me sauver.

Je reste là, choqué par ce que j'entends. C'est un terrible sort qu'il a eu.
Lenzo pleurer... Il devait etre à bout et ne plus avoir de solution pour braquer son petit frère même pas adolescent, un gamin.
Pauvre mère, son cœur doit être en miettes.

J'attrape deux serviettes, enroule mes cheveux puis mon corps.

-Tu n'as plus eu de contact avec lui après ça ?
-C'est ce que pense mon père. Maman me laisser lui parler au téléphone mais il n'a plus voulait après. Doma ne voulait plus, elle le menace.
-C'est elle la voix la plus présente ?
-Avant oui mais, maintenant je ne sais pas...Ça fait des années que je ne lui ai pas parlé...

Je sens qu'elle se retient de poser des questions plus poussées. Elle en crève d'envie.

-Hai finito presto? Il pasto sarà servito.(Avez-vous bientôt fini ? Le repas va être servi.) Nous interromp l'armoire à glace à travers la porte.
-Siamo qui tra dieci minuti amore mio! ( Nous arrivons dans dix minutes mon amour !)
-Bene (Bien)"

On entend ses pas s'éloigner ainsi que la porte fermée. J'envoie un sourire à Carla qu'elle me rend. Je suis tellement contente pour elle qu'elle aille mieux. Qu'elle accepte d'aimer et d'être aimée. Elle mérite tellement d'être heureuse après ce qu'elle a enduré. Son sourire est beaucoup plus présent et vrai que la dernière fois que je l'ai vue. Elle a pris enfin quelques kilos, on ne voit plus autant qu'avant ses os. Elle a fait couper ses si longs cheveux. Ils lui arrivaient au nombril et maintenant ils sont au niveau de ses omoplates. Clara est si belle malgré toutes ses cicatrices apparentes. Elle a dû se battre comme une lionne avant de sombrer. Elle est heureuse maintenant, je peux le voir dans ses yeux qui brillent, ils ont trouvé ou retrouvé une malice qui fait d'elle une guerrière.