Chapitre 14

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Je roule suivent les indications de Lenzo qui menace Nino de son arme. Mes mains tremblent contre le volant. Je n'ai pas le permis, je l'ai loupé 4 fois et j'ai bu.

Je grille un stop s'en m'en rendre compte. On était à deux doigts de se faire rentrer dedans !

J'essaie de contrôler ma respiration alors qu'on arrive dans un port. Je me gare alors qu'un homme sort brutalement l'Italien, le brun sort à son tour et je décide de limiter.

C'est glauque. On pourrait se croire dans un mauvais film d'horreur. On nous fait entrer dans une sorte de hangar alors que la victime du soir marmonne des paroles que je ne comprends pas. Il est vite attaché à une chaise alors qu'on ferme les portes derrière moi.
On est coincés.
Je suis coincé.
J'ai l'impression d'être moi-même prise au piège.

Lenzo se poste devant lui, les mains dans les poches l'examinant.

"-Sai chi sono Nino ? ( Sais-tu qui je suis Nino ?)
-Certo. ( Bien sûr.)
-Quindi sai cosa voglio. ( Alors tu sais ce que je veux.)
-Baciami il culo ! ( Va te faire foutre !)

Un petit ricanement glacial sort de la bouche de mon bourreau avant que son poing atterrisse sur sa joue me faisant sursauter. Sa tête tourne alors qu'il crache du sang au sol.

-Non farmi desiderare di ferirti di più ragazzo. Sei ridicolo. ( Ne me donne pas envie de te faire plus de mal gamin. Tu es ridicule. )

Nino révèle la tête en rigolant en montrant ses dents rougies par son sang. Ça me donne la chère de poule. Son regard se pose brièvement sur moi.

-Sai che c'è un contratto su di lei ? ( Tu sais qu'il y a un contrat sur elle ?)
-Sì. ( Oui.)
-Lei lo sa? ( Est ce qu'elle le sait ?)

Lenzo m'examine un instant avant de pincer le haut de son nez avec ses doigts.

-È un peccato non averlo riconosciuto subito. La sua vita per 10 miglia, avrei potuto aumentare la somma. Sai che vuole vendere anche lei ? Un po 'selvaggio questo. (C'est dommage que je ne l'ai pas reconnu toute suite. Sa vie pour 10 miles, j'aurais pu augmenter la somme. Tu sais qu'il veut la vendre elle aussi ? Une petite sauvageonne celle-là. )
-Ma è stupido, non l'hai fatto. ( Mais c'est bête, tu ne l'as pas fait.)

Sa voix est moqueuse. De quoi peuvent-ils bien parler ?

-Allora ... dov'è tuo padre ? ( Alors où est ton père ?
-Forse nel tuo culo ? ( Dans ton cul peut-être ?)

Son nez craque contre le poing du brun me faisant vomir.

-Si ça , ça te fait vomir salope tu verras ce que mon oncle va te faire quand il mettra la main sur toi !

Je fronce des sourcils essuyant ma bouche. Que veut t'il dire ?

-Tu sais qu'on coupe les mains aux voleuses ?!

Je recule d'un pas. Le vieil homme sait que c'est moi ! Je sens ma respiration accélérée. Il va me tuer ! Je vais jamais sortir de cet merde ! Mon frère et Lenzo ont célés le sort de ma vie sans même me demander mon avis. Je suis foutu !

Le poing du brun s'abat plusieurs fois sur le visage de sa victime alors que j'essayais de reprendre le contrôle de ma respiration.

C'est ça une crise de panique ?

-Dov'è tuo padre bastardo ?! ( Où est ton batard de père ?!)
-Sicuramente cazzo tua sorella! Vuoi che ti dia i dettagli? (Sûrement en train de baiser ta soeur ! Tu veux que je te donne des détails ? )

Il est en train de perdre le contrôle. Ses poings s'abattent sur son visage d'une manière rapide et non contrôlée. Il le dévisage alors que du sang gicle sur lui. Mon dos heurte le mur sous le choc. Il hurle tout en le frappant et personne ne fait rien ! Dans un élan de courage je me mets à courir dans sa direction, lui saute sur le dos lui demandant de le lâcher. Je me retrouve très vite au sol, mon dos crie de douleur.

Lenzo se retourne dans une lenteur extrême vers moi. Et la vision qu'il me donne me fait peur, me terrorise même. Je recule toujours sur les fesses alors qu'il avance.

Le diable est dans ses yeux.

Ses poings immaculés de sang sont fermés, son visage est couvert de sang aussi. Un haut de cœur me prend alors que je m'évanouis sous cette vision d'horreur.

.

Le bruit de l'eau qui coule me réveille brutalement. Je me redresse me rendant compte que je suis dans sa chambre. Ma respiration s'accélère à cause de la panique. Est ce qu'il va me faire la même chose ? Je me lève et fonce droit sur la porte essayant de l'ouvrir, secouant la poignet.
Il l'a fermé à clefs.
Je fouille un peu partout en cherchant quoi l'ouvrir.

"-Que cherche tu bel cuore ( jolie coeur) ?

Je me retourne terrorisé par l'homme en fasse de moi. Il est seulement vêtu d'un caleçon et se rapproche de moi. Ma panique me fait reculer contre le mur. Je n'ai aucun échappatoire. Pour la première fois ce soir, j'ai vu sa vraie nature.

C'est un monstre.

-Ne m'approche pas !
-Ne hurle pas Aria.
-Sinon quoi ? Tu vas me faire pareil que ce pauvre homme !
-Sinon, je te coupe la langue et je te coud les lèvres.

Je ne dis rien de plus, il va le faire.
Il me le promet de son regard glacial.

-Maintenant va te laver, tu empeste l'alcool et le vomi."

J'obéis ne voulant plus être dans la même pièce que lui, attrape des affaires au passage.

Je fixe mon reflex à travers le miroir. Comment ça à pu m'arriver ? Je n'ai rien demandé. Je suis l'amusement d'un tueur ! D'un monstre !
Comment vais-je m'en sortir ?
J'ai l'impression de n'avoir aucune solution.
La finalité est la mort quoi que je fasse quoi que je dise.

Mes larmes roulent sur mes joues alors que j'allume l'eau avant de me glisser dans l'eau bouillante. Ça me brûle mais j'en ai que faire. Si mon frère n'avait pas fait toutes ses conneries j'en serais pas là.
Je regarde l'eau couler m'aveuglant.
Je n'arrive pas à mettre des mots exacts sur ce que je ressens.
De la trahison ? Du dégoût ? De la peur ? Un peu de tout.
Je n'ai jamais été confronté à ce genre de situation. Et s'en m'en rendre compte je hurle. Je hurle au monde toute cette rage en moi mélangent mes larmes à l'eau qui dégouline sur moi. Je hurle à pleins poumons alors que deux bras ne m'attrape et me tirent de la douche. Une main rugueuse se plaque contre ma bouche mais ça ne m'empêche en aucun cas de crier. Mes cris sont étouffés mais j'en ai besoin. Mon cœur en a besoin. Mes fesses rentrent en contact avec le sol alors que sa main est toujours contre mes lèvres et que son bras est contre mon ventre nu. Il me supplie littéralement de me taire mais je n'y arrive pas. J'en ai besoin.

Une serviette couvre mon corps alors que la porte de la salle de bain s'ouvre. Une petite tête brune entre dans mon champ de vision m'arrêtant de crier. Ses mains attrapent mon visage collant son front au mien.

" Ça va aller " me chuchote t'elle. "Ferme les yeux. Respire. Ça va aller. Tout va bien."

Je m'exécute ferment les yeux. Tout va bien, ce n'est qu'un mauvais rêve. Tout va bien. Ma respiration se fait de plus en plus calme. Les doigts qui étaient sur mes lèvres viennent caresser mes cheveux trempés. Mon corps tremble encore alors que je me calme enfin. Les yeux de Clara m'examinent avec inquiétude avant de plonger dans ceux de son frère.

"-Ca va aller ?
-Oui va te recoucher ce n'est rien."

La brune me regarde une dernière fois avant de quitter la pièce. Je reste là assise entre ses jambes quelques instants reprennent mes esprits. Que vient-il de se passer ? Ils doivent me prendre pour une folle. Moi-même, je ne me reconnais pas. C'était si étrange. Je prends une petite inspiration qui me donne du courage avant de me lever tenant la serviette contre mon corps nue. J'enfile rapidement mes vêtements alors qu'il m'observe l'air ailleurs un rictus sur les lèvres.

Je ne me sèche les cheveux à l'aide de la serviette devant de miroir, je le vois se lever du coin de l'œil. Lenzo vient se poster derrière moi et me regard mauvais à travers le miroir.

"-Plus jamais tu ne le fais ça Aria. Sinon, je te jure que je te tranche la gorge si ça peut t'empêcher de hurler."

AriaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant