Aria

Chapitre 24

Je retire ma veste, la lance sur le canapé avant de retirer mes chaussures et de les abandonner à l'entrée soupirant de bien être aussi bizarre qu'il le soit.

Je me sers un verre d'eau alors que Lenzo s'appuie sur le plan de travail pour m'observer. Je lui montre mes dents avant de boire. Je suis complètement soûle ça fait bien longtemps que ça n'est pas arrivé. Je m'assois devant lui repose ma tête dans mes mains.

"-Pourquoi m'observe-tu toujours de cette manière ?
-Parce que tu es magnifique.

Je souris malgré moi dans un soupire. Son honnêteté est troublante.

-Tu n'auras rien de moi ce soir à part si tu veux que que te vomisse dessus.
-Comme c'est dommage... Il nous reste très peu de temps. Murmure t'il en approchant son visage du mien.

Je rigole repoussant son front à l'aide de ma paume. Un sourire s'étire sur le côté de son visage. Je le regarde enlever sa veste avant qu'il ne s'assoit à son tour devant moi.

-Dit moi Aria, es tu heureuse ?

Je fronce les sourcils ne comprenant pas la question. Mais je comprends très vite qu'il a envie de me faire parler et que l'alcool va assouvir son envie. Je suis une pipelette de base mais quand j'ai deux grammes dans le nez c'est encore pire, impossible de m'arrêter.

-Chez toi es tu heureuse ? Ta vie te plaît ?
-Oui, elle me plaît.
-De vivre avec ton frère ?
-Je suis obligé la maison est à nous deux.
-Pourquoi ne pas déménager ? Ou acheter sa part. Tu es une femme indépendante, tu gagne un salaire.
-Je lui est déjà proposé plusieurs fois et il ne veux pas. Je ne veux pas lui laisser la maison où j'ai grandis. Mes souvenirs ont été créés dans cet baraque puis... Puis Aaron veux que je reste avec lui.
-Il sera mort dans deux jours, tu n'auras plus de problème.

Je soupire.

-J'ai dans l'espoir que tu le laisses en vie.
-Il ne faut jamais espérer quelque chose dans la vie bel cuore
-Que veux dire bel cuore ?
-Jolie coeur.
-En référence avec la somme qu'il te doit ?
-C'est ça.
-Mais qui te dit que mon coeur est joli ? J'ai tué deux hommes.
-Dont un qui a voulu te violer et t'asservir et l'autre est un complice. Deux hommes qui méritent la mort. Si tu l'aurais pas fait tu serais détruite de l'intérieur. Et tu as sauvé ma sœur alors que tu aurais pu t'échapper. Je te suis à jamais reconnaissant.
-Alors épargne mon frère.
-Tu seras mieux sans lui crois moi. Je suis au courant de tous ce qu'il t'as fait subir. Il n'est pas un homme juste une palla morbida. ( couille molle.)"

Je ne réponds rien sachant qu'il l'a sûrement insulté. Je ne réalise toujours pas qu'il veut le tuer, c'est impossible dans ma tête.
Il m'invite ensuite à aller me coucher alors que je baille. Je me change rapidement sous son regard avant de m'allonger dans le lit et Lenzo fait rapidement de même seulement vêtu de son sous-vêtement comme à son habitude. Je me retourne rapidement vers lui, une main sous ma tête.

"-Que vas-tu faire à Emily ?
-Rien, c'est une bonne amie. Garde la bien au près de toi. Elle se démène jour et nuit pour récolter le plus d'argent possible. C'est rare ce genre de personne.

Je souris alors que je sent les larmes me monter.

-Pourquoi pleure-tu ? Tu es si étrange.
-Je ne suis pas étrange, c'est juste l'émotion.

Ses sourcils se froncent avant qu'il ne se tourne vers moi, un bras sous l'oreiller.

-Pourquoi restes-tu ?
-Je suis forcé.
-Non dans mon lit alors que l'autre est libre.
-Je n'y ai simplement pas pensé... Tu veux que je parte ?
-Non.
-Et c'est moi qui suis étrange ? Demandais-je en souriant.
-Tu pourrais rester.
-C'est ce que je fais.
-Non pas forcément dans mon lit. On s'amuse bien tout les deux,  non ? Ton corps réclame le mien comme il réclame le tien.
-C'est un jeu dangereux.
-J'ai cru comprendre que tu aimes ça.
-Je suis en danger permanent ici.
-Non, tu es à l'abri chez moi.
-Je ne peux pas rester enfermée pour un plaisir charnel. J'ai besoin de rentrer chez moi et de retrouver ma vie d'avant. Ce n'est pas sain ce que nous vivons.

Il ne répond rien et s'installe sur le dos, les mains derrière la tête.

-Comment est ce que tu t'es fait ça ?
-Quoi ?
-Ta cicatrice sur le visage.
-Quand j'ai tué l'homme à qui j'ai pris la place.
-Ca fait mal ?
-Oui, j'ai cru avoir perdu mon œil ce jour-là. Je ne voyais plus rien. Puis c'est revenu petit à petit mais pas nettement.
-J'ai combien de doigts là ? Lui demandais-je en levant deux doigts.

Il tourne légèrement la tête me jugent du regard. Je baisse rapidement ma main comprennant ma question stupide du à l'alcool qui ne descend toujours pas.

Je gigote dans le lit, je cherche une position mais le sommeil ne vient pas.

-Arrête  de gesticuler comme ça ou je t'attache. Tu me fais mal au crâne."

Sa voix glaciale me fait arrêter tout mouvement me ramenant à la réalité. Il change si rapidement d'humeur.

.

Lenzo n'était pas là à mon réveil malgré que je n'ai pas beaucoup dormi. Je me suis contenté de me lever pour prendre une douche essayant de faire passer mon mal de crâne mais des cris m'ont rapidement fait sursauter ainsi que des détonations. Mon corps se met à trembler.
Est ce que c'est une attaque ? Non, c'est pas possible Lenzo m'a expliqué qu'il s'était installé en ville justement pour éviter ça. Je sors rapidement de la douche, prend à peine le temps de me sécher pour m'habiller. Je sors de la chambre retenant un crit de peur. Deux hommes sont devant la porte de la chambre armes braqué sur la porte. Je reconnais les deux gardes du duplex. Un me fait signe de me taire et de me reculer. Ce que je fais rapidement sans même broncher. Des balles trous la porte en bois touchant un des hommes qui se couche à terre sous mes hurlements. Le deuxième se met devant moi pour me protéger. Trois hommes rentrent exécutent celui blessé avant de laisser place à un homme blond qui nous montre toutes ses dents. Ce dernier jette un long coup d'oeil à la chambre avant de poser son regard sur moi alors que mes mains tremblantes se sont accrochées au garde devant moi sans que je m'en rende compte.

"-Pas si impressionnante que ça la petiote !
-Indietro o sparo. ( Recule ou je tire)
-Nemmeno cap ( Même pas cap)"

L'homme devant moi fait feu alors que le blond riposte rapidement lui tirant une balle en pleine tête. La balle traverse en me coupant l'oreille.
Le blond souffle sur son arme alors que sa victime s'écroule au sol. Sa tête s'incline pour m'observer, me montre toujours ses dents blanches. Je regarde un peu partout autour de moi, je n'ai rien pour essayer de me défendre. Le seul moyen que j'ai, c'est essayer de rester ici le plus longtemps possible le temps que Lenzo arrive. Le blond s'approche de moi l'air fière alors que j'essaie de le regarder avec dégoût pour ne pas lui montrer ma peur. Sa main vient caresser mon visage éclaboussé de sang mais je lui crache à la figure entraînant une réaction en chaîne de sa part. Ma tête tourne violemment sur le côté du à l'impact de sa main contre ma joue.

"-Tu vas payer ce que tu viens de faire.

Ma voix ne me trahit pas, elle est restée ferme alors que je plante mon regard dans le sien.

-Tu en es sûr ? Je peux recommencer si tu veux.

Je ne réponds rien, mon courage c'est fait la male. Je ravale ma salive ainsi que mes larmes. Il tend sa main et un de ses hommes lui donne un serflex. J'essaie de me défendre mais je me retrouve vite à plat ventre sur la coiffeuse les mains menottées derrière le dos. Il m'oblige à sortir de la chambre. Il y a du sang partout...

"Fait coucou" me dit-il en me montrant une caméra. Mais pour seule réponse ma tête vient heurter son nez. Il gémit de douleur avant de m'attraper par les cheveux et de claquer mon visage contre le mur m'assommant au passage.