Aria

Chapitre 19

L'eau brûlante dégouline sur mon corps depuis bientot 10 minutes, je reste là sans bouger. J'ai envie de pleurer mais je n'y arrive pas. J'ai envie de crier mais je n'y arrive pas. J'ai tué deux hommes de sang froid. C'était eux ou nous mais...Je n'arrive pas à regretter mon geste. J'ai défendu nos vies contre les leurs.

Le bruit de la porte se fait entendre. Je peux distinguer Lenzo à travers la brume que l'eau bouillante à créer. Je le regarde se déshabillé avant qu'il ne rentre dans la douche. Il grimace au contact de l'eau mais ne dit rien. Il me fixe alors que je sais très bien que je dois encore être couverte de sang et de saletés. Je n'arrive pas à trouver la motivation pour me savonner. Ses mains passent dans mes cheveux pour tirer ma tête en arrière avant de prendre mon visage en coupe.

"-Qui aurait cru que tu étais capable de faire ça ?

Je hausse simplement les épaules.

-Il t'a touché ?
-Un peu mais il n'a pas eu le temps de faire grand chose.

Je peux voir de la fierté briller dans ses yeux. Il est fière de moi mais pourquoi ? De créer un monstre en un mois ?

-Tu as sauver la vie de ma soeur, tu aurais pu t'enfuir.
-La laisser là-bas toute seule en revenait à la tuer de mes propres mains. Elle ne m'a rien fait pour mériter un tel sort.

Il soupire, s'approche un peu plus de moi. Ses lèvres viennent se poser doucement contre les miennes. M'offrant un doux baiser. Juste un baiser.

-Je dois avouer que tu m'as un peu manqué mio tesoro ( mon trésor)
-Je pensais qu'un grand mafieu ne devait rien ressentir.

Un sourire s'étire sur sa joue droite avant d'attraper le shampoing pour en mettre dans ses mains et s'activer dans sur ma chevelure.

-Dire ce qu'on ressent ne fait pas de nous des faibles bien au contraire. Plus tu garde tes sentiments enfouis à l'intérieur de toi, peu importe ce que sait, tu finira pas ne plus les reconnaîtres. Tu deviens une bombe à retardement. Tu n'ai plus stable mentalement. Je préfère comprendre mes émotions et contrôler tous ce que je fais. Je déteste décider sur un coup de tête, trop d'erreurs peuvent être commises.

-Quel âge as-tu Lenzo ?

Ma question est sortit toute seule de ma bouche. Il m'offre un sourire alors qu'il commence à frotter mon corps.

-J'ai 32 ans.

Je ne réponds rien, rince mes cheveux alors qu'il m'observe, le dos collé à la paroi de douche. Son regard est malicieux. Une fois propre je sors de la douche, enroule mon corps dans une serviette et fait de même avec mes cheveux.

Je l'entend se laver quand je sors de la chambre, j'attrape un jogging et un débardeur que j'enfile une fois sec. J'abandonne les serviettes à même le sol, n'ayant pas le courage de quoi que ce soit et m'enroule dans la couette. Je me sens étrange, c'est tellement bizarre comme vide mais tout en ressentant beaucoup de sentiments... Même si je sais qu'ils sont réels je m'en fiche en même temps. Peut-être que je suis morte de trouille et en colère en même temps saupoudré d'une grande tristesse. Mais je m'en fiche. J'ai cette envie d'hurler mais mon corps est pris d'une fainéantise extrême.

.

Les rayons du soleil traversent la fenêtre réchauffant la peau de mon visage. Juste ma tête sort de la couette dans laquelle je suis en boule. Ça fait du bien. Une semaine sans réelle lumière. Lenzo sort de la salle de bain nu comme à son habitude. Il me jette un bref coup d'oeil avant de s'habiller en tenue de ville et de s'asseoir près de moi.

"-Tu n'as pas faim ?

Je secoue la tête alors que sa main vient caresser mes cheveux humides. Et c'est à ce moment-là que mes larmes décident de couler à flot, dégringolent sur mes joues. Je ne réfléchis pas et me faufile dans ses bras. Je veux juste que quelqu'un me serre fort, si fort.

J'en ai juste besoin.

Ses bras se referme contre moi et ça joue vient se poser contre mon crâne. Mes sanglots secoue mon corps contre le sien. Je n'ai jamais eu aussi peur de ma vie. Il me murmure des mots que je ne comprends pas mais ça me fait un bien fou. Sa voix est basse et douce. Je renifle le faisant sourire.

"-Bientot tu retrouva ta vie d'avant. Je n'ai plus qu'à fixer un rendez-vous.

Je relève la tête, levant les yeux dans sa direction.

-Ne tue pas mon frère s'il te plaît.

Ses mains tirent mes cheveux en arrière, examine mon visage qui doit être rougi à cause de mes pleurs.

-Il n'a pas mon argent.
-J'ai réglé sa dette.
-C'est une question de principe. Personne ne peut me voler sens être punis.
-S'il te plaît...

Sa tête s'incline sur le côté dans un soupire. Son regard me brûle.

-Est ce que je t'ai manqué Aria ?

Mes sourcils se fronces. Est ce qu'il m'a manqué ? Je n'en sais rien.

-Je ne sais pas mais tu étais dans mes pensées.
-Pour que je te sauve ?
-Non tu étais seulement dans mes pensées.
-Il faudra me faire disparaître de ta jolie petite tête alors...Chuchote t'il à quelque millimètre de mes lèvres.
-Et si je n'y arrive pas ?
-Peut-être devrais-je te garder prisonnière ici...

Ses lèvres glissent sur les miennes sans jamais s'y poser. Mes mains attrapent ses joues l'obligent à m'embrasser.

Oui, il m'a manqué.

Je pense qu'à rester avec lui et avec notre jeu de séduction, je me suis attachée à lui. Je ne suis certaine pas amoureuse de lui, c'est sur même. Mais notre attirance physique nous a joué des tours je pense. Ses lèvres quittent les miennes mais ses yeux rejoignent les miens.

"-Tu devrais te reposer un peu. J'ai des petites choses à régler.
-Nous sommes encore en danger ?
-Non, tout est rentré dans l'ordre."

Il pose un baiser sur le haut de mon crâne avant de me laisser seule.
Seule dans cette grande chambre avec mes démons.