Chapitre 21

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L'air est frais sur le vieux port, je serre mon gilet contre moi suivant Lenzo avec ses hommes. Leurs visages sont sombres sans une once de sentiments dans leurs yeux. Le vent fouette les voiles et des bruits métalliques résonnent sous la pluie battante. Il va bientôt y avoir de l'orage ça n'annonce rien de bon.

On entre dans un hangar alors que je dégouline d'eau de pluie et que mon corps tremble par le froid glacial. Je me stoppe en voyant le vieil homme attaché à une chaise. Son visage est couvert de sang et une fois que je rentre dans son champ de vision le vielle homme s'agite près à me sauter à la gorge sous le rire de Lenzo. La dernière fois que je suis venu ici, un homme est mort.

"-Allora come stai figlio di puttana ? ( Alors comment vas-tu, fils de pute ?) Lui demande le brun avant de ramasser une bar en fer et de jouer avec.
-Qui hai riavuto la tua cagna. Spero che sappia scopare ! ( Tiens tu as récupéré ta pute. J'espère qu'elle sait bien faite baiser !)
-Non credo di averla vista massacrare tuo cugino. ( Je ne pense pas vu qu'elle a égorgé ton cousin.)
-Non è possibile... ( Ce n'est pas possible...)
-Sai che una donna è ancora più pericolosa quando si tratta della mia. Non ha solo un gattino indifeso. Devo ammettere che sono molto orgoglioso di lei. (Tu sais qu'une femme est très dangereuse encore plus quand il s'agit de la mienne. Elle n'ai pas juste un petit chaton sans défense. Je dois avouer que je suis très fière d'elle.)
-TU MENTI ! ( TU MENS ! )
-Scrivi ancora un po ', mi piace. ( Crit un peu plus, j'adore ça.) Ricane-t-il avant de lui donner un coup avec l'arme blanche qu'il a dans les mains.

L'homme à la rage dans les yeux, gesticule pour essayer de se détacher mais c'est peine perdu. Soudainement la porte s'ouvre sur des hommes trainent avec eux deux personnes ligotées. La femme est en pleure sa blouse déchirée le nez en sang ainsi qu'un jeune homme qui doit être son fils est bien abîmé. Ils ont dû essayer de se défendre. Je comprends très vite que ça doit être sa femme et leur fils. Il est le portrait de son père. Et la rage qui dégage de lui me fait frissonner. Le même regard machiavélique que son géniteur.

-Liberali ! Non hanno niente a che fare con questo ! ( Relâche-les ! Ils n'ont rien avoir dans tout ça !)
-Mia sorella e Aria non c'entravano niente. Pagherai come i tuoi amici per i cinque anni di torture e sofferenze che hai inflitto a Clara. Sei colpevole quanto loro. (Ma soeur et Aria n'avaient rien avoir dans tout ça. Tu vas payer comme tes amis les cinq années de torture et de souffrance que vous avez infligés à Clara. Tu es aussi coupable qu'eux. )

Le regard de Lenzo a changé. Le monstre a prit possession de lui et j'ai la sensation que personne ne va pouvoir l'arrêter ce soir, il va faire un massacre.

Le malfrat craque sa nuque avant d'attraper la tignasse blonde de la femme alors qu'elle le supplie mais son sourire diabolique est présent sur son visage, ça l'amuse. Il a l'intention de faire du mal, il a l'intention de tuer. Mes paupières se ferment rapidement alors que deux de ses doigts s'enfoncent dans les yeux de la femme. Son cris m'arrache le cœur. Il lui hurle des choses en Italien. Des injures volent.
J'ose rouvrir les yeux, il a jeté la blonde aux pieds de son mari, tenant désormais le fils, un bras sous la gorge pour l'immobiliser, le laissent à peine respirer. Son visage change vite de couleur.

-SMETTERE ! ( ARRÊTE !)
-E QUANDO MIA SORELLA VI PREGHAVA TUTTI DI FERMARVI, LO AVETE FATTO ?! ( ET QUAND MA SOEUR VOUS A TOUS SUPPLIÉ D'ARRÊTER, TU L'AS FAIS ?! )"

L'homme m'envoie un regard suppliant, il pense que je peux l'aider. Je ne peux pas l'aider, je ne peux rien faire, je ne suis absolument rien pour son ennemi. Mes pieds sont ancrés dans le sol, impossible de bouger. Ils sont comme paralysés. Lenzo me fait terriblement peur. Je ne sais pas jusqu'à où il peut aller. Ou du moins jusqu'à où il veux aller avec eux. J'ai bien compris qu'il parle de Clara. Et je pense qu'il est prêt à tous pour la venger mais ce n'est pas ça qui va l'aider à aller mieux.
Lenzo lui ira mieux une fois qu'ils seront tous morts, j'en suis certaine. Mais ce qui est fait est fait. Le brun sort une lame, la plante dans la cuisse du jeune homme. Il prend plaisir à la tournée dans sa chair en regardant le vieil homme dans les yeux. "Stare bene ! È colpa vostra ! ( Regarde bien ! C'est de ta faute !)
Les cris de l'homme et de sa mère me percent les tympans alors que mes bras serre mon corps.

J'ai envie de vomir et de pleurer à la fois.

Une fois sa torture terminée, la lame tranche sa gorge alors qu'il jette le corps sur le côté m'éclabousse de sang. Mes yeux s'ouvrent en grand et ma respiration devient rapide comprenant que je suis à deux doigts d'une crise d'angoisse.

Je sens son sang chaud sur mon visage froid et je n'ose pas l'essuyer, je n'ose pas bouger. Je fixe le blond se vider de son sang en gazouillant alors que les sanglots de la mère résonnent dans le hangar. Mes yeux suivent Lenzo et sa haine. Sa main attrape les cheveux blonds de la femme claque plusieurs fois son visage contre l'accoudoir en bois de la chaise. Son nez se brise et le son de l'os qui casse fait frissonner mon dos d'horreur.
C'est ça, j'ai l'impression d'être dans un film d'horreur. Il ne s'arrête pas, il est en train de la défigurer. Une telle rage est en lui.

"Guardala ! Guardala ! ( Regarde là ! Regarde là !)." Il lui montre le visage de sa pauvre femme.

Je n'ai jamais vu une t'elle horreur de ma vie. Mon estomac se vide par terre. Des os sont sortis de sa peau, je ne sais même pas si elle est encore en vie.

C'est ça qu'il va faire à mon frère ? Ou à Emily ? Et à moi ? Pour ne pas laisser de témoins gênant ?
J'en est beaucoup trop vu pour qu'il me laisse vivante... Ce qu'il fait ce soir me ramène à la réalité. Il va tous nous tuer. Comment j'ai pu croire qu'il allait nous laisser tranquille ?

Deux hommes ramènent une grosse malle noir avant de mettre le corps du plus jeune à l'intérieur. Le vieil homme hurle en pleure, la morve dégoulinante de son nez. Il vient de voir sa famille se faire massacrer devant lui sans pouvoir faire quelque chose...
Lenzo traîne à son tours la femme dans la malle, je peux l'entendre gémir difficilement. "stai per morire" ( Tu vas crever).
Le brun se met à rire, un rire à m'en retourner les boyaux. Il détache l'homme qui essaie tant bien que mal de se défendre mais sa lame vient s'efforcer dans ses parties intimes avant qu'il ne le jette à son tour dans la malle fermant ce dernier à l'aide de grosses chaînes. Cette dernière est transportée jusqu'à dehors. Deux hommes me poussent m'obligeant à suivre le mouvement. La malle finit à l'eau et c'est à ce moment-là que mes pieds reprennent enfin le contrôle.

Je cours, je cours à en perdre le souffle. Je ne veux pas finir comme eux. Je ne veux pas mourir.
Lenzo m'appelle d'une voix joyeuse.

Il veut jouer.

Il ne faut pas qu'il m'attrape sinon ça en sera fini pour moi. Je veux vivre sans me soucier des secondes et des heures. Je veux vivre sans être obligée de me restreindre, hors de cette tourmente qui me retient prisonnière. Je veux découvrir le monde, partir sans savoir où aller. Je veux suivre mon destin et mon destin n'est pas de mourir entre ses mains.

AriaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant