Chapitre 16

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Je sens qu'on me secoue l'épaule et me forcent à ouvrir difficilement les yeux. Lenzo est à genoux sur le côté du lit. Il m'observe sa main sur mon épaule me faisant froncer des sourcils.

"-Tu dois commencer à te préparer pour le déjeuner avec ma mère et il faut que tu appelles ta copine avant que mon homme ne l'a tue.

Je me redresse comprennant ses paroles. Il est 10h17. Quand est-ce que je me suis rendormi ?!

Il me tend son téléphone et une voix résonne.

____
- Aria ?!
-Emily ça va ?!
-Ca va et toi ?
-Ca va.
-Tu es sûr ?

Ma voix fut coupé nette alors que le brun pose sa joue contre ma cuisse caressant mon mollet de ses doigts.

-ARIA !
-Oui oui pardon ça va, je t'assure.
-Bah pourquoi tu respires comme une vache ?

Je sens mon bourreau sourire contre ma peau. Est-il de bonne humeur ? Il est étrange, je trouve.

-Ne t'inquiète pas. Léon est parti alors ?
-Oui, l'autre connard l'a fait partir.

J'entends une voix Italienne ronchonner à l'autre bout de l'appareil.

-Tu sais ce qu'elle te dit la puta ?

Je souris l'imaginant lever son majeur. Mon amie n'a peur de rien, c'est incroyable.

-Tu rentre quand ?
-Logiquement dans 10 jours tout rentrera dans l'ordre.
-Et si on a pas l'argent ?

Lenzo relève la tête me faisant signe de me taire avant de s'asseoir à côté de moi.

-Ne t'inquiète pas, Aaron doit ce débrouiller.
-Non Aria, il ne se débrouille pas. Mis à part boire et aller en soirée il ne fait rien d'autre. Je me casse le cul à récolter autant d'argent que je peux alors que cet idiot flambe tous ce qu'il peu.

Mon cœur se réchauffe, elle sera toujours là pour moi peu importe la situation. Elle est ma sœur que ma mère n'a jamais pu me donner.

-Merci pour tous ce que tu fais Emily...
-Tu n'as pas à me remercier pour ça. Tu aurais fait autant pour moi.

Je l'entend soudainement crier sur l'homme après avoir entendu un objet tomber.

-Faut qu'il rappelle Milo, j'en peux plus de lui. Sur tous les hommes qu'il doit avoir à porter de main, il m'envoie le plus maladroit.
-Je t'ai surtout envoyé celui qui ne te tuera pas pour ton insolence.

Elle ne dit plus rien alors que j'entends le fameux Milo ricaner. La voix grave et imposante de Lenzo lui a fait peur. Son sourire se lève sur sa joue droite satisfait de la réaction de mon amie.

-Maintenant que tu sais que mio piccolo tesoro ( mon petit trésor) va bien. Je ne veux plus que tu l'as harcèle de message ou d'appels sinon, je demande à Milo de te briser les mains pour ne plus que tu le fasses."

Il raccroche avant de mettre mon téléphone dans sa poche.

"-Lave toi et prépare toi, une voiture va bientôt venir vous cherchez. "

Je le regarde sortir de la chambre. Elle va bien pour le moment en espérant qu'elle arrive à tenir sa langue. Je ne peux pas la perdre elle aussi. Je me lève mollement du lit avant de choisir des vêtements et de me faufiler sous la douche. L'eau brûlante me fait du bien malgré mes mauvais souvenirs de la vieille.

Comment peut-il me menacer, pour quelques heures après coucher avec moi ? Comment j'ai fait pour accepter ça ?

Je ne sais pas ce qu'il en pense n'ont plus. Peut-être rien. Je ne me reconnais plus. Il est le glaive et moi le fleuret mais sa lame à des rebords bien tranchent qui menace de faire couler le sang de ma gorge. Ces sentiments contradictoires qu'il fait raisonner en moi me laissent perplexe. D'un côté il m'effraie à m'en faire vomir, à faire trembler mon corps en un regard, il n'a pas à dire un mot pour que je le craigne. Juste sa présence a le pouvoir de me retourner l'estomac. Je n'ai jamais eu si peur de ma vie. Mais d'un autre côté je veux qu'il ose tout avec mon corps, telle un livre vierge je veux qu'il écrive sur les moindres recoins de ma peau à l'aide de ses doigts. Qu'il se laisse emporter par la bête qui sommeille en lui. Ce prédateur qui me fait trembler de désir charnel. Que ses lèvres brûlent ma peau. Que la danse de nos corps nous fasse chanter de plaisir s'entend cette force qu'il dégage en lui. J'ai l'impression de n'être jamais assez rassasié de lui.

J'éteins l'eau puis sort de la cabine de douche. La peau rougit par l'eau chaude ou le désir. Ou bien même les deux. Une fois sèche et habillé d'un jeans noir et d'une blouse rose pâle, je fais rapidement deux tresses collées sur mon crâne puis me maquille légèrement. Alors que j'applique mon mascara mon bourreau entre dans la chambre, ses pieds l'amène jusqu'à moi et ses mains se posent sur mes épaules. Il s'abaisse pour me regarder à travers me miroir.

"-Je te conseille de ne faire aucune vague Aria.
-Sinon ?
-Je ne ferais pas brûler ton corps juste de désir. J'ai toujours voulu savoir en combien de temps une personne mourrait une fois en flammes.

Je pose mon regard sur lui, inclinant la tête sur le côté.

-Beaucoup de menaces pour peu d'action.

Je le regarde sourire. Un vrai sourire, les yeux pétillants.

-Je trouve cette bouche bien insolente... Chuchote t'il près de mon oreille. Et je dois avouer que j'aime bien ça.

Ma tête est tirée en arrière par une de ses mains qui tire sur ma tresse droite. Je n'ai pas le temps de crier que sa bouche se plaque contre la mienne. Il sait animer la peur et le désir.

-Je ferais taire cette bouche insolente d'une autre manière bel cuore ( jolie coeur) crois moi. Mais nous n'avons pas le temps pour ça. Soit sage veux tu. Murmure t'il contre mes lèvres avant de sortir de la chambre."

Je respire de nouveau reprenant une respiration calme avant de sortir à mon tour de la pièce.

Clara et Diego m'attendent au rez-de-chaussée. Je les suit alors jusqu'au parking souterrain. L'homme chauve prend place devant le volant alors qu'un autre prend place à la place du mort.
Nous sommes accompagnés par quatre autres voitures. La sécurité de sa sœur n'a pas de prix à ses yeux. Je vois du coin de l'œil la brune paniquée et le regard de Diego à travers le rétroviseur intérieur est inquiet. Je pose ma main sur la sienne lui offrant un sourire rassurant qui n'a pas l'air de plus la rassurer.
C'est la première fois qu'elle sort vraiment depuis plus de cinq ans.

"-Faite demi-tour ! Hurle t'elle. FAIT DEMI TOUR ! JE PEUX PAS ! JE NE PEUX PAS ! Je t'en supplie...

Elle crie à m'en percer les tympans, couvrent ses oreilles de ses mains, se recourbant sur elle-même.
L'homme blond à la place du mort assomme Diego d'un coup de crosse dans le crâne avant que la voiture ne vienne s'enfoncer dans un arbre. Ma tête cogne contre l'appui tête devant moi. Des bruits de tires se font entendre ainsi que des cris. J'entends les pleures de la brune alors que je ne comprends pas ce qu'il se passe. Je sens qu'on me tire à l'extérieur de la voiture me faisant tomber au sol. Un homme me braque d'une arme me faisant ravaler ma salive.

"-Tu vas crever sale chienne. M'avertit il en me sourient."

Je ferme les yeux attendant l'impact de la balle mais ma tête est recouverte d'un sac avant qu'on ne me force à me lever pour m'attacher mes mains derrière le dos. L'homme me fait sûrement entrer dans une camionnette me forcant à m'asseoir. Je peux entendre les pleurs de Clara qui me fend le cœur alors que j'essaie de rassembler mes idées.

Ils parlent italien, je ne comprends strictement rien mais ça à l'air de les faire rire. Est ce que c'est le vieil homme qui l'a envoyé ? Ou bien même le recruteur en personne qui veut venger son fils ?

AriaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant