Chapitre 50

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L'ambiance est glacial. Personne ne parle malgré que le repas soit un véritable délice. Même Diego l'armoire à glace est présent avec nous à table. Il fait donc aussi partie de la famille pour eux. C'est pourtant logique. Il s'est fait réparer une dent d'ailleurs et son crâne est toujours rasé à blanc. J'aurais bien voulu le voir avec des cheveux, il doit être brun vu la couleur de ses sourcils.

J'ose un regard sur Lenzo qui pianote sur son téléphone depuis le début du repas. Livia quand à elle à le sourire jusqu'aux oreilles, ça doit faire plus de 10 ans qu'elle n'a pas eu des trois enfants réunis malgré la situation.
Diego son mari, mange tout en ruminant dans son coin. Quant à Enzo il ne mange pas, le regard scotché sur Emily jouant avec sa fourchette. Je pense qu'il peux lui envoyer à tout moment dans la figure. Cette dernière mange tranquillement sans se soucier de quoi que se soit et se resserre même. Elle me répète toujours la même chose " Profite, c'est gratuit " comme Clara au gala. Ce souvenir me fait tendrement sourire. Sauf que Emily est le synonyme même de radine. Elle est très proche de ses sous comme sa mère.

"- PUTAIN MAIS IL A FAHIS ME CREVER L'OEIL CE CON ! Crit Emily."

J'ai à peine le temps de tourner la tête vers elle, que je l'a vois se jeter sur le petit brun qui éclate de rire alors qu'elle essaie en vain de le frapper.
C'est Lenzo qui attrape mon amie, la lance littéralement sur le côté pour qu'elle lâche son petit frère. Ce dernier se relève toujours en train de rire avec une belle marque de griffure sur la joue gauche faite par les faux ongles de la brunette.

"-Smettila subito, idiota. Controllati.
(Arrête ça toute suite imbécile. Contrôle toi.) Lui dit fermemant son frère en lui tenant la tête de ses deux mains. Pensa alla mamma (Pense à maman).

Enzo jette un regard à sa mère, qui est restée sagement assise, la tête baissée.

-Non posso controllare tutto Lenzo. Sono in me, sono parte di me. ( On ne peut pas tout contrôler Lenzo. Ils sont là, ils font partie de nous.)

Je regarde l'homme que j'aime soupirer alors qu'il lâche son cadet avant de venir masser doucement les épaules de sa mère, qui a les larmes aux yeux. Elle met sa main sur la sienne. L'armoire à glace s'est postée directement devant sa bien-aimée pour la protéger alors que leur père continu de manger tranquillement.
Je me suis levé d'instinct mais mes pieds sont ancrés dans le sol. Emily respire par le nez essoufflé de son assaut, les poings serrés. Elle a toujours été une sanguine. Elle ne réfléchit pas, elle saute dans le tas. On dirait pas comme ça mais elle a déjà cassé le nez de deux-trois gars relous. Et brouillé je ne sais combien de paires de couilles. Il ne faut pas la chercher.

Enzo me fait sursauter quand il tape la tête de sa main droite marmonnant quelque chose dans sa barbe.

Le son de la sonnette nous fait tous sortir de nos pensées. Diego essuie vulgairement sa bouche toute en se levant pour partir en direction du hall d'entrée suivis de son fils aîné qui met sa main sur l'arme qu'il cache derrière son dos.

Qu'est-ce qu'il se passe ?

On entend des échanges en Italien et des rires puis des bruits de pas qui se dirigent vers nous. Enzo se recule instinctivement, se cache derrière sa mère qui se lève, voyant l'homme cheveux grisonnants. Le regard de Livia devient directement froid. Instinct maternelle, elle sent le danger. Emily quant à elle a une nouvelle fois les yeux grands ouverts, le visage perdant toute couleur.

"-Figlia mia, la smetti di scappare. (Mon enfant va tu arrêter de fuguer ) Rigole l'homme.
-Non ha tuo figlio.(Il n'ai pas votre enfant) Grogne la femme, prête à bondir.
-Livia...
-Sta a casa. Era il nostro accordo. Se lo stabilimento non è abbastanza sicuro, ritorna. (Il reste à la maison. C'était notre accord. Si l'établissement n'est pas assez sécurisé, il rentre.) Crache-t-elle à son mari.
-È la prima volta che lascia lo stabilimento in dieci anni. Deve essere stato aiutato dall'esterno come al solito. Queste perdite hanno sempre fallito prima. La persona che lo ha aiutato deve avere dei contatti. (C'est la première fois qu'il sort de l'établissement en dix ans. Il a dû être aidé de l'extérieur comme d'habitude. Ses fuites ont toujours échoué avant. La personne qui l'a aidé doit avoir des contacts. ) Ce justifie le professeur.
-Non me ne frega un cazzo. Lui resta con me. È mio figlio, sono io che decido. Anche se devo farti uscire da casa mia, lo farò con i piedi prima. (Je n'en ai rien à foutre. Il reste avec moi. C'est mon enfant, c'est moi qui décide. Même si je dois vous faire sortir de chez moi, les pieds en premier je le ferai. )

AriaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant