Chapitre 1

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[ Pdv…?]

-Nous y allons.

Je ne réponds pas, a quoi bon répondre alors que cette phrase n'est même pas une question ? Il se tourne, ne doutant pas un instant que je le suivrait et je fixe son dos disparaître à nouveau dans l'obscurité. Je tourne sur moi lentement et imprimée chaque détail de cette scène, je ne sais pas quand je pourrais à nouveau fouler ce sol.

Je m'abaisse et libère mes pieds de leurs prisons douloureuses avant de partir d'un pas souple a sa suite. J'effleure du doigt les sièges en passant et je finis par pousser la porte.
La lumière des phares de voitures garée juste en face me brûle la rétine et je pose une main par-dessus les yeux en rechignant. Ce n'est pas de son avis puisqu'il attrape mon poignet et me tire vers la voiture du milieu avant de s'asseoir au siège arrière avec moi.

Docile, telle une poupée de chiffon, je m'y assied et pose mes chaussons sur mes jambes. La il semble remarqué ma tenue et fronce ses sourcils alors que ses yeux noir me fusille du regard.

-Tu aurais pu garder tes chaussures ! Et te changer !

J'hausse un sourcil dans sa direction. Danser n'est faisable réellement que dans cette tenue, et ensuite non mes chaussons et non chaussures ne sont pas à porter pour marcher. Mes pieds sont déjà bien assez endoloris idiot.

-Tu pourrais me répondre.

Je pourrais, mais je ne veux pas. Je lui fais un grand sourire des plus insolents et je le vois se crisper. Fier de mon effet, je me tourne vers la fenêtre et observe le paysage de ma ville s'évader à chaque mètre passer dans sa voiture.

Il est mort, il est mort et l'homme à côté de moi l'a tué. Les sentiments aussi contradictoires que épuisants se battent dans mon corps. Le pire c'est que je ne peux ni m'en énerver ni me plaindre. J'ai juste eu à danser. C'était l'ordre.

"Danse, quand je reviendrais tu me suivra "

Il n'as jamais explicitement dis qu'il le tuerait, mais il ne faut pas être stupide. Est-ce que mon père l'a mérité ? Sûrement. Est-ce pour ça que je remercierais l'homme à mes côtés ? Non.

Je n'ai pas pour habitude de remercier les kidnappeurs. Oui car de toute évidence ceci est un enlèvement. Dans sa définition le kidnapping est lorsqu' on dérobe une personne, et de sa première étymologie un enfant, sans son consentement et potentiellement en vue d'une rançon.

Alors je veux bien accepter le fait qu'il ne veut aucune rançon, en même temps a qui la demandera-t-il ? Mais pour le reste il a coché toutes les catégories. Enfant ? Oui. Sans son consentement ? Oui.

Je le suis simplement car je tiens un minimum à ma vie. Je suis pas stupide, je sais très bien que si je n'obéis pas j'en paierai les conséquences. Comme toujours.

-Nous sommes arrivés.

En gros : bouge ton cul et descend. Je soupire et ouvre la porte avant de descendre. Mes pieds touchent les pierres et directement je grimace. D'accord donc le trajet jusqu'à la…-Putain mais c'est pas une maison ça ?!

J'ignore la douleur dans mes pieds et avance de quelques pas pour sortir de la voiture et le laisser sortir mais aussi pour me placer face à la bâtisse. Je suis actuellement sur le chemin qui part du grillage à l'entrée. Et l'entrée de quoi hein ? D'une..villa ? D'une largeur conséquente et je dirais sur trois étages, l'architecte s'est amusé et j'avoue que le rendu est plutôt sympa.

Une prison des plus sublimes.

Je soupire et tourne sur moi même, de la forêt, à perte de vue. L'évasion semble plutôt compliquée, j'ai pas envie de me battre contre un ours. Je suis sûr qu'il gagnerait.

-Ferme la bouche Roys.

Ferme la tienne aussi, définitivement si possible ? Je ne lui lance même pas un regard et il pose sa main au bas de mon dos pour me faire avancer. J'avance accompagné de tous ses petits chiens en gardant un visage parfaitement neutre.

J'ai les pieds morts et je suis en train de marcher sur des putains de cailloux. Je préférerais m'asseoir en tailleur ici. D'ailleurs ça dérangerait qui hein ?

Soudain j'entends un soupire et deux bras puissants l'attrapent pour me porter en princesse. Je lui lance directement un regard noir et me débat mais il ne fait que grogner.

Tiens, l'ours n'est pas dans la forêt finalement ?

-Arrête de bouger.

Alors pose moi connard !

Je me débat une nouvelle fois et cette fois il me fusille du regard et je cesse de bouger. Pour éviter qu'il me fusille au sens propre. Je croise les bras et il ricane en recommençant à avancer, se fixant face à lui. J'observe mon entourage et remarque des gardes proches des grillages, le conducteur de notre voiture est parti de la gare et les trois autres hommes qui accompagnaient ducon sont autour de nous.

De vrais petits chiens.

Finalement arriver dans la maison, au moment même où son pied touche le sol parfaitement lavé je saute de ses bras et atterrit accroupis au sol avant de me relever.

-Hey !

Je me tourne vers lui et le fixe, je le vois légèrement défaillir sous mon regard et je retiens un sourire diabolique. Ce qui est bien avec mes yeux c'est que les gens sont facilement déconcerté.

Et puis...ils sont très expressifs. Et là tout de suite c'est la haine que je souhaite véhiculer.

Bien trop vite à mon goût, il se reprend et se remet droit en croisant les bras sur son torse. Les trois autres chiens s'approchent. Le roux et soi-disant passant le plus petit chuchote à son oreille tout en me fixant et monsieur Ducon hoche la tête.

-Emmenez la.

Ou ? Au cachot ?

Les deux autres, tous deux bruns et...identiques m'emmènent vers l'étage sous l'œil de ducon et du blond.

Je soupire et finis par détourner le regard pour fixer le long escalier blanc. Je sens que ce séjour ici va être long.

Très long.

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