Chapitre 22

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[ Pdv Ben ]

J'attrape son corps au moment même où elle s'apprête à basculer en avant. Je sens mon rythme cardiaque s'accélérer et je panique.

B : OLIVE ! OLIVE !

Elle entre-ouvre doucement les yeux et me fixe avec toute la fatigue du monde dans son regard. Elle remonte doucement une main faible et tremblante vers moi et effleure lentement ma joue avec un sourire.

Ce sourire là ne me fait pas sourire, non ce sourire porte toute la peine du monde et c'est une vision des plus horrible.

O : T-Tout ira bien. Après tout, tu n'as plus à t'en faire…

Et ses yeux se ferment à nouveau, son corps devient faible, je dirais même flasque, je l'allonge paniqué et la secoue encore et encore.

B : ZEPHYR ! WILL ! LIAM ! N'IMPORTE QUI ! APPELER LE MÉDECIN ! VITE !

Des pas rapides se font entendre alors que j'essaie de capter même juste un court battements de cœur.  Les trois personnes que j'ai appelées arrivent à la porte paniquée, Zéphyr se précipite avec moi et Liam dans sa froideur habituelle attrape son téléphone, de sa main néanmoins tremblante, et appelle les pompiers.

Z : Que s'est-il passé ?
B : Je-je sais pas, elle-et puis, je-
Z : Hey...calme toi, ça va aller.
B : Mais elle...elle…

Je tourne mon regard vers elle et la voit allongé, ses cheveux blanc formant un allo blanc autour d'elle, son visage des plus pâle, ses yeux clos et son visage marqué par des jours et des jours de malheur et de désespérance silencieuse.

Finalement c'est Victoria, notre médecin qui arrive en précipitation. Elle nous fait tous reculer et elle commence à faire des choses que je ne comprends pas. Nous devons rapidement sortir et je continue de fixer cette porte à moitié remise, paniquée.

W : Que s'est-il passé ?
L : Comment est-elle arrivée dans cet état ?
Z : Qu'est-il arrivé à la porte ?
L : Ben ?! On te parle ?!
W : Il a pas l'air d'aller bien…
Z : Ben...tu nous entends ?

Je ne sais pas combien de temps j'ai passé avec cette peur au ventre. Elle est là, elle est comme ça, à cause de moi. Tout est à cause de moi. C'est fini. Tout est à cause de moi. Elle l'a dit...qu'est-ce que j'ai fait...mon dieu...je-...tout est de ma faute...je suis ….je suis un monstre…

C'est finalement la porte qui s'ouvre, enfin qui est bouger et qui retombe donc dans un bruit sourd sur le sol qui me " réveil "

V : Alors...Elle va bien, je l'ai stabilisé. Enfin...aller bien est un grand mot. Elle est en dénutrition et en déshydratation. Et surtout...on dirait qu'elle ne souhaite pas se battre.
Z : Elle n'allait pas bien, pas bien du tout et ...je n'arrivais pas à la faire remonter.
V : Elle a besoin d'aide.
W : Il faudrait la laisser repartir chez elle.
V : Oui, il faut qu'elle arrive à se battre contre ses traumatismes mais êtes vous sûr qu'elle sera en sécurité.
W : Elle le sera.
Z : Bien sûr que non ! Elle pourrait prendre les conséquences des agissements de son père !
L : Faudrait sûrement le lui demander. Ou alors que Ben donne enfin son avis. Après tout c'est lui le chef.

Tous les regards se tournent vers moi, je ne fais que fixer son corps allongé dans le lit. Quelques machines portatif que Victoria avait emmené, place autour d'elle. Je ne vois que ça. Et c'est de ma faute.

Je fais demi-tour, et pars. En ignorant les bips et leurs appelles. Je fais demi-tour et je fuit mes responsabilités. Encore. A croire que le passé ne m'as pas servi d'exemple.

Je continue ma route, en vérité j'aurais simplement pu m'arrêter à mon bureau et m'y enfermer. Mais je n'ai pas fait ça, j'ai ouvert la porte, balancé avec rage mes affaires dedans avant de repartir vers la sortie. Et spécialement vers l'arrière de la maison, là où est rangé ma moto. Je l'ai enfourché, comme à chaque mauvaise nouvelle, et je suis parti. Mais cette fois je n'avais aucun lien géographique à suivre, j'ai simplement roulé, toujours plus vite et toujours plus rien jusqu'à oublier l'essence même de mon être.

Alors je vois la nuit tombée, je vois ma jauge d'essence finir sa vie et je m'engouffre rapidement sur la voie d'urgence. Bordel j'aurais du regarder si j'avais assez d'essence ! Je suis putain de stupide ! Et en plus de ça je n'ai pas mon téléphone. Je ne sais pas vraiment où je suis ni où est la station la plus proche. C'est très malin ça.

Il ne manquerait plus que je soit sur le terrain d'un autre gang, j'imagine bien la scène. Très comique, seulement pas pour moi.

Je regarde autour de moi, je ne vois que de longues routes, des champs à perte de vue. Je soupire, je dois sûrement etre sortie de la ville.

Je fais lentement demi-tour, j'ai cru apercevoir une station, alors lentement et en poussant la moto j'avance vers la d'où je viens.

C'est idiot, et je régresse, mais bon, vaut mieux ça que de finir égorgé au coin d'une route. J'ai des choses à faire. Après quelques heures de marche, je soupire en voyant une ville. Je m'étire longuement et au même moment un 4x4 noir métallique s'arrête juste devant moi. Dans un réflexe je met la béquilles de la moto et sors mon arme discrètement, prêt à tuer la première personne qui sera menaçante.

Finalement, c'est une silhouette des plus menaçantes qui sort mais pourtant je ne tire pas, non je rentre mon arme avec un soupire alors qu'on me fusille du regard.

-Idiot ! CONNARD ! On ne part pas comme ça ! Tu aurais pu tomber sur des personnes malveillantes ! Bordel tu es inconscient.

Je roule des yeux et met avec peu de difficultés mon véhicule a l'arrière du sien en la fixant. Ses courts cheveux blonds volent à la légère brise et son regard est aussi froid que tueur. Je me rapproche et embrasse son front avant de partir du côté conducteur.

-C'EST MOI QUI CONDUIT SALE B TARD ! BOUGE ! TU N'ES QU'UN IDIOT DE PREMIERE !

Alors que j'attrape la poignée pour pouvoir m'asseoir sur le siège et enfin rentrer chez moi une petite furie s'approche avec rapidité et me plaque à la portière en plaçant son couteau sur la gorge.

J'hausse un sourcil en avisant son air menaçant mais malgré tout le dos de la lame posé sur la peau de mon cou.

Pour être menaçant darling il faut avoir de quoi menacé.

Je la repousse donc aisément et attrape sa lame que je glisse dans ma poche sous son air des plus renfrogné.

B : Content de te voir petite soeur.

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