Chapitre 7

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[ Pdv Olive ]

Je me réveille lentement avec un long bâillement et je me dirige vers la salle de bain d'un pas las. Au fur et à mesure c'est devenu une habitude, et je le surprends à préférer être ici plutôt que " chez moi "

En même temps ici je ne suis pas couverte de bleu, ce sont juste des cicatrices symboles de mon passé. Je me place face au miroir mural de la pièce et observe mon corps nu. Mes cheveux blonds et bouclés retombant sur ses fines épaules et sur les clavicules plutôt visible. Mes côtes sont légèrement visibles ainsi que mes hanches et certains de mes os. Ce n'est pas forcément par choix, la danse à aider à la maigreur mais à ce niveau là c'est plutôt la privation continuelle de nourriture.
Mes seins, pour mon plus grand plaisir, sont plutôt petits. Ce qui aide fortement pour la danse, imaginer faire de la danse classique avec une poitrine en F ? C'est impossible.
J'abaisse mes yeux sur les cicatrices et différents bleus qui couvre mon corps et ma peau pâle et je sens la haine particulière grimper le long de mon corps.

Je le hais. Je le hais mais surtout je me hais.

Je détourne le regard et croise mon regard, ce regard scindé en deux et surtout ce regard qui m'as valu de nombreux coups. Je ne suis que le reflet de ce qu'elle était et ça me pèse. Chaque jour lorsque j'observe mes cheveux presque blanc, mon œil bleu, mes tâches de rousseur et mon nez fin je la vois elle. Je vois qui je ne serais jamais et surtout je vois celle que j'ai vu si blanche. Aussi blanche que la mort…

Je secoue la tête effaçant cette image et me précipite sous la douche laissant l'eau brûler ma peau et me nettoyer de tout cela. Quelques temps après, oui je profite d'être " kidnappé " pour prendre de longue et brûlante douche,

Je m'étire longuement et pars enfiler un short et un pull avant de sortir, ses derniers jours j'ai eu le droit d'aller à la salle de danse seul. Bien sûr rouquin était toujours près de moi mais passons ce détail, et puisque ce matin je n'ai aucun déjeuner en sortant de ma douche alors j'imagine que c'est une ouverture pour y aller.

Il me suffit juste de trouver la cuisine.

" Il me suffit juste " bwahahaha je suis entièrement morte de rire. Je vais mourir de faim avant d'y arriver. 

J'avance donc dans un de ses couloirs qui semble infini et une porte se tient face à moi. Étrangement, alors que le couloir est entièrement vide et que seule cette porte est là, je doute que ce soit la cuisine. Mais malgré tout j'avance droit dans cette direction, c'est comme un file qui part de mon nombril a cette porte.

Le fil de la curiosité mes amies.

Je pose ma main sur le poignet et sursaute alors que la porte s'ouvre d'elle-même. Jurée promis j'ai pas encore fait le mouvement pour l'ouvrir pourtant.

Je recule donc d'un léger saut et je suis sûr que quiconque possédant l'ouïe est capable d'entendre mon cœur battre.

Face à moi se dessine un garçon, petit mais déjà plus grand que rouquin. Ses épaules sont carrées, de même que sa mâchoire et son regard gris me lancent des éclairs de glace et je ne peux m'empêcher de frissonner.

Tiens, Rouquin semble plus abordable que lui.

-Olive.

Quoi tu veux des olives sur ta pizza ducon numéro 2 ?

Oui, j'en suis arrivé à vanner mon propre prénom, c'est grave la. Sortez moi de la.

Je penche la tête sur le côté laissant quelques mèches de mes cheveux retombées sur mon visage et je continue de l'observer en silence. Après quelques secondes je parviens à reconnaître qu'il faisait partie des " chiens " de notre cher et aimé Ben.

-Tu n'as rien à faire là.

Je me doute bien. Mais plus tu me laisses voir que je n'ai rien à faire la et plus mon désir de connaître ce qu'il y a derrière cette porte grandis.

-Suis moi.

Il passe près de moi sans même me toucher et retourne en direction de je ne sais où. Je passe quelques secondes à fixer la porte avant de finalement la suivre.

La curiosité attendra. J'ai faim.

Je finis par le rattraper après quelques enjambées et je le suis d'une distance d'environ un mètre. Il ne faudrait pas que sa froideur me contamine vous ne trouvez pas ?

Je ricane intérieurement en fixant son dos, je suis presque sûr que chacun de ses muscles sont crispés et qu'il haït en silence l'ordre de ne pas me faire de mal. Oui car je doute qu'ils l'ont reçu, puisque aucun mal ne m'a été fait.

Une voix sinueuse s'inscrit en moi alors que le " pas encore " grandit dans mon esprit.

Je préfère penser que ce sera " jamais " plutôt que " bientôt " c'est plus rassurant et c'est une des seules choses auxquelles je peux véritablement me raccrocher.

Il s'arrête et je fais de même juste à temps, juste avant de rentrer dedans. Il se décale et me désigne de la main l'entré de la cuisine et ce n'est qu'à ce moment-là que nous sommes en effet arrivés. Face à nous se tient une énorme cuisine faite dans les couloirs clairs, cuisine ouverte sur une salle à manger tout aussi immense et je peux aussi remarquer un salon un peu plus loin. Un salon lumineux au vue des baies vitrées ouvertes aux jardins.

-Ferme la bouche, tu baves.

Je me tourne vers lui lui lançant un regard noir et il ricanne un instant alors que j'essuie le coin de ma bouche. Bien entendu, aussi prévisible soit-t-il lorsque des pas se font entendre son semblant de rire disparaît et je me retrouve à nouveau avec cette froideur.

Enfin, pas qu'il n'est a un moment donné était chaud d'une quelconque manière.

-Hey Liam tu m'as pas réveillée, j'ai pas fait a manger pour Olive ! Imagine elle est morte de faim !
-Je t'en prie Zéphyr n'abuse pas, ce n'est pas quelques heures de retard qui l'a tueront.
Z : MAIS IMAGINE !

J'entends un éclat de rire chaud et juste après deux personnes rentrent avec nous. Je reconnais mon rouquin et donc mon cuisinier nommé Zéphyr et l'autre personne qui ressemble à Monsieur Glace mais qui au contraire de ma première impression n'est pas identique à lui. Pas jumeaux mais sûrement frères ?

Les deux regards se portent sur moi et on voit clairement passer du soulagement chez Rouquin et de l'amusement chez Monsieur-qui-as-pas-l'air-aussi -froid-que-Monsieur-glace.

Je souris légèrement, avec insolence et " bienveillance " je ne suis pas encore morte de faim. Malgré que ses mots titillent ma langue je ne les prononce pas.

Non, ma voix est la seule chose qu'ils ne pourront posséder.

Macabre Classique Où les histoires vivent. Découvrez maintenant