Chapitre 32

49 9 0
                                    

[ Pdv Ben ]

...elle soupire lourdement et hoche la tête en me mettant en main propre le début de son dossier construit.

E : Oui, j'en suis sûr Ben. Et c'est à mon plus grand regret.
B : Comment ?
E : Ton instinct est infaillible mais pas maître alors j'ai fait une expérience. J'ai laissé entendre trois choses, l'une que nous ferions un échange de drogue sur le port sud, la deuxième que ce serait au port nord et enfin la dernière que ce serait un échange d'armes contre Olive aux extrémités de la ville. Alors je me suis rendu discrètement aux trois endroits et j'y ai mis nos caméras, en restant dans la salle de Liam que j'ai eu d'ailleurs du mal à déloger j'ai découvert que seul le port sud avait été pris en " otage " par les représentants du serpent. Et...cette information...je ne l'avais donné qu'à l'intérieur de la maison. Les deux autres étaient en sortant donc entendu aux gardes ou encore à l'entraînement avec les nouvelles recrues.
B : Tu entends donc…
E : Qu'il y a un traître. Un traître parmi les plus proches.
B : Mais ça pourrait être une erreur non ?

Elle sourit, de ce sourire qu'elle me portait quand j'étais jeune et naif. Et je suis conscient que je peux paraître naïf mais accepter ses informations c'est accepter de douter de tout le monde. De douter de tout ceux en qui je n'ai jamais cru douter.

B : Faites moi un rapport plus précis. Et j'agirais en conséquence.

Je relève le regard et le fixe sans émotions, je ne laisse passer que dureté et sérieux. Qui que ce soit je dois l'éliminer, pour protéger ceux qui sont vraiment avec moi. Pour protéger ceux que j'aime. Tuer pour protéger comme toujours...

Je relève le regard de mon verre au moment précis où une porte s'ouvre. Je fronce les sourcils et observe le corps frêle d'Olive se glisser entre le petit espace qu'elle a laissé entre le cadran et la porte. Une fois sa " mission " réussi elle se tourne lentement vers moi en s'appuyant à la porte. Je reste une minute de plus à la fixer mon esprit naviguant entre les souvenirs et l'instant présent. Je finis par totalement me rendre compte de la situation et dans un geste brusque je repose mon verre loin de moi en plantant mon regard dans le sien, réellement.

O : Tu n'es pas obligé Ben.

Elle s'approche doucement, contourne le bureau et s'y assied face à moi, posant ses pieds nus de chaque côté de mes cuisses sur mon fauteuil. Je fronce les sourcils, ne comprenant pas du tout la situation.

O : Tu sais tu es si prévisible. Il est trois heures du matin, tu as disparu après avoir découvert que je sais que tu as kidnappé ma meilleure amie, et surtout après ta discussion avec le ch- Elisabeth que tu as fait me coller au fesses.
B : Où veux-tu en venir Olive ?
O : Je t'observe, je n'ai pas parlé un long moment et je t'observe depuis les nombreux jours que j'ai passé ici, j'ai récolté des informations au détour de couloir encore et encore et analysé chacun de tes gestes.
B : Et donc ?
O : Que se passe t-il ?

Elle se penche vers moi et de part ce geste fait en sorte que nos deux regards se croisent sans pouvoir se lâcher. Je sens son corps proche du mien et surtout son souffle frais s'abattre sur mon visage alors que seul le sérieux plane sur son visage.

A-t-elle conscience que je veux l'embrasser ? Non, car ne nous le cachons pas elle est magnifique, mais la ce soir alors que le reflet de la lune traverse sa peau pâle, ses cheveux bouclés et son regard irréel elle est...elle est simplement sublime.

Je relève ma main et m'autorise juste ce geste, mes doigts effleure sa joue et je replace avec toute la lenteur du monde, juste pour savourer sa peau sous mes doigts, une de ses mèches de cheveux. Son premier réflexe est de se tendre avant de fermer les yeux et de se laisser aller à poser sa joue contre ma main. Je souris à cette vision, et malgré mon sourire je sens mes yeux se piquer de larmes que je retiens désespérément.

B : Je suis si désolée Olive. J'aimerais t'offrir la vie que tu souhaites. Mais j'ai fait une erreur, j'ai fait une erreur et je dois en assumer les conséquences. Tu n'es pas kidnappé, tu es libre crois moi, Anaïs aussi. Mais...j'aimerais que vous restiez, si j'ai décidé de te céder ton souhait c'est pour une raison. Elle courait un danger depuis quelques jours, on a réussi à mentir sur une soi- disant virée entre amies ...Olive tu as le droit de partir, mais si tu le fais ils te tueront. Et je refuse que quelqu'un meurt encore.

Elle ouvre les yeux et attrape ma main, couvrant ma main de ses deux mains et elle se rapproche encore un peu et embrasse mon front lentement.

C'est la première fois, la première fois que quelqu'un se comporte comme ça avec moi. C'est étrange..

O : Je resterais. Je resterais mais je veux savoir, je ne veux pas être mise de côté.
B : Tu n'as pas à t'occuper de ça.
O : Je croyais que seul mon...père était un traître. Qui d'autre ?
B : Qu-comment ?!
O : Elisabeth n'est pas garde du corps, j'ai vu assez de film et lu assez de livres pour le savoir. Elle est d'ailleurs très nulle à ça.
B : Et merde !

Je laisse mon dos retomber contre le fauteuil, me forçant par ce même geste à me reculer d'elle et elle rigole d'un rire cristallin.

Je l'observe rire un moment et elle finit par arrêter, se frotter les yeux d'un air fatigué puis se tourner à nouveau vers mon verre.

B : Je suis désolé.
O : Ne t'en fais pas.
B : Mais-
O : Tu n'es pas lui. Je le sais. Mais je ne peux pas m'empêcher d'haïr l'alcool. C'est idiot n'est-ce pas ? Je déteste l'alcool comme si c'était lui le responsable de mon malheur.

Je ne réponds rien, que pourrais-je répondre à ça ? Je ne suis pas qualifiée, je ne sais pas ce qu'elle ressent.

Elle finit par à nouveau se tourner vers moi et me fixer avec une fatigue bien visible, j'ouvre les bras et elle hoche la tête en glissant de mon bureau pour se blottir dans mes bras. Je glisse mes mains dans ses cheveux et frotte doucement son crâne en nichant mon nez contre elle.

Elle sent la rose et la fraise, mais aussi la poussière ? Elle a sûrement dû traîner dans la bibliothèque encore.

O : Merci Ben, merci de m'avoir sauvé.

Macabre Classique Où les histoires vivent. Découvrez maintenant