Chapitre 2

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[ Pdv Ben ]

Ses deux yeux se détournent finalement et je peux enfin espérer respirer sans que son regard ne me tue. Je n'ai pas pour habitude de céder sous un regard mais je vous assure que lorsqu'elle vous regarde et vous hais en silence l'effet est immédiat.

Celui de droite est d'un doux bleu semblable à un ciel d'été et au contraire celui de gauche est tel la terre, brut et ferme. Et lorsque ses deux yeux sont tournés vers toi et te souhaitent une lente mort, tu as juste envie de détourner les yeux. Enfin, j'ai juste envie de le faire.

Ses boucles blanches finissent par disparaître accompagné des jumeaux et je me tourne vers Zéphyr.

-Zéphyr veille sur elle, de loin mais fais y attention.
Z : Je suis toujours convaincu que l'amener ici était une mauvaise idée.
-Tu voulais en faire quoi ?

Il hausse un sourcil et traverse sa gorge de son pouce et je roule des yeux. On ne tue pas les innocents, et aussi insolente et agaçante soit-elle elle n'en est pas moins innocente. Il hausse les épaules et finit par repartir vers sa chambre sûrement alors que j'avance jusqu'à mon bureau.

Ici je ferme la porte derrière moi et m'assied dans la longue chaise noir. Les mains croisées sur le bois je fixe le vide. On pense souvent que se venger aide, mais en vérité quand c'est l'unique but a chaque fois que vous effectuez un pas dans cette direction seul le vide remplit votre corps.

Thomas Roys est mort, il devait mourir car il nous a trahi et a causé énormément de mal, et je me trouve avec sa fille dans les pattes.

La porte s'ouvre et les frères entrent, le premier Wil qui est celui qui est légèrement plus musclé et chaleureux prend la parole.

W : Elle est dans sa chambre, elle n'a dit aucun mot.

Le second Liam roule des yeux, il est plus petit et plus froid. Mais tous deux ont les mêmes yeux marron presque noisette et les cheveux noir.

L : Elle va pas essayer de s'enfuir, elle n'est pas stupide. Mais toutes les excuses sont bonnes à prendre.
W : Ben pourquoi tu as voulu qu'on l'a ramène ?
B : On en aurait fait quoi sinon ?

Ils haussent les épaules en parfaite synchronisation et je soupire. Si je ne savais pas qu'ils étaient seulement frères, je pourrait penser qu'ils sont jumeaux. Mais je sais que monsieur chaleureux a deux ans de plus que monsieur je suis d'une température égale à de la glace.

W : Je dois aller voir nos parents, Liam tu viens ?
L : Non, je reste là.

Will soupire et après un énième au revoir il sort de mon bureau, là Liam s'assied sur la chaise face à moi et nous nous fixons quelques minutes.

L : J'ai un mauvais pressentiment.
B : Lequel ?
L : On va avoir des ennuis.
B : Lesquelles ?
L : A cause de la fille.
B : Ah oui ?
L : Ben arrête tu sais très bien qu-
B : Que tes pressentiments se sont tous avéré vrai, mais le problème c'est qu'elle sait que j'ai tué son père et que nous traînons dans des affaires louches. Elle n'as aucune famille et absolument rien tu veux que j'en fasse quoi ? Ne fais pas ton Zéphyr je ne tuerais pas une innocente.
L : Et si elle était avec lui ?
B : Tu as vu son état ? Elle est si maigre..
L : C'est une danseuse classique.
B : Oh et puis merde ! J'essaie de tout régler mais je ne peux pas faire autrement !

Il lève les mains en l'air avec son éternel " c'est toi le chef " avant de se lever et de partir vers la sortie. Avant de passer la porte, il se tourne seulement à demi vers moi.

L : Zéphyr a sûrement raison tu sais, tu devrais le laisser faire.

Et il part en claquant la porte. Je me crispe mais je n'arrive pas à me résoudre à le suivre et à l'engueuler. Je sais très bien que si il dit ca c'est simplement car il a peur que l'histoire recommence et que des morts surviennent à nouveaux.

J'essaie juste de protéger le maximum de gens et de réparer les erreurs commises par le dernier à s'être assis sur ce siège.

J'attrape mes dossiers et commence à les désorganiser pour ensuite pouvoir les organiser. Une fois fait je continue en me levant et partant vers mon tableau, ici j'efface les actions des faites et je note ce qu'il me reste à faire.

Une fois tout fini j'estime qu'une heure est passée monte donc lentement les marches en croisant Zephyr.

Z : Elle refuse de parler.
B : Le contraire m'aurait étonné.

Je me retiens d'éclater de rire face à son air revêche et un mince sourire moqueur ferme malgré tout au coin de mes lèvres. Le rouquin semble déjà au bord de la crise de nerf, si mes ordres n'étaient pas aussi clairs Blondie aurait sûrement volé par la fenêtre.

En parlant de fenêtre, je pousse la porte de mademoiselle Roys et comme je m'y attendais la chambre d'amis baignée de la lumière du soleil et des murs d'une couleur chaleureuse est presque vide.

Oui, presque.

D'ici je remarque une petite fausse kamikaze qui tente de s'échapper. Je roule des yeux et me rapproche d'elle, j'attrape sa cheville et tire jusqu'à la remonter. A peine remonter elle s'éloigne de moi en me fusillant du regard.

B : Il est inutile d'essayer de fuir, tu te serais sûrement cassé quelque chose et la forêt aurait finis de te tuer, et si tel est pas le cas c'est Zéphyr qui le fera.

Elle ne m'écœure même pas, je ferme la fenêtre et me dirige vers la porte alors qu'elle retourne dans son lit.

B : Des affaires te seront apportées.

Encore une fois seul le silence répond à ma question. Cette fille alors même qu'elle ne me parle pas elle me donne des envies de meurtres.

Je me tourne vers elle avant de passer la porte et elle me fixe avec son insolence nonchalante.

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