Chapitre 17

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[ Pdv Olive ]

Un bruit derrière moi me fait stopper la danse en un instant. Je me stabilise au sol essoufflé et je me tourne lentement vers la porte alors que mon cœur bat au rythme de la mélodie qui s'efface lentement en arrière-plan.

Avec une lenteur insoutenable le loquet s'ouvre, la poignée s'abaisse et la porte s'ouvre. La pression dans mon corps grandit et je me demande un instant qu'est-ce qu'il se passerait si ce n'était pas Ben qui ouvrait cette porte.

Ce doute s'efface dans mon esprit alors que je vois Ben s'appuyer au cadran de la porte avec un sourire. Alors un long soupir soulagé me vient et je lui souris légèrement en retour. Ce n'est que lorsque je remarque que non, le fait de s'appuyer au cadran n'est pas un geste nonchalant que je me tends à nouveau.

Je le détail avec un peu plus de concentration et je remarque aisément son air fatigué, la légère couche de sueur sur son front, ses yeux à demi fermé, la douleur qui transperce dans leurs couloirs onix et surtout...le sang qui s'écoule de son bras et forme une petite flaque à ses pieds.

J'ouvre de grands yeux et il abaisse son regard là où je regardais. Il fronce les sourcils avec une grimace et un " oups " des plus pathétiques.

B : hum...t'en fais pas.

Je fronce les sourcils et me rapproche de lui . Il me fixe avec un sourcil haussé alors que je me plante face à lui les mains sur les hanches. Je lui fait signe de retirer sa veste et ils secouent la tête.

B : C'est rien Olive, je suis simplement venu t'ouvrir comme je te l'avais promis'

Au lieu de m'obéir et de retirer sa veste pour que je puisse connaître l'entièreté des dégâts il fait demi tour et pars. Je fronce les sourcils et observe son hésitante démarche disparaître dans les couloirs. Il ne me faut que quelques minutes pour faire demi-tour, éteindre la musique, attraper le chat et courir à sa suite. Et il ne me faut que quelques minutes de plus pour finalement retrouver sa trace. C'est simple, je dois simplement suivre les gouttes de sang.

Dans le même couloir que ma chambre, tout au bout une porte est ouverte et j'entends d'ici des râles de douleur. Je dépose le chaton au sol en le priant de ne pas faire de connerie et je suis les gouttelettes de sang.

Je plains ceux qui feront le ménage à l'avenir.

Je pousse la porte seulement à demi fermés et je tombe sur le dos nu de Ben qui est appuyée à un mur. Il gémit de douleur alors que le sang coule de son épaule, son corps est rempli de tatouage de ce que je peux voir. Le long de son dos c'est un long serpent qui entoure sa colonne vertébrale.

Aussi silencieusement que la danse me le permet je m'approche et pose une légère main sur son dos. Il sursaute et se tourne vers moi, les muscles entièrement crispés.

B : Oh...c'est toi..

Il se calme lentement et je décale ma main pour la poser sur son torse et le pousser assis sur la baignoire.

B : Olive que fais tu ?

Il grogne et je soupire en sortant lentement les médicaments nécessaires pour le soigner. Alors que j'approche ma main et la pince de son épaule, il attrape mon poignet et me stop.

B : Olive. Arrête.
O : Ta gueule.

Il me fixe surpris alors que ma voix enrouée par le manque d'utilisation résonne dans le silence de la salle de bain. De part sa surprise il cesse tous mouvements jusqu'à même que la chaleur de sa main disparaisse. La alors j'en profite pour rapidement retirer la balle de son épaule et commencer à le soigner. Il s'agrippe au lavabo et se crispe. Je grimace mais je me concentre pour oublier le sang qui recouvre mes doigts. A la place je termine rapidement et fini par bander la plaie, en silence alors que je sens son regard peser sur ma personne.

Alors que j'ai fini et me recule pour me laver les mains, il reprend conscience .

B : Olive..T-Tu as Parler ?

J'hausse les épaules avec nonchalance, je ne sais même pas ce qui m'as pris. J'étais juste entièrement frustré et fâché qu'il soit blessé et rassuré qu'il ne soit pas mort, cette fois les mots sont sortis d'eux mêmes.

B : Olive...parle moi encore.

Je secoue la tête et frotte encore et encore mes mains. Le sang a disparu mais j'ai encore la sensation, la sensation bien trop familière.

Le sang. Le sang. Encore du sang. Partout. Sur le sol. Sur moi. Sur le tapis. Son rire. Le sang. Partout.

Des mains me sortent de mes pensées et glissent sous mon menton pour pouvoir relever mon regard bicolore et embué de larmes.

B : Tout va bien….

Je secoue la tête encore et encore en éclatant en sanglot et il attrape mes hanches en me blottissant contre lui. Je m'accroche à son dos, veillant à ne pas toucher le bandage et niche mon nez contre le creux de son cou en sanglotant. Il caresse mes cheveux en apaisant les tremblements.

B : Qu'as tu vécu Olive...qu'à tu vécu….

La mort, le sang, les coups.

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