Chapitre 14

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[ Pdv Ben ]

Z : Je comprends plus. Ce matin elle n'est pas venu déjeuner, je suis donc monté et lorsque j'ai ouvert la porte je l'ai vu en short / brassière. Elle avait des tonnes de cicatrices Ben. Et quand elle a vu que je les avais vu, elle a fermé la porte avec empressement. Mais ce qui m'a le plus touchée, c'est l'air terrifié qu'elle abordait. Le même air que quand on est trop nombreux à la regarder ou qu'on fait un mouvement brusque. Ben, le même air que moi j'avais. Elle..je crois qu'elle est comme moi.

Je fixe le rouquin face à moi et celui-ci est assis sur la chaise en face de mon bureau, ses coudes sont sur ses genoux et il joue avec la bague a son majeur droit. Son regard reste ostensiblement fixé sur ses mains et je vois tout son corps crispé.

Les mots qu'ils prononcent ont je sais était mûrement réfléchi et pesé, il ne le fait pas de gaieté de cœur mais pas inquiétude.

Il sait ce que ça fait..alors..il me demande de chercher.

Lorsque j'avais 10 ans, notre école a accueilli un nouvel élève, le même que mon père avait accueilli. C'était un garçon, petit, frêle et roux. Il semblait toujours froid et terrifié, il ne parlait à personne et refusait que quiconque s'approche de lui.

Ce garçon avait été battu toute son enfance, pourquoi ? Pour aucune raison, aucune raison valable. Après tout, il n'y a aucune raison valable de battre un innocent petit garçon.

Il a fallu des années pour qu'il s'en remette, je pense qu'il ne s'en remettra jamais réellement mais..il arrive à parler et à s'approcher des gens. Bien sûr que ceux à qui il fait confiance.

Z : Ben..tu dois l'aider.

Si il a raison et que c'est réellement une enfant battu alors..c'est surtout lui qui pourra l'aider. Et ça expliquerait pourquoi elle ne me déteste pas d'avoir tué son père.

Je n'arrive pas à cerner ce point. Nous déteste-t-elle ?

B : Je vais faire mon possible.
Z : Tu as son dossier non ? Lis le.
B : Zéphyr je peux pas faire ça.
Z : Ça pourrait sauver une vie.

Après ces quelques mots, il sort rapidement et je soupire longuement en rejetant la tête en arrière sur mon siège.

" Ça pourrait sauver une vie ", il n'entend pas par là le dommage physique. Après tout, son père est mort. Je pense qu'il entend le dommage mental. Mais il tire peut être des conclusions hâtives.

J'ouvre le tiroir et en sort un des dossiers. Le premier sur la pile. Je le pose sur mon bureau et pèse le pour et le contre en fixant le nom qui y est inscrit.

" Olive Roys "

Ce sont toutes les informations qui ont pu être récoltées sur elle et sa famille. J'inspire longuement et prends la décision de lire.

J'espère qu'il a tort.

J'apprends au fur et à mesure qu'elle a 17 ans, qu'elle est née le 19 mars, qu'elle vivait seule avec son père car-

Sa mère est morte, un suicide. La famille de sa mère a coupé les ponts et il n'y a pas de famille du côté de son père.

Elle est danseuse depuis son plus jeune âge et elle est très douée, mais ça je le savait déjà.

A l'école, elle était douée mais très timide. Très timide et réservé. Elle parlait peu, voire pas mais ses notes étaient élevées, surtout dans les matières scientifiques où elle excellait.

Elle a une meilleure amie depuis la maternelle. Anaïs Nelson qui est plutôt son contraire, celle-ci déteste les matières scientifiques et préfère tout ce qui est littéraire. Mais malgré leurs différences, ça ne les a pas empêchés d'être amis depuis tout ce temps.

Elle a eu énormément de retard, d'absence qui ont toujours été justifiées par son père par des excuses toujours plus idiotes. Et ce que je vois elle a refusé d'aller chez un psy et...compte énormément de passage à l'hôpital pour des blessures, blessures faites à la danse.

J'ai obtenu la plupart des informations de part Liam qui as hacker le service de l'école ou encore de l'hôpital mais aussi par Henri qui était l'informateur de mon père et qui est maintenant le mien.

Alors que j'étais plongé dans ma lecture je vois deux petites mains attraper le dossier et le relever. Je me lève rapidement sur les gardes et tombe sur Olive, au début son air est amusé alors qu'elle secoue le dossier puis lorsqu'une photo, une photo d'elle, tombe du dossier et glisse à ses pieds son sourire se fane.

Avec appréhension je la vois se pencher et attraper la photo du bout des doigts. On y voit Olive, jeune avec ses deux parents. Elle doit avoir dans les cinq ans. Elle est sur les genoux de sa mère alors que son père a les mains posées sur les épaules de celle-ci. Olive souris a l'appareil photo avec un bonheur non surjoue et la femme l'a fixe avec une tendresse Infinite. L'homme , Thomas, le père d'olive et le mari de Martha fixe la caméra avec un air fier.

De loin cette image est...magnifique.

Elle se relève lentement et plante son regard dans le mien, son regard bicolore et si déstabilisant me fixe avec une haine sans pareille. Elle me jette le dossier à la figure et par manque de réflexe les feuilles s'éparpillent sur le sol.

L'acte de naissance atterrit à mes pieds mais je n'en ai que faire. La seule chose dans la pièce qui retient mon attention est la haine qu'elle me dévoue. La haine et aussi le brin de peur que je lis au fond de son regard.

B : O-olive. Je peux tout t'expliquer.

Elle lève une main pour me faire taire, tout en me fixant dans les yeux elle déchire lentement la photo. En un million de morceaux avant de s'approcher et de me les coller violemment entre les mains.

Elle ne parle pas. Non, ce n'est pas nécessaire, chaque parcelle de son corps me hurle sa rage avant qu'elle ne parte en claquant la porte.

Je reste pantois. Pour la première fois je n'ai rien su dire et je n'ai rien fait.

Lire son dossier était vraiment une mauvaise idée..

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