[ Pdv Olive ]Je me lève lentement et pars vers la salle de bain, j'active l'eau et la fixe couler. Elle est claire, transparente. Mais pourtant je ne cesse de voir des taches rouges couvrir la blancheur du lavabo. Je ferme les yeux et me crispe, je fais un exercice sur ma respiration puis, les yeux toujours fermés, je me penche vers l'eau et avale dans de grande goulet le liquide froid qui apaise légèrement la douleur dans ma gorge.
L'eau coulant sur mon menton, je me relève et ouvre les yeux, je tombe directement sur mon reflet. Enfin …" mon ".. Ce n'est qu'une fille, une fille dont les cheveux blanc sont en pétard, dont les yeux bicolore sont pourtant terne, dont les joues se creusent et dont les cernes grandissent.
Je ne vois qu'une fille bouffée. Bouffé par des rêves qui n'existent plus, par un passé des plus présent et par un présent griffant son âme.
Je détourne le regard de ce reflet des plus macabres et je fais demi tour, du même pas lent et apathique je pars m'asseoir sur le rebord de ma fenêtre et repose ma tête sur la vitre froide.
Mon regard, à nouveau , se repose sur la cour. J'observe le vent glisser entre les feuilles comme un être des plus mystique. De sa main invisible, il caresse les feuilles, avant de plonger vers le sol et d'effleurer les brins d'herbe. La il se relève, tournoie dans le vide puis plonge vers les gardes pour plaquer les cheveux sur leurs fronts.
Avec un peu d'imagination je pourrais presque imaginer qu'il se relève, que ses pouvoirs s'inclinent face à moi avant de s'envoler une dernière fois. Je le fixe avec un air des plus nostalgique, je veux voler. Je veux voler avec lui, je veux caresser les feuilles et les faire s'envoler. Je veux effleurer de mon être les millions d'organismes.
Je veux être libre. Pourquoi ne pourrais-je pas être libre ? On dit souvent qu'on veut être libre comme un oiseau, après tout celui-ci vole et semble si empreint de liberté. Mais c'est faux. Ce n'est pas mon cas. Je ne veux pas être emprisonné dans un corps, je ne veux pas être un oiseau. Je veux être libre comme le vent, dans une blancheur éclatante et loin de la rougeur du sang.
Je sens une tension grandir dans mon corps, je sens cette force, cette main qui s'approche de mon cœur et le serre. Mon sang une dernière fois pulse dans mon corps. L'envie vague et répétitive de tout casser me vient.
Mon esprit veut se relever, tout briser, tout évader, me décharger de toutes mes pensées.
Mon corps lui n'est capable que de rester apathique, il ne bouge pas, il n'en a plus la force.J'ai aucune idée de combien de temps je suis resté ici, j'ai cru voir la nuit. Mais je n'en suis pas sûr. Rien n'as pu me sortir de cette apathie, rien n'as pu me sortir des émotions vagues empreint des souvenirs de ma vie.
La voix de Benz se fait entendre, et alors le temps qu'il reste je me tourne et fixe la porte. Parfois je le déteste d'être là et de me ramener à moi, parfois je le supplie de défoncer cette porte et de me sauver, maintenant qu'il a sauvé mon corps de cet enfer j'en viens à espérer qu'il sauve mon esprit. Mais il finit par partir, et lorsque le bruit de ses pas disparaît je me tourne vers la fenêtre et reprends ma contemplation.
-Olive ? Pizza ? Macaroni ?
Je relève mon regard intrigué et fronce les sourcils. A la légère intonation sarcastique et à l'accent étranger je reconnais aisément Zéphyr. Qu'est ce qu'il fait là ?
Z : J'ai attiré ton attention. Bien.
Comment peux tu le savoir ? Nous sommes séparés par la porte, tu ne le vois pas. Je me relève, mes pieds flanchent un instant et je me stabilise avec un réflexe de vomissements. Mon corps n'est plus habitué à ne pas manger.
Z : Ça fait trois jours que tu es là. Trois jours qu'on as aucune nouvelle de toi. Olive qu'est ce qui ce passe ?
Rien. Rien, Zéphyr. Cesse donc de me voir comme un ange à qui tu dois étendre la main.
Z : Tu sais...je suis comme toi.
Comme moi ? Je l'entends se glisser doucement contre le mur face à ma porte et je fais de même en fixant le cadran de bois. Il soupire lourdement et mon esprit se forme aisément une image d'un rouquin là qui me fixe à travers le bois de la porte.
Z : Avant j'habitais en Corée, je ne viens pas d'ici. Mais ça tu t'en ai douté je suis sûr. Tu n'es pas si stupide.
Rassurant que de savoir que je ne suis pas si stupide a tes yeux rouquin. Et oui, j'avais déjà vu que tu n'étais pas originaire d'ici, malgré le fait que tu maîtrises la langue à la perfection.
Z : Je suis arrivé ici il y a 10 ans, j'ai voyagé dans des familles d'accueil, mais particulièrement proche de cette maison et de la famille Smith. La famille Smith est celle de Ben pour information.
A til décidé de me raconter sa vie ? Et dans quel but ? Non car je n'arrive pas vraiment à saisir la.
Smith..ça me dit quelque chose.
Z : Tu sais pourquoi je suis partie.
Non.
Z : Enfin...c'est évident que tu ne sais pas.
Bravo Sherlock.
Z : Mes parents m'ont battu. Toute mon enfance. J'ai fini par fuir et c'est le père de Ben qui était en mission qui m'as vu.
B-battu…?
Z : Je te comprends. Ben ne me crois pas. Mais moi je le reconnais. Je reconnais les cicatrices, tes réflexes. Je les reconnais.
T-Tu…
J'ouvre de grands yeux, les larmes montent peu à peu dans mes yeux.
Il reprend la parole, sa voix se brisant de part les souvenirs.
Z : O-olive...je te comprends..
Je me relève avec difficulté et avance à petit pas vers la porte. Je tourne la clé et ouvre doucement la porte.
Il relève le regard vers moi et je vois des larmes percées sur ses yeux noisette. J'avance, à petit pas, évitant le plateau nourriture et je me laisse tomber à genoux devant lui.
Il ne bouge pas. Il attend. Il attend patiemment de voir ce que je vais faire.
Moi je ne réfléchis plus, je suis juste le pantin de mes émotions.
Je remonte doucement mes mains tremblantes vers lui et caresse ses joues. Une larme coule et je l'essuie de mon pouce. Je sens en parallèle les larmes couler de mes joues. Soudain il vient se blottir contre moi, après un temps d'arrêt, ma peur se dissipe entièrement et je l'entoure de mes bras.
Ses mains se glissent le long de mon dos et se niche dans mes cheveux en parallèle des liens.
On se comprend, on se connait. On sait quel geste effectuer et pourquoi.
Z : Je t'aiderais.
Je sens mes mains trembler alors que je ne sais pas si oui ou non il y parviendra. Tellement d'années sont passées, je ne sais pas si il y a quelque chose à réparer.
Il recule doucement et je laisse mes bras retombés, il me sourit d'un air doux et ses yeux sont empreints d'un air des plus déterminés. Il pose sa main sur ma joue avec un air presque fraternel et prononce des mots qui me donneront un certain courage.
Le courage de ne pas abandonner.
Z : Je me battrais pour te réparer et t'offrir la vie qu'il t'a pris. Et j'ai les armes pour, car ils m'ont pris la mienne.
O : J-je t'aiderais. A deux.Il me fixe surpris puis hoche la tête en nouant lentement nos petits doigts.
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Macabre Classique
RomanceJe dansais dans l'obscurité, peinant à distinguer mes pieds et chutant un peu plus à mesure que le temps passe. Et puis soudain il est arrivé, il a brisé le toit et l'a détruit en mille flagrance de poussière. La lumière parvenait à moi et m'éclai...