Chapitre 8

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[ Pdv Ben ]

Je pose mes mains sur mes yeux, appuyant fort. Non pas par désir de m'arracher c'est stupides globes oculaires. Plutôt dans celui de voir des étoiles.

Pourquoi ?

Car comme ça je peux les observer et cesser de penser à ce que je m'apprête à faire.

Tout petit déjà mon père m'a enseigné ce que j'aurais à faire en reprenant " l'affaire familiale " comme il le disait. Que ce soit du management, de l'économie, le mensonge, le marketing, l'échange, les combats. Tout, tout a été fait pour que je sois le meilleur. Et présenté comme ça on pourrait croire que c'est une bonne chose non ? Oui mais non, pas quand on sait qu'actuellement je vais aller échanger 60 kilo de drogue contre le double de ce poid d'arme.

Oh, j'avais oublié de préciser que notre business n'était pas sur les tartes aux pommes ? Toutes mes excuses.

J'entends les pas dans la maison s'accélérer et je ne veux que me cacher. Lorsque j'étais petit je le faisais. Je partais me cacher quand mon père préparait une mission. Pourquoi ? Car comme ça il me cherchait, ça a éloigné la mission et ça me permettait d'être sur encore quelques minutes qu'il allait bien.

Je me lève lentement de ce fauteuil et tout en glissant des dispositifs électroniques ou des armes dans ma tenue je me dirige vers l'étage. Sur mon chemin je croise les Hommes qui préparent la maison, les voitures ou tout simplement eux-même. Pour cette échange j'emmène seulement Zéphyr et Liam. Will devra rester ici avec les recrues pour surveiller et il y a ensuite les conducteurs.

C'est simplement un échange, il n'y a rien à craindre.

Je toque quelques coups à la porte et après quelques secondes à peine après elle s'ouvre et un regard noir me fixe. Enfin pas noir au sens propre du terme mais plutôt métaphorique.

Ses bras sont croisés en dessous de sa poitrine et ses cheveux sont noué en un chignon blond, quelques mèches s' échappent et le tableau est sublime. Mais je ne suis pas là pour ça.

B : Olive, je veux que tu ne sorte pas de la maison.

Elle me fixe et son sourcil droit se hausse, celui qui est au-dessus de son œil bleu, avant qu'un léger ricanement moqueur ne vienne.

Au vue de sa réaction je mettrais ma main à couper qu'elle trouve ironique le fait que je lui demande de ne pas sortir. Je l'ai kidnappée, elle n'a techniquement pas le droit de sortir du tout mais…

Mais c'est la première fois que je pars alors qu'elle est ici.

B : Ne me regarde pas comme ça, ne sort pas. Et si tu pouvais ne pas te promener dans la maison ça m'arrangerait.

Elle me montre de ses doigts ses chaussons de danse et après un soupir j'accepte.

B : Oui tu peux aller danser. Bien sûr que tu peux.

Elle les attrape donc et je fixe sa silhouette alors que son sourire est actuellement des plus joyeux. J'aimerais qu'elle me parle et que je puisse enfin savoir ce qu'elle pense sans avoir à le deviner.

Nous finissons, en silence, par nous diriger vers la salle de danse et je la sens se crisper à mesure que nous croisons les hommes qui courent partout.

J'ouvre la porte et la laisse entrer, au contraire de la dernière fois elle ne se tourne pas vers le paysage avec un air émerveillé mais plutôt vers moi avec un air colérique. Elle croise les bras et son pied tapote le sol avec agacement. C'est à mon tour de hausser le sourcil sans comprendre.

Elle me pointe du doigt une personne derrière moi et je me tourne vers Zéphyr.

Z : Tout est prêt Ben.
B : Où sont Will et Liam ?
L : Je suis là.
B : Et ton frère ?
W : Je suis là !
B : Veille sur elle. On y va.

Je lui jette un dernier coup d'œil et elle s'est tourné dos à moi. Attendez, ne me dites pas que cette gamine boude ?

Je soupire amusé et pars vers la sortie de la salle. Alors que des pas se font entendre je sens une petite main attraper mon poignet. Je tourne à demi vers elle et fronce les sourcils.

B : Oui Olive ?

Elle semble hésiter de longues secondes, comme prises dans un combat interne et finalement la pression de ses maigres forces disparaît et elle baisse la tête en reculant.

Z : On va être en retard Ben..
L : Zéphir laisse le et viens.

A mon tour j'hésite, est-ce que elle réclame que je la réconforte ? Ou est-ce autre chose ?

J'entends leurs pas s'éloigner et elle fixe toujours ostensiblement le sol, finalement lorsque nous sommes à nouveau seuls elle enfile ses chaussons et lance une musique avant de commencer à danser.

Étrangement je comprends le message et je fixe ce paysage magnifique avant de repartir.

A la fin de ses danses je dois être de retour.

Je ferme la porte et souffle un bon coup avant de repartir entre les nombreux couloirs pour finalement rejoindre le Hall et mes deux coéquipiers m'y attendent.

L : Tout est prêt. Les chauffeurs, la garde, la mallette.
B : Bien.  Nous pouvons y aller.
Z : Tsss.

Je me tourne vers mon rouquin de meilleur ami et il me fusille du regard. J'hausse un sourcil et le fixe.

B : Quoi ?
Z : Je déteste ça !
B : De quoi ?
Z : Vendre de la drogue.
B : Dis toi que nous vendons du bonheur.

Bon, d'accord. J'aurais sûrement pas dû dire ça. A peine ses mots sorties d'entre mes lèvres qu'il me lance le regard noir le plus sophistiqués qu'il possède.

J'en frissonne presque de terreur.

Z : Du bonheur ?! Cette merde détruit des vies!
B : Nous en vendons, mais nous forçons personne à en prendre.
Z : Bordel tu-
B : On en a déjà parlé.
L : Les gars-
Z : JE VIENS PAS. TU TE DÉMERDE !

Il passe à côté de moi avec un violent coup d'épaule et je soupire lourdement.

L : Tu as merdé.
B : Merci de cette information très utile.
W : Je le remplace ?
B : D'accord…

Je lance un dernier coup d'œil dans sa direction et je me retiens de le rejoindre. Je sais très bien que ce sujet est sensible et j'ai appuyé dessus sans même en avoir conscience.

Désolé Zéphyr, mais..il faut bien.

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