Outer Banks - Tome 1

Chapitre 4

   Le bateau des flics s'éloigne alors que mon cœur s'emballe. Nous nous penchons tous au-dessus du bateau. Mais personne ne remonte à la surface.

— J'y vais. Décalais-je.

   Je relève mon top jusqu'à mi-poitrine quand John B remonte à la surface, je relâche tout de suite mon tee-shirt pour m'avancer vers lui.

— Tu aurais pu attendre encore 30 secondes, Aïkida nous faisait un strip-tease.

— Pervers. Dis-je à l'encontre de JJ.

— Tu nous as fait trop flipper ! Nous ignore radicalement Pope.

— Alors c'était comment là-dessous ? Tu as trouvé quelque chose ?

— À ton avis. Rayonne John B qui remonte sur le bateau avec l'aide du meilleur surfer.

— Ça va ? S'empresse de demander la Pogue.

— J'étais à sec.

— Je t'interdis de refaire ça t'a compris ?

— On a eu les flics à bord mais on les a gérées.

— J'ai vu ça.

   Je m'accroupis à côté du plongeur pour lui défaire l'équipement qui pèse sur ses épaules.

— Aïkida était prête à plonger. Confie Kiara le sourire aux lèvres.

   John B me regarde avec un sourire.

— Pas charitable hein. Me nargue-t-il.

— Elle qui voulait voir un Pogue ce noyé, elle était prête à en sauver un. À deux reprises. Rigole Pope.

   JJ attrape sa casquette qui était restée sur ma tête pour la mettre sur son crâne.

— Je ne voulais pas être complice d'un suicide. Je croise les bras renfrognés.

   John B ébouriffe mes cheveux.

— Allez Kida, on sait que tu es une gentille Kook.

—Aïkida, répondis-je sèchement, ramenez-moi je suis fatigué de vous.

   Il soupire ayant toujours son sourire, il n'est pas dupe : je suis heureuse de cette journée.

— Eh les gars, ennemis à deux heures.

   Nous nous retournons tous pour constater qu'il y a bien un bateau inconnu qui navigue dans notre direction.

— Vous l'avez déjà vue ce bateau ? Demandais-je.

— Non jamais. Qu'est-ce qu'ils font là ? Le marais est fermé.

— On devrait se tirer avant de le savoir. JJ remonte l'ancre.

   Ils commencent tous à s'activer et à discuter alors que je garde les yeux rivés sur le bateau qui arrive. C'est deux baraqués. Nous démarrons et John B navigue. Sauf que les inconnus accélèrent. Si nous n'étions pas sûrs d'être suivis, là on l'est. Nous prenons plusieurs virages jusqu'à ce que j'aperçoive une arme.

— Les gars...

   Mais personne ne m'écoute, préférant crier à John B d'accéléré.

— Oh ! Criais-je. Ils vont nous canarder et pas pour de faux !

   Un premier tir nous oblige à tous nous baisser. Puis un deuxième où Pope cri qu'on va mourir.

— Restez couchée ! Ordonnais-je.

   Je me relève à demi cherchant ce qui pourrait nous aider mais on me plaque au sol.

— T'es folle ou quoi ?!

   JJ reste au-dessus de moi quand il remarque que j'essaye de me relever. Son torse est posé contre le mien et son souffle s'écrase sur ma nuque me provoquant mille et un frissons. J'ai du mal à respirer là. Il est trop tactile. Beaucoup trop.

— Ce n'est pas dans mes projets d'enterrer une bourge donc ne bouge pas. Grogne-t-il.

   Sur ma droite, je vois une ombre se lever puis quelques secondes plus tard s'en aller vers l'arrière du bateau.

— Kiara qu'est-ce que tu fous baisse-toi ! Tonne John B.

   Le visage de JJ se relève pour me regarder dans les yeux. Il doit sûrement y voir ma peur. J'essaye de la refouler mais impossible. Il pense sûrement que j'ai peur de la fusillade mais ce n'est même pas ça. Dans les siens, il y a beaucoup trop d'intensité pour que j'y puisse y déceler quoi que ce soit.

   Les autres se mettent à rire alors il se relève pour rire aussi. Je reste quelques secondes au sol pour me reprendre. Ce n'était rien, juste qu'il a essayé de m'empêcher de prendre une balle.

   Alors pas un Pogue Kida. Pas un foutu Pogue. Ne fais pas de conneries.

   Je me relève, baissant légèrement mon top.

— On peut m'expliquer pourquoi on sait fait canarder ?!

   Aucun ne me répond cessant de rire.

— Putain mais vous êtes vraiment idiots ! Vous vous ramenez avec un flingue pendant une soirée, vous allez dans le marais alors qu'il est fermé puis vous vous faites tirer dessus ! C'est quoi votre problème ?!

— Eh personne ne t'a obligé à venir ! Me coupe JJ. On ne te voulait même pas ! Tu n'as qu'à retourner dans ta petite vie tranquille de princesse plein aux as !

— Tu ne sais absolument rien de ma « petite vie tranquille » ! Je n'avais pas besoin de rajouté un putain problème de merde, qui en plus qui ne me concernait pas !

— Mais t'avais qu'à pas monter sur le bateau putain !

— Ta raison, je n'avais pas à monter sur le bateau. C'était une erreur, mais maintenant que je suis concernée j'ai le droit d'être au courant de votre « truc de Pogues ».

— Tu seras plus protégée dans ta forteresse plutôt qu'ici. Réponds calmement mais amèrement Pope.

    Je rigole nerveusement. Protégée chez moi ? Impossible qui m'avait protégée quand il n'y avait personne ?

   Nous descendons du bateau. John B pose un sac sur le ponton pour fouiller dedans.

— Il y a quoi dedans ? Demande Kiara.

— Du fric ?

— Ou alors les clefs d'une voiture de course qui vaut des millions !

   Je lève les yeux au ciel. C'est beau de rêver.

— Et si on ouvrait simplement le sac. Souffle Pop.

   Les autres se moquent mais il répond qu'il est fatigué de leurs suggestions. Alors John B ouvre des sacs puis un truc en fer ou il sort une boussole. Je me mets à rire avec Pope.

— Oh putain...

— Alors la bien joué les gars. On a trouvé une boussole.

— Qu'est-ce qu'il y a ? Ça vaut que dalle ce truc.

   Je souffle en commençant à partir. Se faire tirer dessus comme des lapins pour une boussole. N'importe quoi.

— C'est à mon père ce truc.

— Aïkida doit être mis au courant. Souffle Kiara.

— Eh c'est une Kook ! S'écrit outré le blondinet.

— Qui nous a aidé à mentir auprès de la police, aidé pour l'équipement de plongée et John B n'est pas mort noyé. Même si je ne le voulais pas au début, elle fait partie du secret maintenant. Me soutient Kiara.

   Je m'arrête quelques secondes puis je reprends ma route.

— Viens chez moi demain Aïkida. On t'expliquera. Entendis-je John B crié de loin pour que je l'entende. Je fais cas de rien continuant ma route.