Chapitre 8

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— On était dehors le dos contre le mur ! Tout ce qu'on entendait était des gros BAM ! BAM ! BAM ! La peinture se barrait des murs tellement les mecs frappaient fort ! Vous voyez le délire alors moi je regarde... et euh... attend... Regardez ce bordel.

   Il s'approche de Pope et Kiara en secouant ses cheveux.

— Ça c'est des pellicules.

— Ce n'est pas des pellicules, je n'en ai pas sur moi. Soutenais-je JJ. Pourtant...

   Je secoue légèrement mes cheveux pour appuyer les propos de JJ.

— C'est de la peinture. Et à ce moment-là je me dis ça y est. C'est fini je vais mourir. Continue le blond dans ses explications.

— Ok donc vous avez vu les types qui nous ont tiré dessus. Essaye de résumer Pope.

— Ouais.

— Vous les avez bien vues ? Vous pouvez dire de quoi ils avaient l'air ? Pour les décrire si on va à la police ?

— Ils étaient... Mastoc.

— Mastoc ?

— Ouais. Je ne sais pas genre... Le genre de mec que tu croises dans notre garage. Je peux vous parler de mon père, il planquait de la drogue de trafiquant.

— Ouais ouais on sait.

   Pas moi. Mais je n'ose pas le dire.

— Ces gars, commence le blond sortant un joint, ces tueurs, il tire dessus, c'est des narcotrafiquants.

— Des narcotrafiquants ? Des gros trafiquants de cam ? Genre Pablo Escobar et toute sa clique. S'étonne Pope.

   La situation est de pire en pire.

— Ouais mec. Tire une nouvelle fois le... drogué ?

— Les gars, on n'est pas dans un film de mafieux. Commence Kiara avant que les deux Pogues commencent à se disputer.

— Excuse-moi de n'avoir pas photographié toute la scène dans ma tête j'étais trop occupé à me chier dessus ! Explose JJ. Mais ce qu'il y a de sûr c'est que Lana criait comme si elle allait y rester.

   À cette dernière phrase je baisse légèrement la tête, les yeux humides.

— Ses gars-là, c'est du lourd. Du très très lourd. On est dans un délire bien glauque okay ? Je ne suis pas fan de ce qu'il se passe.

— Pourquoi ils voudraient cette boussole ?

— C'est clair, tu n'en retires même pas deux dollars sur le marché. Désolé je ne voulais pas être méchant je—

— Son bureau. Le coupe le muet depuis qu'on est arrivé. Il le fermait toujours à clef parce qu'il avait peur que ses concurrents lui piquent ses recherches sur le Royal Merchant. On avance à travers la maison. On se moquait tout le temps de lui en disant qu'il ne le trouverait jamais. Mais maintenant qu'il a disparu je me dis... Je ne l'ai pas touché... Je l'ai laissé tel quel.

   Il sort des clefs puis ouvre la porte. On rentre dans la pièce qui est en désordre total.

— C'est fou, j'ai dû dormir ici une centaine de fois et je n'ai jamais vu cette porte ouverte.

   John B nous explique l'histoire des possesseurs de la boussole jusqu'à aujourd'hui. Et je vous assure que c'est flippant, cette boussole est la mort.

— Ça finit toujours pareil j'ai l'impression.

— Ouais t'a une boussole maudite mon pote.

— Roh je n'ai pas une boussole maudite.

— Si t'a une boussole de la mort. Intervenais-je. Débarrasse-toi-en avant que tu meures à ton tour.

— Tu vas crever si tu l'as garde, tu dois t'en débarrasser immédiatement. Me soutient bizarrement JJ.

— Écouter mon père me parlait tout le temps des parties derrière, les soldats y planquaient des notes secrètes.

   Il dévisse la boussole pour y trouver une inscription que tout le monde essaye de lire.

— Redfield. C'est quoi Redfield.

— C'est le nom le plus courant de la région.

— C'est peut-être un indice.

   Je m'avance vers la porte.

— Bon les gars, j'y vais.

— Tu vas où ? S'interrompt John B.

— Je dois rentrer avant que ma mère ne découvre que je suis passé par la fenêtre.

— Vue l'heure elle a dû le remarquer.

   Je hausse les épaules indifférente, c'était juste une excuse pour rentrer. J'ouvre la porte mais avant de la refermer je les regarde à nouveau.

— C'est peut-être une anagramme. Concluais-je en fermant la porte.

   Cette histoire tourne vraiment dans un délire complètement loufoque. Et après tout ça, on va découvrir quoi ? Un mort ? Peut-être même Big John ? De l'argent ? Ou si ça se trouve on ne découvrira rien parce qu'ils nous auront tué juste avant.

   J'attrape la poignée de la porte d'entrée mais des pas précipités derrière moi me font me retourner.

— Tu me cours après maint—

— John Routledge on sait que tu es là ! Me coupe une voix grave dehors.

   Je n'ai aucun temps pour réfléchir et je suis soulevée par la taille et ramenée sur mes pas. Je me retrouve une nouvelle fois dans le bureau et une fois que la porte est fermée, JJ me repose à terre.

— Où est le flingue ?

— Ils sont déjà dans la véranda.

— Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi vous vous chiez dessus ? Finis-je par demander en chuchotant comme eux.

— Les narcotrafiquants sont ici Aïkida. Peste Pope en se rongeant les ongles.

   Mon sang se liquéfie dans mes veines, dans tout mon corps. Des bruits d'objets renversés de l'autre côté me font sursauter. À une seconde près, je me serais retrouvé devant eux. À une seconde près s'il n'y avait pas eu JJ.

   Pope et JJ essayent d'ouvrir les fenêtres mais elles sont soudées à la peinture. Je me colle à la porte au côté de John B, nos bras sont collés l'un à l'autre et d'une certaine manière au lieu de m'angoisser cela m'apaise un peu. Juste un peu.

— B...

   Sa tête se tourne vers mon murmure.

— J'ai peur.

   Il attrape ma main avant de me regarder dans les yeux.

— Tout va bien, on trouve toujours des solutions.

   Ses yeux brillent mais pas comme les miens qui sont remplis de larmes. Je pense qu'il est devenu mon ami. Mon premier ami depuis longtemps si je ne compte pas Sarah.

   Ils essayent d'ouvrir la porte, m'angoissant encore plus. Je resserre ma main dans la sienne. JJ arrive à ouvrir l'une des fenêtres. Le premier à passer c'est Pope ensuite Kiara et JJ. Avec John B nous nous décollons de la porte lorsqu'on entend un coup de feu.

Outer Banks - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant