J'enjambai ma moto avant de rouler droit vers mon appartement ou plutôt le petit studio que je partageais avec Shiyo, la vieille femme dont j'étais assez proche, maternellement parlant.
Je pris une douche rapide avant d'enfiler une tenue simple noire et une casquette de la même couleur, cachant alors la partie supérieure de mon visage. Mon anonymat était primordial. Je rangeai également un masque dans mon sac avant de filer droit vers notre lieu de rendez-vous.
Au détour d'un croisement de rue, mon regard se porta sur une vieille affiche, à deux doigts de se décrocher. À sa simple vue, mon sang se mit à bouillir dans mes veines. « Récompense pour chaque lamias dénoncé ». C'était révoltant, mais pourtant voilà ce qu'est devenu notre monde.
Les vampires ont désormais une grande place dans la société et les lamias, autrefois adulés pour leurs grandes capacités de guérison, ne sont plus que considérés comme des poches de sang sous l'emprise des sangsues royales. Les vampires lambdas, autrefois humains, ne sont pas en droit d'en posséder.
C'est pourtant de cette seconde catégorie dont font partis les futurs acheteurs de la jeune fille. Les kidnappeurs, aussi appelés traqueurs n'ont qu'un seul but : capturer des lamias et les vendre à prix d'or. Car même si les vampires royaux leur promettent une belle somme, les vendre aux enchères rapporte beaucoup plus. Bien-sûr, comme vous vous en doutez, tout ceci est illégal.
Et c'était foutrement emmerdant !
Je poussai un grognement de rage. Je savais pourtant que ça n'allait rien résoudre. Mais pourquoi ? Pourquoi le monde était-il aussi injuste ?
Nous n'avions plus de place nulle part si ce n'est sous l'autorité d'un puissant vampire nous gardant prisonnier sous un contrôle permanent. Car ces satanés Héritiers ont un puissant pouvoir de contrôle sur l'esprit et seule une certaine herbe nommée Lapsiæ —se trouvant facilement dans tous les commerces— les empêchent de nous contrôler.
Seulement, emprisonnés dans leur demeure, l'Enclave, nous sommes coupés du monde et donc de ces si fabuleuses plantes. Nous perdons alors notre capacité de réflexion, nous transformant ainsi en pantin modulable à leur guise, n'ayant plus aucune volonté propre si ce n'est satisfaire son maître.
Je ne les mettais pas tous dans le même panier. Certains laissaient leur libre arbitre à leurs « protégés » comme ils aiment nous appeler mais ils étaient peu nombreux. Et rien n'excusait leur comportement ! Laisser quelqu'un libre de ses pensées tout en le privant de sa liberté était tout aussi cruel et inhumain. Inhumain, voilà bien le terme qui leur correspond parfaitement. Parce que c'est bien ce qu'ils sont. Des êtres démoniaques et avides de sang, ayant pour la plupart abandonné leur humanité il y a bien longtemps. Même si je doute qu'elle ait un jour existée...
Enfin bon, ils n'étaient pas humain après tout.
Leur corps ressemblait pourtant au nôtre mais leur âme était pourrie jusqu'à la moelle. Certains ne nous considéraient même pas comme de vraies personnes. Nous n'étions que du bétail à leurs yeux. Un simple réservoir de sang.
Je n'osais même pas imaginer qu'elle devait être la vie à l'Enclave pour des gens comme moi... Une existence dont la seule échappatoire était la mort. Car passer sa vie à se faire drainer le sang, n'est justement pas ce qu'on pouvait qualifier de "vie".
Bien sûr, ne vous méprenez pas, je ne détestais pas tous les vampires, j'exécrais seulement la famille royale et ses Héritiers. Étant née vampire, peu étaient capables de ressentir de vraies émotions.
Des émotions humaines...
Je revins à moi alors que je quittai la grande route pour m'engager dans un petit sentier du centre ville. Après quelques minutes, j'aperçus enfin la devanture du petit café. J'avais justement travaillé ici pendant une courte période. J'étais tombé sous le charme d'une de mes collègues et c'était réciproque, jusqu'au jour où elle a découvert ce que j'étais. Elle ne m'a pas dénoncé, mais m'a quitté et rayé de sa vie, de façon brusque et définitive.
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Regard d'Ambre [BxB]
Vampire« 𝙇𝙚𝙪𝙧 𝙗𝙚𝙖𝙪𝙩𝙚́ 𝙚𝙨𝙩 𝙙𝙖𝙣𝙜𝙚𝙧𝙚𝙪𝙨𝙚, 𝙘𝙖𝙧 𝙘𝙚 𝙦𝙪𝙞 𝙨𝙚 𝙘𝙖𝙘𝙝𝙚 𝙚𝙣 𝙙𝙚𝙨𝙨𝙤𝙪𝙨 𝙚𝙨𝙩 𝙡𝙚́𝙩𝙖𝙡𝙚. 𝙎𝙤𝙪𝙨 𝙪𝙣𝙚 𝙖𝙥𝙥𝙖𝙧𝙚𝙣𝙘𝙚 𝙨𝙚𝙢𝙗𝙡𝙖𝙗𝙡𝙚 𝙖̀ 𝙡'𝙚́𝙙𝙚𝙣, 𝙡𝙚𝙨 𝙝𝙚́𝙧𝙞𝙩𝙞𝙚𝙧𝙨 𝙛𝙚𝙧𝙤𝙣𝙩 𝙙𝙚 �...