Chapitre 19

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Pdv Alex :

Merde ! Putain de merde !

Qu'avais-je fais ?

J'étais dans ma chambre, la porte fermée à double tour comme si je cherchais inconsciemment à m'empêcher de faire une énième connerie. Je me forçai à me calmer pour ne rien faire d'inconsidéré. J'avais envie de retourner le voir et le serrer dans mes bras mais je savais que j'empirerai la situation.

J'avais complètement merdé.

C'est un garçon sensible qui a sans cesse besoin d'être rassuré. J'ai effrayé un enfant, je l'ai terrorisé pour la simple et bonne raison que je ne supportait pas qu'il puisse s'éloigner de moi. Swan, ce jeune homme à la fois si fort et si démunis en de pareille circonstance m'avait bien fait comprendre que j'étais allé beaucoup trop loin.

Le voir pleurer m'avait fait bien plus de mal que je ne le pensais. Et cette haine, cette haine dans son regard, d'où provenait-elle ? Et la peur viscérale que j'y décelais ? Ce n'était pas qu'une petite frayeur mais quelque chose de profondément ancrée en lui. Quelque chose de brisé. Une ancienne blessure, n'ayant jamais cicatrisée et dont j'avais élargi la plaie. Il avait complètement vrillé et quand je m'étais approché de lui, c'était comme s'il parlait à quelqu'un d'autre.

Quand je pense que sous la colère, j'avais failli craquer et le mordre. Bordel ! Je m'en serait énormément voulu et notre relation aurait pu en être détruite à tout jamais, si ce n'était pas déjà le cas. Je voulais revenir en arrière. Faire que cette journée n'ai jamais existé. Je voulais le prendre dans mes bras et lui assurer que jamais au grand jamais je ne lui ferais le moindre mal...

Désormais, je ne savais plus comment me comporter avec lui. Si je l'approchais à nouveau, allait-il faire une crise ? Tenterait-il de me frapper ou pire de se faire du mal ? Je n'en savais rien et ça m'effrayait terriblement.

Cette douleur au creux de ma poitrine remis mes choix en question. Je ne souhaitais pas le perdre bêtement et étais prêt à trahir la promesse que je lui avais faite. Ne plus faire partie de sa vie, c'était impossible. J'en éprouvais toujours le besoin. Les sentiments que je lui porte sont sincères. J'étais foutrement égoïste...

Cet homme, je l'affectionnais beaucoup mais j'avais l'impression de mal m'y prendre et ce, depuis le départ. Je suis d'accord pour dire que notre relation n'a pas commencé de la meilleure des manières, mais un petit quelque chose m'avait attiré chez lui et je n'avais plus été en mesure de le laisser s'éloigner de moi. Je le sais, j'ai toujours été égoïste. Mais malgré ma nature possessive, je m'étais pourtant fait la promesse de ne jamais l'entraver d'une quelconque manière. Et quand j'y repense, cette petite chose qui m'avait attiré, c'était de la curiosité. Une curiosité presque obsessionnelle. Je voulais savoir ce qui poussait ce jeune homme à risquer sa vie pour de parfaits inconnus. Quand j'avais croisé son regard, un regard plein de ressentiment, quelque chose en moi avait été chamboulé. Il avait eu peur certes, mais c'était l'homme le plus courageux qu'il m'ait été donné de rencontrer.

Ce qui était arrivé il y a quelques minutes tournait en boucle dans ma tête. Évidemment, ses paroles m'avaient énormément blessé mais mes sentiments pour lui n'ont pas changés. J'ai très bien vu que c'était son immense détresse et sa panique qui le faisait agir ainsi et je le comprenais tout à fait. Si je le voulais, j'avais le pouvoir de l'arracher à sa vie et il ne pourrait rien faire contre ça. Mais je pensais tout de même qu'il me faisait suffisamment confiance pour ne pas croire une chose pareille... Malheureusement, ça n'a pas été le cas. Je lui en veux et surtout je m'en veux pour ça. Je n'aurai pas dû. J'ai agit impulsivement parce que j'étais terrorisé à l'idée de le perdre. Tout autant que lui l'était à l'idée que je ne le rattrape. Puis j'ai encore tout foutu en l'air, j'ai complètement foiré. Il doit sûrement être terrorisé à l'heure qu'il est, recroquevillé sur lui-même dans sa chambre, à cause de moi... Je culpabilisais, énormément même, tout cela était de ma faute et uniquement de la mienne.

Regard d'Ambre [BxB] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant