Regard d'Ambre [BxB]

Chapitre 17

À peine entra-t-il en classe qu'Alex m'interpella.

Mon faux sourire se fana et le stress que je ressentais au début d'année, m'empoisonna à nouveau le cœur.

— Qu'est-ce qu'il y a ? demandai-je d'une voix morne et légèrement agressive.

J'essayais au maximum de retenir ma peur et ma colère mais le timbre de ma voix ne me paraissait pas du tout naturel. Alex semblait légèrement surpris mais il me tendit tout de même mon téléphone. Je le pris sans rien ajouter.

— Pourquoi tu ne le remercies pas ? me chuchota discrètement Daniel. Je croyais que vous vous étiez rapprochés.

— Ce n'est pas le cas, répondis-je froidement.

Je pus voir au regard peiné d'Alex qu'il avait tout entendu. Cela me rendis triste pendant un instant mais je ne pouvais plus prendre autant de risques. Je devais laisser mes émotions de côté. Hier, il se tenait beaucoup trop près de moi, il allait finir par sentir la chaleur anormalement élevée de mon corps, si ce n'était pas déjà le cas. Rien que d'y penser, un frisson me traversa tout entier.

Je me concentrai sur le cours du mieux que je le pus mais je sentais son regard me brûler la nuque. Le flot de paroles du professeur se fit absorbé par le tumulte de mes pensées. J'angoissai et j'avais peur que mes camardes n'entendent les battements effrénés de mon cœur. La sonnerie retentit, me faisant sursauter et je sorti en vitesse de la classe. J'entendis Alex m'appeler, mais je continuai ma route. Je devais lui montrer très clairement que je n'avais plus rien envie d'avoir à faire avec lui.

Je sortis hâtivement du bâtiment principal pour me diriger vers le gymnase. Je n'avais pas du tout envie de faire du sport mais voir mon oncle me détendra. Il trouvait toujours les mots pour me rassurer et malgré son air bourru, il avait le cœur tendre. J'allai entrer dans le vestiaire lorsque on me tira subitement dans la petite réserve d'à côté.

La porte claqua derrière moi, me procurant un énième sursaut alors qu'Alex me faisait face. Sa main était toujours enroulée autour de mon avant-bras, me rendant de plus en plus anxieux. Je ne supportai pas qu'il cherche à m'enfermer. Même si la porte n'était pas fermée à clé, je ne me sentais pas à l'aise et m'éloignai légèrement.

Notre proximité m'angoissait à nouveau.

— Pourquoi tu m'évites ? Je croyais qu'on était amis, c'est à cause de ce que je t'ai dis hier ?... J'ai fais quelque chose de mal ?

La dernière phrase, il l'avait presque chuchoté. J'avais l'impression de me revoir plus jeune quand je ne comprenais pas pourquoi tout le monde finissait toujours pas m'abandonner. Je savais que je le faisais souffrir, mais je n'étais sûr de rien quant à ses futurs agissements. J'avais un peu trop tendance ces derniers temps à oublier à quelle race de puissant vampire il appartenait.

— Ça n'a rien à voir avec toi. Je... juste laisse-moi tranquille. Je suis humain, nous ne sommes absolument pas compatibles. Je ne veux pas être ami avec quelqu'un comme toi.

Son regard se fissura un instant, laissant un voile de tristesse passer sur son beau visage. Je me détournai de sa personne, le cœur serré et alors que j'allai sortir, il me retint par le poignet. Les lèvres pincés, j'étais à nouveau tendu de la tête au pied alors qu'il ramenait ma main blessée vers son visage et l'huma. Je vis distinctement ses yeux virer au rouge bordeaux avant qu'il ne tourne la tête. Paniqué, je retirai brutalement mon bras et le ramenai d'un mouvement vif contre ma poitrine, manquant presque de me cogner contre l'étagère derrière moi.

— Swan, je ne voulais pas t'effrayer, excuse-moi.

Son expression était soucieuse, il semblait réellement être inquiet. Mais de mon côté, je le fixai avec colère puis la peur et l'angoisse prirent le dessus. Les révélations de la veille m'avaient bien plus atteint que je ne l'imaginais. Ma vison se brouillait quelque peu alors que je sentais mon estomac se contracter. Je me reculai encore une fois et quand je remontai mon regard à hauteur de ses yeux, je vis qu'il observait distraitement mon cou. Je relevai mon col en tremblant, l'image des ses crocs fondant sur moi me revenant en tête.