Chapitre 8

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C'est avec soulagement que j'aperçu Betty au bout de l'allée. Ses yeux, emplis de soulagement se posèrent sur moi et elle esquissa un pas dans ma direction. En une fraction de seconde elle se trouvait devant moi, ses long cheveux voletant tout autour d'elle. J'eu un léger mouvement de recul, craignant pendant un instant qu'elle ne me saute à la gorge. J'étais encore secoué et légèrement chamboulé par cette petite altercation... en tout cas bien plus que je ne l'aurais cru. Elle dû sentir mon trouble car elle s'éloigna d'un pas avant de me regarder de son air soucieux et compatissant qu'elle arborait habituellement. J'essayai de paraître naturel et de cacher mon état légèrement fébrile, mais son regard ne me lâchait pas. Je tournai la tête pour me soustraire à sa vision mais elle prit mon visage en coupe avant de me le faire pivoter de droite à gauche. Sans doute vérifiait-elle qu'aucune trace de morsure ne s'y trouvait...

— Ça va, tu n'as rien ?

Milly avait assurément dû la prévenir.

— Tout va bien, lui assurai-je.

Je serrai fortement les poings pour me donner contenance et m'éviter de trembler.

Putain !

Pourquoi mon corps réagissait-il ainsi !?

Dans ce genre de situation, je ne contrôle pas ma peur ni cette panique irraisonnée de me faire mordre à chaque instant... J'étais si faible que ça en devenait pathétique. Il leur suffisait juste de s'approcher un peu trop de ma nuque et j'en perdais mes moyens.

J'étais pitoyable.

— On m'a tout raconté, mais je ne comprends pas. C'est bien la première fois qu'il est aussi insistant. Tu lui as fais quelque chose ?

— Mais non rien, absolument rien.

Je ne pouvais définitivement pas lui parler de la raison de notre première rencontre. Mais je ne mentais pas, je ne comprenais pas pourquoi il s'en prenait à moi.

— Putain ! s'emporta-t-elle pour la première fois. Pourquoi faut-il toujours qu'il soit aussi con ! Je vais lui en foutre une et cette fois je suis sûr qu'il s'en souviendra.

Wow, elle était bien plus effrayante que je ne l'imaginais. Heureusement que sa colère n'était pas dirigée contre moi...

— Eh Swan, reprit-t-elle d'une voix plus douce, je suis sincèrement désolée qu'il ait pu t'effrayer. Ce n'est pas quelqu'un de mauvais, je ne comprends pas pourquoi il agit comme ça. 

— C'est pas grave, je n'ai rien, c'est l'essentiel tu ne crois pas ?

Bon j'avoue que je n'étais pas très sincère dans mes paroles. Car j'étais pratiquement sûr d'une chose. Si Alex m'avait mordu, je serais parti dans une crise dans laquelle même moi je n'aurai su me reconnaître et enfin, après m'être calmé, je me retrouverai en position fœtale, dans un coin sombre de la bibliothèque, une plaie sur le cou. Pire ! Après s'être rendus compte de ma nature, c'est plutôt à l'Enclave que je me retrouverai recroquevillé !

Je ne pouvais que savourer ma chance. Je m'en étais sorti indemne... Pour cette fois, me rappelai-je.

Alors calmement, et chassant ces idées noires, je repris les livres que j'avais déposé sur l'étagère, me jurant que plus jamais je ne le laisserais avoir une quelconque emprise sur ma personne. Betty me raccompagna jusqu'à ma chambre avant de se diriger vers la sienne. C'était heureusement la fin de la journée.

Je feuilletai mes manuels et fus soulagé de constater que je connaissais déjà une grande partie des chapitres que nous étudierons... Quoique, je risquais de pas mal m'ennuyer. Je me levai finalement et me préparai pour aller au Fairyblood, le club dans lequel je travaillais. Là-bas, en tant que serveur, je m'occupais de riches, voire très riches clients puis à la fin de la soirée, le moment que tout le monde attendait, nous défilions. Nous étions considérés comme des stars et je devais avouer que notre physique n'y était pas pour rien. De petits créateurs voulant développer leurs marques nous faisaient enfiler toutes sortes de tenues. Puis, à la fin du défilé, les clients mettaient de l'argent dans la cagnotte du mannequin qu'ils appréciaient le plus pour espérer recevoir sa tenue. Mais nous le savions tous, l'argent qu'ils dépensaient n'était pas pour la tenue en elle-même mais justement parce que nous l'avions porté.

Regard d'Ambre [BxB] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant