Regard d'Ambre [BxB]

Chapitre 3

Non, non. Je ne devais pas paniquer. Ça ne servait à rien de toute manière. J'inspirai et expirai calmement pour contrôler ma respiration.

Nous allions nous en sortir.

Je me concentrai à nouveau sur l'homme derrière la porte. Ses pas s'étaient arrêtés pile devant notre conteneur et il ne semblait pas décidé à reprendre sa route.

Un silence pesant emplissait la salle lorsque sa voix résonna à nouveau. Vicieuse et toujours aussi désagréable. Cette fois, il semblait s'adresser tout particulièrement à celle que j'étais venu libérer.

— Ma jolie, réveille-toi et sois prête à rencontrer ton futur bourreau. Dommage que je ne puisse te goûter avant, et je t'avoue que ce n'est pas seulement ton sang qui m'intéresse...

Écœurant.

S'il n'existait qu'un mot pour le décrire, ce serait bien celui-ci.

S'il m'avait en face, il perdrait instantanément son assurance. Enfin, d'abord il me rirait au nez puis je lui apprendrais à ne pas me sous-estimer. Du haut de mon mètre soixante-dix-neuf —ouais, je rêvais d'atteindre le mètre quatre-vingt— je pouvais faire mal. Très mal.

Toutes couleurs avaient désertées le visage de la jeune fille alors qu'elle me fixait, le regard emprunt de terreur.

L'abruti derrière la porte parti dans un rire gras et continua sur sa lancée, cognant toutes les autres cages présentes sur son chemin. Maintenant il fallait que je nous sorte d'ici. Hors de question de finir vendu comme de vulgaires marchandises.

Sans plus attendre, je me rendis directement vers la porte par laquelle j'étais entré et tirai dessus de toutes mes forces. Mais rien à faire, elle était bloquée. Le sang me montait à la tête mais je me forçais à réfléchir et à garder la tête froide. Il y a toujours une solution.

Je tournais en rond devant le regard stressé de Hailey. Je n'avais pas le droit de la faire espérer ainsi pour la faire déchanter tout aussi rapidement. Mon regard dévia de son visage crispé par l'angoisse pour se poser sur le mur du fond du conteneur. Une petite surface semblait avoir été raccommodée avec des clous et des plaques de métal.

Je me jetai au sol et de mes deux mains solidement cramponnées dessus, j'essayais de retirer les clous. Bien sûr, ce n'était pas aussi facile que je l'avais espéré. Les plaques n'avaient pas bougé et deux de mes doigts s'étaient ouverts, laissant mon sang colorer ma peau légèrement bronzée.

J'essuyai rapidement mes mains sur mon t-shirt et perdant patience, je donnai un violent coup de pied dans une des planches qui fini enfin par céder. Mais cela ne nous avançaient pas des masses, l'ouverture était bien trop petite pour que nous puissions la traverser.

Je n'avais même pas fini de me lamenter que de nouveaux éclats de voix se firent entendre. Je devais sans doute être maudit ou peut-être avais-je fais beaucoup de mal dans ma vie antérieure pour que le sort s'acharne ainsi sur moi.

Je priai intérieurement pour qu'ils ne m'aient pas entendu et tendis l'oreille pour tenter d'écouter leur conversation. Mobilisant toute ma concentration, je parvins enfin à les entendre malgré les battements effrénés de mon cœur qui résonnaient dans mes tempes.

La jeune femme se leva prestement et vint me rejoindre. Sa respiration s'emballa et elle agrippait fortement son pull. Elle se laissait aller à la panique. Ce n'était pas bon. Pas bon du tout même.

Je tentai maladroitement de la rassurer mais le temps pressait, nous devions nous remettre au boulot. Ensemble, après qu'elle se soit calmée, nous tirâmes le plus doucement possible sur les plaques de métal lorsque de nouveaux bruits de course résonnèrent, brisant ma concentration.