Chapitre 32

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La détonation retentit et nous nous mîmes tous à courir, à fuir comme il le disait si bien. Mon cœur se mit à battre à un rythme effréné et un flot d'adrénaline se déversa dans mes veines.

Derrière, nous entendions leurs hurlements. Des hurlements de bêtes enragées. Ils piétinaient d'impatience à l'idée de nous bondir dessus, avides de notre liquide vital. Je revoyais encore le sourire emplis de sadisme des deux blondes.

De vraies cinglées. 

Je pris Daniel par la main, pour l'encourager à aller plus vite, nous ne devions en aucun cas nous arrêter. Les feuilles et les brindilles se brisaient sous nos pieds, rompant le silence habituel de cette sombre forêt.

Le bruit de nos pas et de nos respirations saccadées s'entremêlaient, formant une cacophonie terrifiante. Les sapins s'élevaient tout autour de nous, sombres et menaçants, tendant leurs racines et branches tortueuses, comme autant de bras d'un monstre prêt à nous happer et nous emmener dans un océan de ténèbres.

Dans une panique sourde, tout le monde fuyait dans toutes les directions et seule la lune éclairait notre chemin. Des élèves nous suivaient, complètement perdus et terrorisés. Certains grimpaient aux arbres et d'autres, les plus courageux ou les plus stupides à voir, se tenaient à une vingtaines de mètres des vampires, armés jusqu'aux dents. C'était couru d'avance, ils n'auraient même pas le temps de lever le bras que des canines se retrouveront plantées dans leur jugulaire.

Je leur souhaitai de tout cœur de survivre et me concentrai sur ma propre course. Daniel haletait à côté de moi et sa sœur l'encouragea davantage.

Cette chasse et cette forte odeur de pin me rappelaient mes débuts en forêt aux côtés de mon oncle. Sans y résister, je laissai les souvenirs envahir mon esprit.

— Swan arrête de pleurer. Prends cette putain d'arme et tire sur ce mannequin ! Dépêche-toi !

Des sueurs froides remontaient dans mon dos. J'étais incapable de toucher la cible. Elle était à plus de trente mètres de moi et je savais que si je la loupais, sa colère redoublerait.

— Je ne peux pas, tremblai-je, elle est bien trop petite.

Le stress m'empêchait de me concentrer. Je ne supportais pas qu'on me crie dessus. Des larmes ruisselaient sur mes joues et son regard se fit plus dur. Quand il posa brusquement sa main sur mon épaule, le coup partit tout seul et comme je le craignais, je n'avais pas touché la cible.

Des montées de chaleurs me submergèrent alors et mon cœur battait si fort dans ma poitrine qu'il me faisait mal.

Je laissai l'arme tomber au sol et fouillai dans ma poche à la recherche de mes si précieuses pilules. Une fois en ma possession, John me les arrachèrent des mains avant de les ranger dans sa propre poche.

— Swan ! s'écria-t-il en s'agenouillant à ma hauteur.

Ses mains curieusement froides se posèrent sur mes joues. Ou peut-être était-ce moi qui était brûlant ?

— Je suis désolé, je suis faible, je le sais, pleurnichai-je.

— Ne dis jamais ça ! Être faible n'est pas une honte, mais le rester, si ! Alors maintenant, respire, concentre-toi et touche cette maudite cible.

Les mains tremblantes j'obéis, et je pointai le pauvre mannequin en bois. Je me concentrai sur ma respiration et ne lâchai pas des yeux mon objectif. Après avoir calmé ma respiration, je fis le vide dans ma tête.

Une fois que ma vision s'était affinée, j'appuyai sur la détente. La balle partit dans un hurlement et se longea au centre de la cible.

Je n'en croyais pas mes yeux. C'est...

Regard d'Ambre [BxB] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant