Regard d'Ambre [BxB]

Chapitre 9

Après ma petite fuite, je me dirigeai en vitesse à mon prochain cours de langue. Heureusement, j'avais eu la présence d'esprit de regarder mon emploi du temps à l'avance...

Mon oncle avait l'habitude de traiter avec les affaires étrangères alors il y a tout naturellement appris plusieurs langues. Il parlait désormais le japonais, l'arabe et l'espagnol couramment. Il n'avait alors pas hésité à me les enseigner. Pendant des mois, il me parlait uniquement dans l'une de ces trois langues. Et je dois admettre que l'espagnol, dans ce cas-ci, me serait très utile étant donné que c'était le cours dans lequel je me rendais.

Heureusement qu'aucun des deux vampires n'avait pris cette matière. Un sourire me vint automatiquement en apercevant mon voisin du cours précédent. Sans lui demander son avis, je m'assis encore une fois à ses côtés. Au vu de son sursaut, il n'avait pas su apprécier ma grâce légendaire.

— Hey, tu as aussi choisi espagnol comme option ? se reprit-il rapidement.

Je trouvais sa question stupide étant donné que je me retrouvai effectivement dans cette salle, mais je ne le lui fis pas remarquer. Il essayait sans doute d'entamer la conversation comme il le pouvait.

— Oui je me débrouille assez bien dans cette matière, ça me fera des points faciles. Et toi, c'est Daniel c'est ça ?

— Euh oui, s'exclama-t-il confus en me serrant la main.

— Et je pense que tu sais déjà qui je suis ?

Il hocha la tête et remonta ses épaisses lunettes sur le bout du nez. Elles lui donnaient un aspect quelque peu enfantin et naïf. Ses yeux bridés continuaient de me fixer avec attention, comme s'il attendait que je poursuive la conversation mais que lui ne savait plus quoi dire. Et c'est ce que je fis sans perdre un instant.

— J'ai rencontré ta sœur, elle m'a demandé de veiller sur toi, lançai-je abruptement.

— Oh non ne t'inquiète pas, je ne voudrai pas t'embêter et puis ce n'est pas nécessaire, m'assura-t-il dans un petit rire nerveux.

Je ne croyais pas en ces paroles alors je déciderai de passer outre. Je garderai un œil sur lui quoi qu'il arrive.

Notre enseignant arriva, un jeune homme, humain, semblait-il, super souriant et beaucoup trop enjoué de nous enseigner sa matière. Ça changeait beaucoup de la prof précédente qui braillait plus qu'elle ne parlait.

Après ce cours fort sympathique, je me dirigeai à la cantine accompagné des deux frangins pendant que Betty se contentait de nous regarder. J'avais l'étrange impression que nous étions trois gamins que la belle vampire se faisait une joie de surveiller... Heureusement, aucun autre suceur de sang ne vint interférer ce repas encore une fois délicieux.

Les cours de l'après-midi, en amphi, se passèrent plutôt bien. Les instructeurs semblaient ravis d'être là et aimaient leurs matières. Certains même avec un peu trop de passion. Non non, je ne visais absolument pas le prof d'histoire du droit qui s'émerveillait seul dans ses interminables monologues... Mais sinon à part ça, ils parlaient tous calmement et articulaient nettement ce qui nous permettaient de prendre facilement des notes.

Max et l'autre là, il ne méritait même pas que je le mentionne, étaient assis très loin de nous et semblaient pour une fois très concentrés dans ce que racontait l'enseignant. Cela était également le cas de mon cher Dani, toujours à côté de moi, m'interdisant de lui parler.

Mais c'est que je m'ennuyai moi ! Ce chapitre je le connaissais déjà dans son intégralité ! Et puis sérieusement, avec son ton monotone je me demandais sérieusement comment les autres faisaient pour ne pas s'endormir ! Ça faisait déjà dix bonnes minutes que j'étouffais mes bâillement comme je le pouvais. C'était une véritable torture et je m'en voulais presque de déranger mes camarades. Je jetai un coup d'œil à l'enseignant. Il était toujours assis derrière son bureau et la fille devant moi, avec ses long cheveux bouclés remontés en queue de cheval me cachait suffisamment pour me permettre de faire une petite sieste. J'espérais seulement que le professeur ne m'en tiendrai pas rigueur s'il venait à m'apercevoir. Je ne souhaitais pas me le mettre à dos en ce début d'année.