Chapitre 5

3.2K 292 282
                                    

Hésitant, j'avançai vers la porte et l'ouvris lentement. Son grincement me mettait encore plus la boule au ventre. L'intérieur était sombre et lugubre et une seule fenêtre venait éclairer mon chemin. Une odeur nauséabonde de renfermé planait tout autour de moi et mon ombre se répercutait sur les murs, formant des silhouettes effrayantes.

Rien à voir avec l'extérieur et ses jolies balcons fleuris...

D'une démarche peu assurée et après avoir refermé la porte, je fis quelques pas dans l'étroit couloir de l'immeuble, faisant grincer le parquet sous mes pieds. Je regardai à gauche puis à droite. C'était étrange. Tous les appartements étaient vides et leurs portes, grande ouvertes. Tout le monde semblait avoir déserté l'immeuble.

Le papier peint se décollaient du mur par endroit et un courant d'air fit tomber une affiche qui s'échoua négligemment au sol. Il n'y avait pourtant aucune fenêtre ouverte qui aurait pu provoquer un tel courant d'air.

Tout était calme, trop calme. Étais-je arrivé trop tard ? Ou bien m'étais-je trompé d'endroit ?

J'aurai pourtant préféré tomber directement sur mes opposants plutôt que me balader seul dans un silence de mort. Je passai la dernière porte ouverte à ma gauche et m'engouffrai à l'intérieur. Je me dirigeai doucement vers la seule pièce éclairée lorsque la porte claqua fortement derrière moi.

Je me retournai violemment dans un sursaut et une silhouette se décolla du mur, s'avançant lentement dans ma direction. Quand les faibles lueurs de la lune éclairèrent son visage, mon souffle se coupa.

Comme sortant de l'abîme des enfers, le vampire de sang royal de la dernière fois me faisait face.

Putain !

Comment m'avait-il retrouvé ? Était-il là parce qu'il avait découvert ma nature ? Comptait-il me faire du mal cette fois ?

En ces basses températures, il était seulement vêtu d'une chemise. Ses manches étaient retroussées, laissant apparaître ses avant bras.

Armé d'un sourire de prédateur, il me fixait droit dans les yeux. Ces orbes gris et pénétrants ne me quittaient pas du regard une seule seconde, me mettant de plus en plus mal à l'aise.

Calmement, et dans une lenteur diabolique, il ferma la porte à clefs derrière lui. J'entendis distinctement le petit clic annonçant ma détention.

L'enfoiré.

Je reculai avec empressement et regardai tout autour de moi à la recherche d'une échappatoire. Mon souffle ne tarda pas à s'emballer alors que des sueurs froides glissaient le long de mon dos.

— Où est l'enfant ? criai-je

Je ne pouvais l'avoir rêvé. Cette plainte aiguë était réelle et sa détresse m'avait retournée l'estomac.

— Il n'y a jamais eu d'enfant.

Sa voix contrairement à la mienne était confiante et son sourire en coin s'accentuait. Je ne savais pas comment il s'y était pris mais il avait réussi son coup.

Mon cœur battait tellement vite que je craignais qu'il ne sorte de ma poitrine.

Mais je ne comprenais pas. Pourquoi, pourquoi me faisait-il ça ?

— J'ai eu beaucoup de mal à te retrouver Swan, déclara-t-il en accentuant les syllabes de mon prénom. La petite Lamia de l'autre jour était très réticente à l'idée de me donner ton numéro.

— Il ne fallait pas te donner toute cette peine, répliquai-je acerbe. Et laisse la en dehors de ça !

Ce bâtard m'avait piégé. La colère montait en moi mais la peur prédominait. Ce connard était puissant, beaucoup trop puissant.

Regard d'Ambre [BxB] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant