Chapitre 36

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Après ces deux jours quelque peu tranquille, c'était le jour J. Et pour mon plus grand soulagement, le directeur avait miraculeusement été retenu à l'école.

Aucune autre nouvelle ne me fit plus plaisir que celle-ci. Je me sentais léger comme si un poids s'était retiré de mes épaules. Je pourrais pleinement profiter de ces vacances tant attendues. Il n'y aura pas de méchant proviseur pour nous dire quoi faire et comment nous comporter. C'était précisément ce qu'il nous fallait pour faire de ces deux semaines un voyage inoubliable, et ce dans le bon sens du terme !

Nous allions maintenant tous nous rendre sur l'île de Mahé, j'allais enfin sentir le sable chaud sous mes pieds et voir la mer. Mais je ne me faisais pas d'illusion, je savais que je n'aurais pas l'occasion de m'y baigner car l'eau serait trop froide...

On embraqua tous dans le car et sans surprise, Alex avait trouvé le moyen d'avoir une place à mes côtés. Nous n'étions même pas encore parti qu'il me collait déjà. Il portait bien son nom de sangsue celui-là...

Nous en aurions donc pour deux heures de route avant d'embarquer dans l'avion. D'ailleurs, ce serait aussi la toute première fois que j'y monterais.

Que de premières fois pour ce voyage...

*****

Me sortir du lit avait été une véritable épreuve. Le soleil n'avait toujours pas montré le bout de son nez et j'étais encore à moitié endormi, toujours en pyjama et emmitouflé dans ma grande couette. D'un regard désabusé, Alex me fixait et je remontai la couverture contre moi pour bien lui signifier qu'il faisait froid. Heureusement, à peine monté dans le car que Betty —m'a sauveuse— alluma le chauffage. Mais ce n'est pas pour autant que je me défie de mon plaid.

Je n'avais pas l'énergie pour entamer une discussion et je sentais que je n'en avais pas besoin. D'un coup d'œil Alex me comprenait. Surtout qu'il ne cessait de me couver du regard, je ne pouvais rien lui cacher. C'est donc dans un mouvement emprunt de fatigue que je laissai ma tête reposer contre la vitre. Mais j'étais déçu, ce n'était absolument pas comme dans les films, ma tête vibrait contre cette dernière, m'empêchant de me rendormir. Alex s'en aperçut directement car d'un mouvement doux, il me décolla de la vitre, laissant ma tête reposer contre son épaule.

Il s'avérerait être utile pour une fois ! Je me calais contre lui pour être le plus confortable possible. Complètement détendue, malgré la proximité d'un Héritiers, je ne tardais pas à retrouver le sommeil.

*****

Je sentis quelque chose me caresser doucement la joue. Alex essayait sans doute de me réveiller. Je gardai cependant les yeux fermés, feignant un endormissement profond, juste pour voir sa réaction. Son épaule, sur laquelle j'étais si confortablement adossée, s'éloigna brusquement. J'ouvris instantanément les yeux et tombai à la renverse sans possibilité de me rattraper, mes bras étant coincés dans ma couverture. Alors que ma tête allait rencontrer le siège sur lequel Alex avait posé ses fesses, il me rattrapa.

— Et bas alors, se moqua-t-il, tu ne tiens plus droit ?

— Argh, arrête de parler aussi fort dans mes oreilles, grimaçai-je.

— Mais on est arrivé ! clama-t-il encore plus fort.

— Je t'ai dit d'arrêter de crier ! hurlai-je à mon tour.

— Mais taisez-vous ! s'égosilla le professeur devant nous.

Mais il sortait d'où celui-là ? Je croyais que nous étions les derniers retardataires à traîner dans le bus.

On s'excusa d'une même voix avant d'en sortir pour embarquer dans l'avion. Après toutes les formalités à passer, nous étions enfin installés sur nos sièges. Maintenant j'étais en pleine forme et cette fois, c'était Alex qui dormait à point fermés. J'eu soudain une idée.

Regard d'Ambre [BxB] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant