Regard d'Ambre [BxB]

Chapitre 18

Ce n'était pas possible, j'étais en plein cauchemar. Il ne pouvait l'avoir découvert. Je tremblais et ça ne s'arrêtait plus. Pourquoi tout cela m'arrivait-il ? Pourquoi moi ?

Ça faisait tellement d'années maintenant que j'étais emprisonné dans ce secret qui me détruit. Toute mon enfance et toute mon adolescence je l'ai vécu avec cette peur. Cette peur qui te ronge, cette peur qui consomme, qui dévore. C'est une peur qui t'empêche de dormir, qui t'empêche de vivre, qui t'empêche d'avoir confiance aux gens. Ce secret qui me bouffait depuis tant d'années venait d'être découvert par la pire personne possible.

Tout mon monde s'écroulait.

J'avais de plus en plus de mal à respirer, je sentais la panique grimper en moi dans une allure folle. Une bouffée de chaleur m'envahit alors que je galérais déjà à reprendre mon souffle. Un visage s'imposa soudainement à mon esprit.

Mon oncle. Vite.

Je fouillai dans ma poche pour en sortir mon téléphone, mais il n'y était pas. Avec frénésie je regardai tout autour de moi. Mon stress s'accentua.

Putain de merde ! Pourquoi tout disparaissait toujours au pire moment ?

J'étais seul, complètement livré à moi même dans une galère sans nom. Mais je n'avais plus le choix. Fuir, c'était tout ce qu'il me restait à faire. Je préparai mon sac en vitesse. N'étant pas matérialiste, j'y mis toute sorte de vêtements et d'objets qui pourraient me servir. Là, tout ce qui m'importait, c'était de quitter cette foutue école. Tous mes gestes étaient précipités, j'avais chaud, c'était la même sensation que lorsque j'étais petit et que je pensais faire une crise de panique.

J'entendais encore Alex tambouriner contre la porte. Les battements de mon cœur refusaient de se calmer. Je savais pourtant qu'il ne pouvait entrer mais ma peur était toujours là, me tordant les entrailles. S'il me mettait la main dessus, s'en était fini pour moi.

Je pris mes écouteurs et augmentai le volume au maximum avant de m'enfermer dans ma salle de bain. En boule contre la porte de douche, j'attendais. J'attendais que le temps passe. J'avais mal au cœur et les larmes dévalaient désormais mes joues. Tout ce que j'avais fait jusqu'ici ne servait plus à rien, toutes ses études avaient été vaines.

Toute ma vie était en train de voler en éclat.

Aucune autre solution ne s'offrait à moi. Il me fallait partir au matin, quand tout le monde dormait. Je devais disparaître à tout jamais. Le temps passa et peu à peu le stress retomba, laissant place à de la fatigue. Je gardai les yeux grand ouvert pour m'empêcher de sombrer dans cet état de douceur sournois qui n'en sera que plus déchirant au réveil. Mais peu à peu, je n'arrivais plus à y résister. Il m'attirait de ses griffes et me fis plonger dans un sommeil profond et sans rêves.

Le réveil ne fut pas agréable et encore le mot était faible. J'avais mal à la nuque et mon dos me tiraillait. Une chose était sûre, j'avais très mal dormi. Je mis quelques secondes avant de me souvenir de ce que je faisais là. Ma tête tournait et l'envie de vomir était toujours présente. Malgré tout, je me relevai en vitesse pour prendre mon sac. Grossière erreur. Des tâches noires dansaient devant mes yeux et je titubai. Je me rattrapai de justesse au mur et m'y adossa quelques instants.

Un long soupir traversa mes lèvres avant que je ne me redresse. Je quittai ma salle de bain alors que les bruits de discussion des autres étudiants traversaient ma porte. Et merde ! Les cours n'allaient pas tarder à commencer. J'avais raté le coche, je m'étais levé beaucoup trop tard et je ne pouvais m'en prendre qu'à moi même.

Rapidement, je me passai la tête sous l'eau et remis ma chevelure en ordre. J'ouvris doucement la porte, maudissant cette dernière pour son grincement sinistre. Comme je m'y attendais, Alex était accoudé contre le mur et son regard croisa le mien.