Chapitre 38

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J'étais adossé et toujours assis sur cette maudite chaise. Mes pieds, attachés entre eux et mes mains, solidement liés aux accoudoirs. Mais bordel, ça existait encore les chaises comme ça ? Pourquoi n'y avait-il pas de simples tabourets ? Peut-être aurais-je dû manger debout ? Bon j'avoue que ce n'était ni le moment, ni l'endroit pour penser à ça. On me tirait vers je-ne-sais-où et je ne voyais toujours rien. Bon après je ne pouvais rien faire d'autre, à force de tirer sur mes liens, tout ce que j'ai réussi à faire c'était les resserrer d'avantages, heureusement que mes gentils kidnappeurs avaient pensé à faire des trous dans le sac qui m'entourait la tête. 

Bien que ça faisait encore plus peur finalement parce que ce kidnapping semblait prémédité. Mais que me voulait-t-on ? Était-ce le « groupe étrange » dont m'avait parlé Jessie ? Pourquoi personne n'avait réagit ? S'étaient-ils aussi fait kidnapper ? Qui aurait bien pu nous faire ça ?

Au début, je pensais à une mauvaise blague mais depuis les quelques minutes où on me traînait, ils n'avaient échangé aucune parole. Si c'en était réellement une, elle commençait à être longue et je n'allais pas tarder m'énerver.

Je ne comprenais rien à ce qu'il se passait mais j'étais plutôt fier de moi. Je n'avais pas pousser un seul cri. À partir de maintenant, plus rien ne mettrait à mal ma fierté, elle s'était d'ailleurs presque envolée avec tout ce qui c'était passé cette aprèm. Je m'étais fait enterrer puis secouru par une gamine pour finir par me perdre alors que je n'étais qu'à une centaine de mètres de l'endroit où je devais me rendre et par-dessus tout, le poulet que je tenais toujours entre les dents était à deux doigts de tomber. Et ça, je ne me le pardonnerai pas !

On se stoppa enfin et alors que je pensais qu'on arrêterait de me trimballer partout, la chaise bascula en arrière. Je sentis tout mon corps tomber à la renverse et ma cécité ne renforçait que davantage le côté angoissant de la situation. Mes pieds étaient désormais relevés alors que tout mon corps était allongé, seule ma tête reposait contre quelque chose de moelleux. J'entendais comme des chuchotements venant de part et d'autre de ma personne mais je ne parvins pas à comprendre ce qu'ils se disaient. En tout cas, leur agitation n'en était que plus stressante. Peut-être débattaient-ils sur la meilleure façon de me tuer ? 

— Est-il en bonne santé ? demanda soudainement une voix robotique.

Mais c'est quoi ce bordel ?

— Oui, il est parfait, lui répondit une autre avec ce même écho métallique.

Je me croirais presque dans un film d'horreur. Faisaient-ils ça dans le but de masquer leur identité ? Allaient-ils me découper en petit morceau ?

— Non pouvons commencer.

Je lâchai instantanément ce que j'avais en bouche. Le poulet attendra, comme mon besoin de fierté.

— Quoi ? Comment ça ? Attendez ! Commencer quoi ?

Je commençai tout doucement à m'agiter avant que deux mains ne se posent sur mes épaules, me maintenant en place.

— Lâchez-moi ! hurlai-le la voix pleine d'angoisse.

— Du calme, du calme, tu ne souffriras qu'un tout petit peu. 

Mon t-shirt fut légèrement relevé avant que quelque chose de froid et de pointu ne se pose contre mon abdomen. Ma gorge s'assécha. Je m'arrêtai net de respirer alors que je commençai à comprendre ce qui était en train de m'arriver.

— Si ça peut te rassurer, saches que tes organes vont sauver des vies. 

Putain.

Ça ne pouvait pas être réel.

Regard d'Ambre [BxB] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant