Je me décalais encore un peu de façon à être de nouveau face à Enzo. Ses traits du visage étaient encore marqués par la colère, mais pas que, en me regardant, il semblait y avoir aussi de la gêne, une sorte de preuve que pour une fois Jace ne mentait pas.
— De quoi il parlait ? Lui demandai-je.
— Je... Tu connais Jace, il mytho encore.
Il se grattait nerveusement la nuque, comme les trois quarts des mecs quand ils sont gênés, et regardait partout sauf dans ma direction. Je soupirais en passant la main dans mes cheveux en le regardant dans les yeux d'un air blasé, c'était le genre de regard que je faisais assez souvent et que tout le monde connaît, c'était un peu comme un "arrête de te foutre de ma gueule" silencieux. Il soupira à son tour et baissa les yeux.
— Je ne peux pas te le dire... Enfin... C'est pas le genre de chose que je peux te lâcher comme ça... Et pas vraiment ici...
— Dans ce cas-là, allons quelque part.
— On... On peut aller au café près du cinéma ?
J'acquiesçai tout en étant un peu perplexe, je ne comprenais pas pourquoi il ne voulait pas qu'on en parle ici alors qu'il n'y avait personne, au contraire du café qui serait sûrement blindé à cette heure de la journée. On marchait à travers les rues de la ville sans dire un mot, j'étais partagée entre l'envie de partir pour rentrer chez moi et prendre une bonne douche, et l'envie de connaître ce qu'il se passe. Puisque si c'était bien de moi qu'ils parlaient tout à l'heure, cette histoire me concerne, et certainement plus qu'ils ne le voudraient. Une fois arrivé devant le café, je fus surprise de ne pas y être allé avant, et surtout de ne l'avoir jamais remarqué alors que la devanture était plutôt... Voyante. Un énorme néon en forme de café trônait au-dessus avec le nom du café à côté en rose pastel, posé sur le toit aux couleurs pistache et chocolat. L'extérieur du café était fait quasiment entièrement dans ces deux couleurs si on omettait le blanc, ce qui le rendait vraiment atypique et difficile à louper. Et malgré le style ancien du bâtiment, les couleurs et la peinture sûrement récente rendaient un style assez mignon et moderne en même temps.
Je m'apprêtais à ouvrir la porte quand je tombais nez à nez avec quelque chose et tombai lourdement au sol en bégayant. J'avais eu la peur de ma vie, et même quand je repris mes esprits, j'avais toujours aussi peur. Ce truc que j'avais percuté... Ça ressemblait à un humain, sans pour autant en être un, si je ne l'avais pas vu de près, j'aurais presque pu croire à du maquillage d'effets spéciaux.
— Tu vas bien ? Je suis désolé de t'avoir fait peur... Il replaça ses longs cheveux verts aux mèches brunes derrière ses oreilles pointues.
Ses yeux jaunes me fixaient pendant qu'il me tendait sa main recouverte à certains endroits d'écorce d'arbre. Je pris sa main en tremblotant par peur de le froisser et de me retrouver dans le cimeterre à quelques kilomètres de là, il m'aida à me relever et je me retrouvai debout, devant lui et son sourire dévoilant de longues dents pointues. Je me tournai alors discrètement vers Enzo, mais lui ne semblait pas avoir la moindre peur, comme si la... Personne en face de moi n'était tout à fait normal. L'homme aux cheveux vert mit ensuite sa capuche avant de mettre ses mains dans sa poche et de partir en direction de sa voiture. Je regardais de nouveaux Enzo en était dans la compréhension la plus totale, il me souriait en rigolant légèrement avant de m'inviter à entrer dans le café. On s'asseyait alors à une table, l'intérieur était très agréable, les couleurs étaient claires, tournant principalement dans des teintes de vert, de rose, et de blanc, avec d'imposantes tables en bois sombres et de plantes tapissant les murs. Après de plus longues observations, je ne pus en croire mes yeux quand je vis plein de gens, certains ressemblants à des humains basiques comme moi et Enzo, d'autre en revanche avait plus de point en commun avec l'homme que j'avais vu quelques secondes plus tôt.
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Demon
ParanormalPandore est une jeune fille vivant avec ces trois colocataires dans un petit appartement près de son collège depuis que ses parents l'ont abandonné sans jamais donner de raison. Si on omet cela, elle vit une adolescence normale, partagée entre les c...