Demon

Chapitre 5-1

Le réveil fut brutal. La blancheur de la chambre d'hôpital contrastait avec tout le restant de l'arène et me faisait regretter d'avoir ouvert mes petits yeux. Cette chambre, j'y avais quand même passé pas mal de temps et finalement, je la connaissais presque par cœur. Que ce soit ce lit typique des hôpitaux ou encore le rideau violet qui était censé cacher une fenêtre qui n'existait pas. Je débranchais alors un peu tous les fils et les aiguilles qui étaient plantées dans ma peau avant d'essayer de me relever.

Comme mes blessures avaient été recousues, pour éviter de blesser les médecins à cause de la douleur, j'avais été endormi. Cependant, les antidouleurs n'étaient apparemment pas monnaie courante, puisque quand j'avais essayé de me relever, les douleurs des points de sutures s'étaient fait ressentir. Mais en vérité, ce qui était le plus dur pour moi à mon réveil, c'était de voir Gabriel, Haiden, Blake et Liam accompagner de Raphaël qui les regardaient avec méfiance. Quand il vit que j'étais réveillé, Raphaël s'élança vers moi et s'arrêta juste devant mon lit, il me regardait quelque seconde puis, avec une certaine hésitation, replaçait mes cheveux qui trainaient devant mon visage derrière mes oreilles.

— Tu vas bien ? Me demandait-il doucement.

Je lui répondis avec un hochement de tête. On était loin de sa gaieté habituelle et de sa bonne humeur, il avait l'air fatigué et son teint un peu pâle faisait ressortir ces cernes. Devant mon incompréhension, il continua de la même voix calme.

— C'est la première fois que j'ai réellement peur pour toi. Ça fait une semaine que tu dors.

J'écarquillais les yeux avec stupeur. Une semaine ? Je ne savais pas comment j'avais pu dormir autant, certes c'était la première fois que j'utilisais mes pouvoirs sans me régénérer, mais je ne pensais pas que j'allais prendre autant de temps pour me remettre.

— Que s'est-il passé en une semaine ? Demandai-je difficilement avec une voix éraillée.

— Pas grand-chose... Tu es première ! S'exclamait-il avec un sourire qui se voulait éclatant. Il y a eux, là-derrière, ils disent être des anciens amis à toi. Ce sont eux qui nous ont engagé pour la mission. Ils étaient au combat pour savoir ce que nous valions. Mais si j'ai bien compris, il en manque encore deux qui sont déjà dans le bureau.

— Comment ça se fait ?

— Si j'ai bien compris, c'est un groupe à part vu qu'ils avaient fait une demande pour quatre personnes. Mais même eux ne savent pas de qui il s'agit.

— Et au fait, ton combat ?

Raphaël avait un combat pour la troisième place, celle que j'occupais avant, avec une meuf qui possédait ce qu'on appelait les yeux de venins. Ses yeux avaient le pouvoir assez particulier de charmer chaque personne qui les croisait jusqu'à les rendre fous. Je savais que ce combat allait être compliqué surtout qu'il avait lieu juste après le mien.

— J'étais légèrement énervé donc... Je l'ai littéralement défoncé. Franchement je n'en avais plus rien à foutre du côté spectaculaire du combat, en trente secondes, c'était terminé.

Seul un "wow" sortit de ma bouche. Raphaël vivait principalement des sous que lui rapportait les audiences de ses combats, puisqu'il mettait un point d'honneur à ne faire aucun partenariat ou interview. Haiden s'approchait alors du lit avec, je le voyais, une certaine appréhension. Raphaël s'écartait donc du lit et laissait passer Haiden qui s'empêchait de pleurer.

— Tu sais que je ne suis pas sentimentale. Me dit-elle en rigolant en s'approchant de moi. Tu m'as manquée, c'est le bordel depuis que tu n'es plus avec nous.

Elle me murmurait la fin de sa phrase pour ne pas se faire entendre des autres, sauf Raphaël qui semblait un peu perdu.

— Je ne suis pas resté longtemps avec vous, et vous étiez très bien organisé sans moi donc... En quoi ça a changé ? Murmurai-je à mon tour.