Chapitre 3-3

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Mais mon sourire s'effaçait rapidement et un mal de tête soudain me reprit, c'était comme si j'entendais des milliers de voix qui chuchotaient et parlaient en même temps. Je ne comprenais rien à ce qu'elles disaient, et même si je comprenais certaines bribes de phrases, elles semblaient s'effacer de ma mémoire au moment même ou je l'avais comprise. Cependant, deux voix s'élevaient rapidement au-dessus des autres, et cette fois-ci, je comprenais clairement ce qu'elles me criaient :

"Tue le... Dès que tu peux... Extermine-le... Pour le bien de tous... "

Puis toutes les voix s'arrêtèrent petit à petit, me laissant là, la main sur mon front dégoulinant de sueur. J'essuyais donc rapidement mon visage et me redressait comme si de rien était, et par chance tout le monde dormaient encore, sauf Liam qui conduisait et qui n'avait donc rien vu, et Gabriel qui me regardait, mais qui ne fit aucun commentaire. Je ne comprenais rien de ce qu'il venait de ce passé et me posait des centaines de questions. Je ne savais qui était ces voix, et même si les deux plus fortes pourraient être celles des deux ombres qui m'ont parlé la dernière fois pendant la nuit, rien n'était sûr et ça n'expliquait pas à qui appartenaient ces voix réellement. Et autre question importante dont je n'avais pas la réponse non plus, qui devais-je tuer ? Qui était cette personne que je devais tuer ? Je me doutais bien qu'il s'agît d'un homme, mais de qui ? Là était la vraie question. Je fermais les yeux en m'appuyant sur le siège quand une voix douce et calme qui me semblait être très féminine se fit entendre à côté de moi :

— Tu me manques, tu sais...

J'ouvris les yeux doucement de peur de voir quelque chose que je ne voudrais pas voir, sauf que quand je les ouvris, il n'y avait personne d'autre à côté de moi que ceux qui y étaient déjà.

— Putain, je deviens folle... Soupirais-je à voix basse.

Gabriel se retournait alors vers moi et me chuchotait d'une voix calme :

— Bienvenue dans mon monde. Je me retournais alors vers lui prête à lui demander ce qu'il entendait et voyait lui, mais il ne m'en laissa pas le temps. Tu devrais te rendormir, il est tôt.

Je lui dis alors que je n'avais pas trop envie, mais je changeais vite d'avis face à son regard. C'était le genre d'expression qui parlait d'elle-même, ça donnait une sorte de "T'es sûr que tu veux me contredire ?" Un regard de défi que tu n'as pas envie de relever, puis ce que tu sais déjà qu'elle va en être la finalité. Je soufflais donc en croisant les bras sur ma poitrine et penchait ma tête en arrière, espérant que le trajet passe vite.

Heureusement pour moi, il ne s'était écoulé qu'une petite heure avant que l'on arrive là où, si j'avais bien compris, on allait rester pour les mois qui suivaient. Il y avait une sorte de chalet, qui avait l'air assez grand, entouré par les arbres et la verdure, en plus d'un petit cours d'eau qui circulait non loin. Le chalet était recouvert par le lierre et les fleurs lui donnant presque une allure féerique et irréel. Certaines fenêtres étaient fissurées, mais aucune n'était cassée, et même si cette maison n'était surement plus entretenue depuis un long moment, ça lui donnait un certain charme. J'avançais d'un pas hésitant vers la maison jusqu'à arrivée devant le portail en pierre, ou du moins ce qu'il en restait, de la maison. Haiden qui était encore à côté de moi semblait ébahis et très excités à l'idée de vivre ici un certain temps. Il était vrai que l'usine ou l'entrepôt abandonner qui nous servait d'abri n'était ni des plus confortables ni des plus agréable même si certains coins restaient potables. Elle se retournait ensuite vers Liam qui avait un petit sourire nostalgique aux lèvres et lui demandait :

— Pourquoi tu ne nous as pas amenés là plus tôt ? On a dormi pendant trois ans là-bas alors qu'il y avait ça ?

— C'est la maison que m'a donnée... Quelqu'un. J'y ai vécu durant une dizaine d'années puis il y a eu la Seconde Guerre mondiale et... Enfin bref, je n'ai jamais voulu y retourner depuis et clairement à la base, je ne voulais pas y retourner.

DemonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant