Plusieurs hommes étaient de garde au même endroit que nous, ils se tenaient droit comme des piquets, regardant devant eux leurs armes entre leurs deux mains. Deux d'entre eux nous firent un signe de tête et partirent, nous laissant seuls avec les quatre autres soldats présents. On prit alors leur place, comprenant qu'on était censé les relayer. Habitué de devoir faire rentrer des gens discrètement, Raphaël utilisa ses pouvoirs de détraqueur pour stopper le temps et aller ouvrir les portes.
Même s'il ne pouvait arrêter le cours du temps que pour cinq minutes maximum, c'était amplement suffisant. Il se retourna ensuite vers moi et me fit un léger signe de tête pour me dire que c'était fait. Il était un adversaire redoutable, même pour moi et son contrôle de ses pouvoirs me rendait très admirative. Surtout qu'un détraqueur peut aussi modifier l'espace en plus du temps s'il est assez entraîné, et c'est sans doute grâce à cette capacité qu'il a pu ouvrir la porte sans alerter la sécurité. Les détraqueurs étaient très rares, une vieille légende disait même qu'ils étaient des descendants d'Ereia la déesse du temps et de Guaerd le dieu du ciel. Cette vieille légende rendait les choses plus compliquées pour ceux qui espéraient les capturer, les deux dieux étant encore vénérés dans bon nombre de pays, si les militaires en capturaient un et que ça venait à se savoir, ce serait l'incident diplomatique à coups sûr avec les pays voisins.
Donc heureusement pour lui, personne n'osait s'en prendre directement aux détraqueurs. Les seuls qui essayaient, c'étaient des mercenaires, ayant généralement très peu de pouvoirs, ils s'associaient au M.S.G. pour kidnapper les cibles compliquées et les fournir en échange d'argent ou de protection. Ces mercenaires n'ont pas de grands pouvoirs, mais sont des experts pour le kidnapping et le vol, les plus forts et gradés d'entre eux, car il y a bel et bien des grades, sont carrément entraînés à la naissance. Si vous voulez mon avis, ça pourrait presque être une secte.
Un des soldats à ma droite, qui passait son temps à se tourner vers moi ou à me lancer des regards en coin, profitait du départ de deux autres soldats pour quitter son poste et s'approcher de moi, son arme resserrée contre sa poitrine, prêt à me tirer dessus. Je vis mon meilleur ami se tendre à côté de moi, mais il ne bougeait pas, sûrement en attente de voir ce que cet homme allait faire.
— Décline ton identité soldat.
Là, c'était le blanc. Qu'est-ce que je devais dire ? Est-ce que mon nom allait suffire ou il fallait aussi que je dise mon numéro, écrit sur l'avant de mon badge en dessous du nom, que je ne connaissais pas par cœur soit dit en passant.
— Jessica Welfer. Essayais-je de répondre en cachant mon manque d'assurance.
— Et ton matricule ?
— Je... Euh...
— Tu vois, me dit-il en levant lentement la visière de son casque dévoilant ses yeux noisette, on n'a aucune femme affectée à ce post, et je n'ai pas entendu parler d'arrivée de nouvelles recrues. Donc qui es-tu Jessica ?
Je n'osais pas répondre, pour la première fois, je m'étais fait découvrir, alors que pourtant cette partie du plan était sûrement la plus aboutie. Mais il y avait quelque chose qui m'inquiétait encore plus que m'être fait cramer, si Jessica ne travaillait pas ici, alors que pouvait-elle bien faire avec une tenue et un badge ?
Ni une ni deux, avant qu'il ne puisse lever son arme ou que le dernier soldat qui restait ne puisse intervenir, je lui arrachais son arme des mains avant de lui donner un grand coup avec le derrière de cette dernière en pleine tête le faisant s'écrouler au sol. Quand je relevai mon visage vers le second soldat, Raphaël s'en était déjà chargé.
— Il faut qu'on retrouve les autres, dis-je, on ne peut pas rester là maintenant.
Il hochait la tête et on partit en trottinant discrètement jusqu'à retrouver une partie du groupe, ce dernier s'étant divisé en deux. Téo, Blake et Liam étaient partis vers la salle de surveillance à l'autre bout du bâtiment.
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Demon
ParanormalPandore est une jeune fille vivant avec ces trois colocataires dans un petit appartement près de son collège depuis que ses parents l'ont abandonné sans jamais donner de raison. Si on omet cela, elle vit une adolescence normale, partagée entre les c...