Chapitre 5-3

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J'avais l'impression qu'il allait me dire quelque chose de grave ou d'important. J'aurais presque même pu croire à une dispute, mais non, il se contenta de me sourire avant de m'inviter à continuer d'avancer dans le couloir. Je lui demandais alors où est ce qu'il m'emmenait, ce à quoi il répondit avec un sourire que j'allais voir et que j'allais bien aimer, et qu'il fallait juste trouver un coin isolé, histoire qu'on n'ait pas l'air con.

Je ne pus m'empêcher d'être curieuse par ce qu'il avait dans la tête et d'avoir une sorte de hâte que j'arrivais difficilement à dissimuler. Après un certain temps, on se retrouva seul dans un champ au-dessus de l'arène, celle-ci étant souterraine, et on s'assit sur l'herbe qui avait jauni à cause de la chaleur de l'été. Il s'approchait alors de moi et ses mains devenaient de plus en plus proches devant mon visage. J'eus un petit mouvement de recul, il me dit ensuite avec calme que j'avais juste à lui faire confiance et que je ne regretterais pas parce qu'il en était super fière. Ses mains se plaçaient sur mon visage et plus précisément sur mes yeux.

— Attend trente secondes, ses mains toujours aux mêmes endroits. Et... Voilà.

Il retira ses mains et un rayon de lumière verdâtre et bleuté m'éblouit le visage. Je me retrouvais alors à l'intérieur d'une sorte de grotte avec le plafond à demi écroulés où la lumière filtrait à travers des feuilles épaisses et des lianes tombantes jusqu'à une immense cascade d'eau azur qui avait créé un petit cours d'eau à côté de moi. J'étais subjugué par la beauté de ce lieu, je n'en avais jamais vu de tel. Je me retournais alors vers Gabriel avec des yeux grands ouverts et la bouche légèrement ouverte, traduisant mon impossibilité de parler.

— Comment tu...

— C'est de la projection ! Dit-il, fière de lui. J'ai appris ça pendant ces quatre ans, j'avais envie de te le montrer, je me suis dit que tu en avais besoin... Fin bref...

— C'est génial ! M'exclamai-je. Tu utilises quoi ? Des illusions ? De la téléportation mentale ? De la télépathie ?

— Il rigolait face à mon nombre exagéré de questions avant de me répondre que c'était un peu compliqué à expliquer, mais qu'il m'apprendrait un jour. J'étais littéralement la personne la plus heureuse du monde, je n'avais quasiment plus quitté l'arène sauf pour les missions ou finalement je ne voyais pas beaucoup plus le ciel. Je ne pouvais pas m'empêcher de regarder tout autour de moi la vie qui semblait peu à peu se réveiller, faisant ressortir des petits papillons aux ailes bleues qui se mirent à voler près de nous.

La projection devint de plus en plus terne et s'effaçait petit à petit avant de se briser comme si depuis tout ce temps j'avais été entouré d'un dôme de verre. Je me retournais alors vers Gabriel qui me regardait en souriant d'un air désolé.

— Je suis désolé, je n'ai pas encore le contrôle nécessaire pour le maintenir plus longtemps, ça finit toujours par se briser.

— C'est pas grave, disais-je en me relevant, c'était super beau en tout cas, je me demande où tu as appris ça !

— Ma mère le faisait souvent, mais je n'avais jamais eu vraiment le temps de comprendre comment elle faisait. Révélait-il en se relevant à son tour.

— Elle devait être très puissante.

— Je ne sais pas, je l'ai jamais vu se battre contre qui que ce soit donc...

Un blanc s'installait entre nous, en réalité le silence n'étais pas super gênant ce qui était étonnant. On décidait donc de rentrer dans l'arène, histoire que les autres n'aient pas à nous chercher trop longtemps. On déambulait ainsi dans les couloirs jusqu'à arriver dans l'arène ou un combat entre un élémentaire et une métamorphe avait lieu. Le combat avait l'air assez intéressant surtout que ces deux là n'était pas dans le classement et se battant ainsi en combattant libre. À la fin du combat, après la victoire de la métamorphe celle-ci se retourna et me fit un grand sourire avant de faire une révérence et de partir dans un coup de vent. Elle était grande avec de longs cheveux blond attaché en une haute que de cheval laissant voir ses yeux vert kaki. J'étais sûr de ne l'avoir jamais vu, alors ce sourire me laissait un peu sur un sentiment bizarre, placé entre la surprise et l'impression d'avoir sûrement dû oublier quelque chose.

DemonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant