Chapitre 6-6

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Une fois que tout le monde fut prêt, on sortit de l'hôtel nos sacs à la main, prêt à les mettre dans une des deux voitures, surement celle de Liam. Il fallait qu'une fois l'attaque finie, on puisse partir directement et avec sécurité. On avait un plan de fuite déjà tout prêt, pour commencer, on allait séparer les enfants en plusieurs groupes en fonction de leur faculté de déplacement, ceux pouvant se déplacer à une vitesse extraordinaire iront avec Raphaël, et ceux qui peuvent se métamorphoser ou avoir des ailes avec Téo, et pour finir le troisième groupe irait avec Liam, ceux capables de se téléporter aideront à téléporter ceux qui n'en sont pas capables, il téléportera Gabriel et moi ainsi que la voiture avec les affaires. Comme Gabriel et moi on était très recherché et que nos pouvoirs étaient très puissants, les moyens utilisés seront faits pour achever des démons, au risque de laisser s'échapper les autres. Donc pendant ce temps-là, Haiden, Enzo et Blake prendraient la voiture et partiraient pour gagner du temps, avant d'être téléporté directement par Liam, laissant bien évidemment la deuxième voiture en plan. Jace quant à lui restera avec nous en tant que soutien pour nous prévenir en cas de problème.

Après avoir balancé mes affaires dans la voiture, je claquais la portière et partis rejoindre les autres. J'étais d'humeur massacrante et ça se ressentait, je m'étais réveillé à environ une heure du matin et en plus le peu de temps de sommeil que j'avais eu avait été gâché par des micro-réveils, m'empêchant de réellement bien dormir. Et comme si ça n'était pas assez, j'avais oublié que je devais avoir mes règles aujourd'hui, elles sont donc arrivées ce matin comme si de rien n'était, me confortant dans l'idée que c'était bel et bien une journée de merde.

— Et bah dis donc, j'en connais une qui ne va pas faire de cadeaux ce matin. Plaisantait Raphaël.

En tant normal j'aurais rigolé, mais pas ce matin, donc je ne répondis pas et fit comme si je n'avais pas entendu, lui faisant comprendre que ce n'était pas vraiment le moment.

— Ce sont les premiers ? Demandai-je en voyant deux-trois voitures au loin.

Gabriel hocha la tête en croquant dans sa barre de céréales. Je lui répondis rapidement que je m'en occupais avant de surgir en plein milieu de la route. La première voiture, une vieille Clio noire, me percuta de plein fouet me faisant reculer de plusieurs centimètres, les deux autres qui étaient un peu plus loin eurent le temps de s'arrêter. Trois personnes sortirent ensuite des dernières voitures, celle de la première étant totalement dans les vapes, et s'approchèrent leurs armes à la main. Je m'avançais légèrement à mon tour puis, voulant que ça se termine vite, j'arrachai la portière de la Clio avant de la jetée violemment sur les deux hommes et la femme. C'est dernier avait à peine eu le temps de lever leur arme ou de s'écarter que le projectile les propulsa plusieurs mètres plus loin. La femme fut la seule à se relever de la collision et, difficilement, elle tenta de se cacher derrière la voiture. Elle boitait et avait enlevé son épais casque noir, qui devait sûrement être hors d'usage, laissant apparaitre ses longs cheveux noir et bouclé encadrant son visage à la peau métissé. Une fois derrière la voiture, elle tentait de récupérer quelque chose en tapant frénétiquement sur toutes ses poches. M'ennuyant un peu, je m'approchais d'elle avant de m'accroupir juste en face. Elle arrêta de chercher, se contentant de me regarder avec ses grands yeux vert vif.

Contre toute attente, sa jambe qui était il y a quelques minutes ouverte et dégoulinante de sang semblait aller beaucoup mieux, ne laissant sur sa jambe qu'une simple petite coupure. À ce moment-là, ce fut l'incompréhension la plus totale. Il était impossible que sa jambe soit déjà guérie si elle était simplement humaine, et si elle ne l'était pas, il me paraissait impensable qu'une personne comme nous puisse y travailler tranquillement. Voyant que je ne bougeais pas, elle tenta de m'assommer d'un puissant coup de poing que j'arrivais a évité sans grand problème. Son coup qui n'avait pas l'air de se vouloir dangereux me faisait un peu penser à ceux de Liam niveau puissance et vitesse, me faisant me demander si elle n'était pas un vampire, ce qui expliquerait aussi sa jambe. Voyant qu'elle m'avait légèrement déstabilisé, elle en profita pour se téléporter, me donnant raison sur son espèce.

Tout ça m'avait plutôt chamboulé, je ne m'attendais pas à ce qu'une personne ayant des pouvoirs comme nous puisse travailler pour le M.S.G. et capturer des enfants sans problème. Il était vrai que Jace et Enzo l'avaient fait par le passé, mais même alors qu'ils ont été mes meilleurs amis pour une grande partie de ma vie, je n'avais pas compris, et ne comprenais toujours pas, comment ils pouvaient vivre en paix avec eux même. Je passais ensuite la main sur mon visage en soupirant, me disant qu'il était possible qu'elle fasse partie, au même titre qu'Axel, à un réseau d'information. Je me levais donc, toujours un peu perturbé et alla chercher les deux hommes au sol ainsi que celui dans la voiture qui était sans aucun doute mort, et les rapportaient aux autres en les traînant à moitié sur le sol, leur poids ne représentant pas grand-chose pour moi.

— Ils sont tous morts ? Me demandait Gabriel en finissant son déjeuner.

— Pas lui. Répondis-je en cassant la nuque du seul qui n'était pas encore mort. Maintenant, ils le sont tous.

— Psychopathe... Murmurais alors Haiden qui jouait avec ses petites dagues qu'elle avait cachées dans sa botte droite.

— Et c'est toi qui dit ça ? S'indignait Raphaël. Vous êtes tous fous ici.

— Pas moi. Gabriel jeta son papier de céréales avant de continuer. Je suis totalement net.

Raphaël ne prit même pas la peine de le regarder et se contenta de répondre que c'était lui le pire de tous, ce à quoi Gabriel se contenta de hausser les épaules. Suite à ça, on récupéra les vêtements de travail des trois gardes à ceux qui allaient s'infiltrer en premier pour faire entrer les autres plus simplement, c'est-à-dire moi et Raphaël. On n'avait pas prévu d'en avoir trois dès le début alors on la laissa de côté au cas où.

Je me changeais rapidement derrière notre voiture pendant que les autres se débrouillaient pour retirer les trois voitures de la route et les mettre là où personne ne pouvait les voir. Même si grâce à la téléportation de Liam et la force de Gabriel, bouger les voitures était un jeu d'enfants, les cacher était une tout autre histoire. Heureusement pour nous, Blake avait rapidement trouvé une maison où le mur arrière s'était écroulé, nous permettant de les cacher sans qu'on puisse les voir de la route. Raphaël et moi, lorsque nous finîmes de nous changer et de récupérer toutes les armes présente sur la route, nous prîmes, une des deux voitures encore en marche, plus précisément celle ou il y avait l'homme et la femme pour plus de sécurité. Raphaël était le conducteur pendant que moi je devais m'assurer que les chargeurs des armes étaient pleins. On avait seulement que quelques mètres à rouler, on avait fait en sorte d'être le plus près possible de la base pour qu'au moment de partir on puisse le faire le plus rapidement possible. Une fois arrivé devant le bâtiment, on entra sans tarder en essayant d'être le plus naturel possible, comme mon coéquipier et moi on était des habitués, ça ne nous paraissait assez basique de nous fondre dans le paysage, les missions d'infiltration étant nos préférés.

Cependant, si d'habitude on s'autorisait à quelques blagues cette fois-ci c'était particulièrement silencieux et tendu entre nous, à tel point que j'aurais presque pu le voir se mordiller la lèvre à travers son casque opaque, d'où on ne pouvait même pas apercevoir les traits du visage.

— Il y a quelque chose qui ne va pas ? Demandai-je discrètement alors qu'on venait de passer le portail de sécurité grâce à nos badges fraîchement volés.

— Je ne sais pas... Répondit-il en soupirant. J'ai un mauvais pressentiment.

Je me contentais de hocher légèrement la tête. Je savais pertinemment ce que ça voulait dire et renforçait donc ma prise sur mon arme. Raphaël avait tendance à stresser avant les missions parce qu'il s'inquiétait pour moi, sauf que généralement, pendant celles-ci, il était toujours très détendu. Et l'entendre me dire qu'il avait un mauvais pressentiment durant une mission, ce n'était pas une parole à prendre à la légère.

On continua à avancer dans les nombreux couloirs, on avait eu la chance que les deux soldats morts aient leur poste de marquer sur leur badge et qu'ils soient affectés sur le même poste. On arrivait ensuite à destination grâce au panneau d'affichage bleuté qui jurait fortement avec la blancheur des murs et du sol, hautement éclairé par des longues barres de néon. Avec les diverses portes, les couloirs me faisaient penser à ceux d'un hôpital, ce qui, finalement, n'était pas éloigné tant que ça de la réalité.

DemonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant