Chapitre 3-1

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Gabriel ne réagissait pas à ce que venait de dire Blake. Après plusieurs secondes, il se levait et fit un signe de tête à ce dernier suivi d'un "Tu sais quoi faire", il lui répondit par un hochement de tête et partis aussi vite qu'il était venu.

— Tu peux courir avec ta blessure ? Me demandait-il en s'approchant.

— Je peux essayer, mais je ne promets rien.

— D'accord, de toute façon, on n'est pas super loin du point de rendez-vous. Pour le moment on peut y aller en marchant, c'est s'il y a un problème qu'il va falloir que tu cours.

J'avais encore mal à ma cuisse et ma cheville me lançait toujours, en gros même si j'étais capable de marcher, je boitais toujours. Cependant, j'acquiesçais à ce qu'il me disait et le suivait à travers les couloirs poussiéreux. À chaque trou dans le mur ou dans le plafond, on avançait avec prudence au cas où un des soldats du M.S.G. ou autre nous y attendrait caché. D'un coup, il me stoppait avant le croisement avec un autre couloir. Je me demandais pourquoi on se stoppait quand j'entendis un hurlement aigu et effroyable suivi de bruit d'éclair frappant contre le sol. Gabriel jura pendant que des coups de feu résonnaient dans mes oreilles, il m'attrapa ensuite par les bras et me tira à sa suite, me forçant à courir. Je dus serrer les dents pour ne pas lâcher un petit bruit de douleur quand mes muscles se contractèrent et que mon pied frappa le sol. Je courais à en perdre halène, d'un coup en tournant à droite puis à gauche, sans prendre le temps de regarder derrière moi. Je suivais Gabriel et c'est tout.

À peine quelques mètres parcourus que je me pris une balle dans le bras, je tombai alors lourdement sur le sol, à quelques pas d'une salle avec une porte en métal, dû à la puissance du choc. Gabriel m'attrapa alors par le dessous des bras et poussait à l'intérieur de la salle pour éviter que je m'en prenne une deuxième autre part. Puis, il claqua la porte avec violence avant de la bloquer comme il pouvait en se mettant dos à cette dernière.

— Ok, là, ce n'est pas bon... Disait-il en passant ses mots sur son visage. Sinon ça va ton bras ?

— Comme si je venais de me prendre une balle, mais on va dire que ça peut aller.

— Tant mieux... Répondit-il au moment où un deuxième hurlement un peu plus grave que le premier se fit entendre, le rendant encore plus contrarié. Je vais les aider, tu restes là et tu ne bouges pas.

— Moi aussi je veux les aider.

— Pourquoi faire au juste ? Tu n'as pas de pouvoirs, tout ce que tu risques de faire, c'est de me gêner ! Alors tu restes là et tu ne bouges pas jusqu'à ce que je revienne te chercher.

J'allais répliquer, mais ma raison m'en empêcha. Il me regarda quelques instants avant de partir comme une flèche à l'extérieur. Je savais qu'il avait raison, mais je ne pouvais pas rester les bras croisés à attendre qu'ils se fassent tuer alors qu'actuellement, ce sont les seules qui peuvent m'aider. J'attendis quelques minutes puis décidais de le suivre en me maudissant intérieurement pour ma stupidité. Je longeais les murs en essayant de rester discrète Jusqu'à ce que j'arrive à une certaine distance de lui. Quand il arrivait à l'endroit d'où partaient les hurlements il resta immobile, sans esquisser le moindre geste. J'arrivais à côté de lui et vis un groupe de soldats tous plus équiper les uns que les autres et Allison au sol, un pistolet pointer vers son front. Gabriel commençait à réagir, mais il ne fut pas assez rapide et le soldat eut le temps de tirer la balle avant de se faire transpercer par le bras devenu noir de Gabriel. De mon côté, je n'osais plus bouger. Le coup de feu qui avait tué Allison continuait de résonner dans ma tête, encore et encore sans baisser de volume. Je pensais que le M.S.G. ne faisait que de kidnapper et qu'il ne tuait pas quand ce n'était pas nécessaire, surtout qu'elle était à terre et déjà cribler de balles. Mais il faut croire que j'avais tort et ce constat me glaça. C'était comme si j'étais au fond du trou, et que quand je commençais à trouver un moyen de remonter, je retombais encore plus bas.

DemonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant