Chapitre 6-3

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Un homme beaucoup plus grand que moi s'approchait doucement, il avait une aura lumineuse tout autour de lui, m'aveuglant et m'empêchant de le voir clairement. Il s'arrêta ensuite à environ un mètre de moi.

— Qui êtes-vous ? Demandai-je. C'était vous les voix dans ma tête ?

— Pour le moment, tu n'as pas besoin de savoir qui je suis exactement, sache juste que je suis un dieu, et que je suis là pour t'aider. Et les voix dans ta tête... C'était bel et bien moi, désolé pour ce petit désagrément, mais c'était le seul moyen de casser ta barrière mentale.

— Un dieu ? Mais de quoi vous parlez ? Vous blaguez, c'est ça ? Si c'est le cas, je vous arrête tout de suite, ça n'as rien de drôle.

— Non ce n'est pas une blague Pandore, mais tu comprendras en temps voulu. C'est une histoire qui devra attendre un peu.

— Et que voulez-vous me dire au juste ? Disais-je en croisant les bras.

— La question n'est pas ce que je souhaite te dire, mais ce que je souhaite te montrer.

Je ne répondis pas, essayant de comprendre ce qu'il entendait par montrer et attendant curieusement la suite. Il se retourna alors et une cascade de lumière m'ensevelit, me faisant rapidement fermer les yeux. Quand je les ouvris de nouveaux, j'étais assise sur le canapé du salon de mes parents, qui avaient alors l'air beaucoup plus jeune que la dernière fois que je les avais vus. Je vis ensuite une petite fille aux cheveux bruns à coter de moi et prenant le vieux canapé vert comme maison à sa poupée à la peau rose poudrée. J'en déduisis que cette scène venait du passé et que la petite fille à mes côtes était en fait moi quelques années auparavant. Mes parents semblaient alors se disputer devant l'imposante table basse ébène qui trônait au milieu du salon.

— De toute façon, elle va finir dans un putain de laboratoire par ta faute ! À t'entendre, il faudrait l'envoyer dans un pays où il n'y a ni flics, ni labo et ni putain de monstre, sauf que ça n'existe pas ! Et même si ça existait, tu portes préjudice à tout le monde en faisant ça ! Hurlait ma mère. Il faut que ma fille reste en sécurité, avec moi. En plus tu crois vraiment qu'empêcher ses pouvoirs va sauver quoi que ce soit ?

— Mais qu'elle soit ici ou là-bas, ça changera que dalle à ce qu'on nous réserve et comment ça va finir. Il est hors de question que l'on se fasse chopper à cause d'elle. Il suffit que l'on fasse comme si de rien était et qu'on l'envoie loin, comme ça pas de pouvoir, pas de mort. Et tout se passera bien pour tout le monde... Elena, pense à tout ce qu'on pourrait y gagner !

— Comme si l'envoyer loin pouvait changer quoi que ce soit...

— Mais si tu verras, si elle ne connaît pas l'existence des démons et tout ça, elle ne pourra pas avoir ses pouvoirs. Affirmais mon père en haussant les épaules. Et comme ça, ça changera tout.

— Tu sais très bien qu'elle est l'exception qui confirme les règles. Ça ne marchera pas. Elle n'est pas comme les autres.

— Bah, essayons ! De toute façon, que pourrait-on y bien perdre ? Il suffit de l'envoyer vivre avec d'autres gens et c'est bon ! Pas de pression !

— Notre fille. Voilà ce qu'on pourrait perdre. Je ne vais pas envoyer mon bébé chez des inconnus. Tu es vraiment un enculé Marc.

Ma mère tourna alors le dos à mon père et s'éloigna dans la cuisine, les larmes coulant sur ses joues. Je savais que finalement, elle n'avait pas eu gain de cause, puisque je ne vivais plus chez moi. Mais savoir qu'elle n'était pas d'accord me réchauffait un peu le cœur. Maintenant, même si je me doutais bien que mes pouvoirs ne sortait pas de nulle part, je ne pouvais m'empêcher de penser que si Gabriel et moi étions les deux seuls démons de troisième catégorie, ça revenait donc à dire que mes parents n'avait pas les mêmes pouvoirs que moi. Je me levais ensuite du canapé et la lumières m'envahit de nouveau pour me faire revenir là où j'étais quelques minutes plus tôt.

— Tu as bien tout entendu ?

— Oui, répondis-je, mais je ne vois pas ce qu'il y a de si spécial.

— Je suis sûr que tu sais, tu n'as rien remarqué de spécial dans ce qu'ils viennent de dire ?

— Non. Et j'ai beau tout retourné... Je ne comprends pas.

— Il se retourna alors et commença à avancer, s'enfonçant petit à petit dans la lumière.

— Dans ce cas, continue de chercher.

Je me réveillais ensuite dans la chambre d'hôtel que j'avais prise avec Haiden en sueurs, des gouttelettes perlant sur mon front. Je me levais rapidement, habitué des rêves compliqué et ouvrit la porte à la volée, m'attendant à ce qu'elle soit plus dure à ouvrir.

— Et bien, c'est une entrée fracassante. Disait Liam qui attendait assis par terre dans le couloir. Comment tu te sens ?

— Comme quelqu'un qui est perdue connaissance, mis appart ça, ça peu aller.

— Bon ce n'est pas trop mal, il se relevait d'un bond, je m'attendais à pire vu dans l'état dans lequel Raphaël est arrivé.

— Je me doute... Répondis-je avec une pointe de culpabilité dans la voix et passant nerveusement la main de mes cheveux.

Liam se contenta de me sourire avant de m'aider à descendre les marches, même si je n'avais pas besoin d'aide, il avait lourdement insisté et je n'étais évidemment pas d'humeur à lui tenir tête. Une fois arrivé en bas, tout le monde était dans le faux petit salon sauf Téo et Haiden, sûrement partis faire un tour dans les environs. Je m'affalais alors sur une chaise un peu poussiéreuse en soupirant. Raphaël ainsi que Gabriel, qui étaient dans une autre pièce, arrivèrent. Il ne fallut même pas plus de cinq secondes pour que Raphaël ne me remarque et qu'il ne s'avance vers moi.

— Moi qui espérais que tu ne te réveilles pas... Disait-il avec un air faussement déçu.

— On sait tous les deux que ce n'est pas vrai, te connaissant ça ne m'étonnerait même pas que tu es passé le restant de ta nuit à agresser tout le monde en attendant que je me réveille !

— Non, tu me connais mal. Je n'aurais jamais...

— C'est totalement ce qu'il s'est passé. Le coupait alors Gabriel qui venait d'arriver. Tu étais insupportable. Tu sais ce que tu as eu ? Me demandait-il.

— J'en ai une vague idée mais...

— Moi je sais ! S'exclamait Liam à l'autre bout du hall de l'hôtel. Ça m'est déjà arrivé il y a quelques années.

— Mais pourquoi tu ne l'as pas dit plus tôt ? Demandait Raphaël.

— C'est vrai que ç'aurait pu éviter à tout le monde une journée dès plus pénible. Ajoutait Blake.

— Oh ça va hein, je n'étais pas non plus...

Gabriel le coupait en disant qu'il l'avait été, ce à quoi Raphaël ne répondit pas et se contenta de bouder. Raphaël avait tendance à agir comme un enfant dès qu'il était légèrement stressé, c'était un moyen pour lui d'éviter la pression. Liam qui était content de la tournure de la conversation se leva avec un sourire et s'approcha en quelques pas de la table.

— En vérité, c'est plutôt simple, en gros quelqu'un a essayé d'entrer dans ta tête en cassant la barrière mentale. C'est un procédé assez courant chez les grands vampires, quand ils ont des subordonnés ils utilisent ça pour les rappeler à l'ordre. Chez les plus expérimentés peuvent carrément contrôler le corps.

— Mais pourquoi on te l'a fait ? Demandait Téo qui venait de rentrer et d'accompagner Haiden qui avait l'air particulièrement heureuse.

— Bah, on va dire que j'ai fait le con avec mon supérieur. Mais pour ma défense, il l'avait mérité.


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