50. La falaise (Fin)

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Nous étions reines. Nous nous embrassâmes sous les applaudissements de tous et sous une pluie de confettis.

Je me retournais vers l'assemblée, un immense sourire aux lèvres en posant ma main sur ma couronne, comme pour vérifier que je ne rêvais pas, mon autre main sur la hanche de ma copine.

Je parcourus les étudiants du regard quand... Je crû apercevoir Shell. Mais entre les confettis et les têtes toujours en mouvement... Je n'étais pas sûre. Le temps de regarder une deuxième fois, elle avait disparu.

Mais cette hallucination suffit à me faire paniquer. Je sentis mon souffle s'accélérer. Maddison se pencha vers moi.

- Tout va bien ?

- Oui, oui...

Je ne voulais pas l'inquiéter. C'était notre soirée. J'avais halluciné c'est tout.

Nous sommes redescendues de l'estrade et je cru la voir marcher vers le bar. Elle tourna la tête vers moi et disparu derrière la foule.

C'est pas possible, je deviens folle.

Je serrais fort la main de Mad et elle me guida sur la piste, nous devions danser un slow à nouveau en tant que reines, sous le regard des autres. Cette fois c'est moi qui posais mes mains sur ses épaules et elle sur mes hanches. Je blottis ma tête au creux de son cou, mais une fois de plus je cru voir Shell, cachée entre les élèves à m'observer.

Je me sentais paniquer mais je voulais le cacher à Mad à tout prix. Je ne voulais pas remettre ça. C'est le traumatisme, je psychote.

Laisse moi passer cette soirée en paix !!

Pendant le slow, quelques couples se joignirent à nous. Bientôt je ne voyais plus rien de ce qui nous entourait. Mais je me sentais mal.

La danse finie, Maddison se pencha vers moi :

- Je vais aux toilettes, reste entourée de monde s'il te plaît.

- Mais je voulais prendre l'air...

Elle me regarda un instant et, voyant mon air attristé et surtout à deux doigts de la crise de panique elle accepta.

- Tu as raison, tu n'as pas l'air bien. Va devant, rejoins les garçons. Je reviens.

Elle m'embrassa sur le front et partit. Je me dirigeais vers la porte la plus proche sans réfléchir, je voulais de l'air frais, l'entrée principale était à l'autre bout du bâtiment et je devais fendre la foule entière alors je pris la sortie de secours proche de la scène. Je ferais le tour par l'exterieur du bâtiment.

J'ouvris la porte en fouillant ma tenue dans l'espoir qu'une clope se soit téléportée dans les poches inexistantes de ma robe, mais non, je n'avais rien. Pas même mon téléphone, tout était dans le sac à main de Maddison.

La lune était cachée, il faisait nuit noire et mes yeux n'étaient pas habitués à l'obscurité après les lumières artificielles de la salle. J'aurais voulu avoir la lampe torche de mon portable pour éclairer mon chemin mais tant pis, je posais ma main sur le mur pour me diriger vers la lumière des lampadaires près du parking.

C'est bizarre... Je n'avais pas une goutte d'alcool dans le sang et pourtant j'avais l'impression d'être en plein délire. J'entendais même des bruits venant des arbres du parc adjacent au gymnase. Comme des bruits de pas... Ou alors j'avais juste peur? Comme lorsqu'on regarde un film d'horreur et qu'on pense qu'il y a quelqu'un chez nous alors qu'on est seul?

Je tentais de me concentrer en accélerant le pas, mais je crois que j'ai pris la porte la plus loin du parking possible. Si quelqu'un marchait en même temps que moi il faisait exprès de caler ses pas sur les miens... Il n'y a qu'un moyen de le savoir.

Where Life BeginsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant