9. Une semaine presque normale

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- J'ai besoin de toi, continuais-je.

Sans me laisser en dire plus, Jade attrapa mon visage dans ses mains et posa ses lèvres sur les miennes.

Je la repoussais presque instantanément.

- Qu'est ce que tu fous? m'écriais-je.

- E-Excuse-moi... Ce que tu m'as dit... J'ai dû... Prendre ça pour une déclaration d'amour, je suppose...

En était-ce une?

- Bien sûr que non! Je suis pas lesbienne! Et j'ai un petit ami! criais-je sans même m'en rendre compte.

Elle baissa la tête, un faible sourire aux lèvres, l'air attristée.

- Oui je comprends. Excuse-moi.

- C'est rien, répondis-je presque à contre-cœur.

Nous restâmes un petit moment dans le silence. Je lui rendis finalement sa chaîne, descendis de la moto et rentrais chez moi sans un regard en arrière.

Une fois dans ma chambre, j'entendis au loin un léger bruit de moteur qui s'éloignait.

Je traçais le contour de mes lèvres avec un de mes doigts, sans même m'en rendre compte.

Je finis par me jeter dans mon lit entièrement habillée.

Mais s'endormir après une telle nuit n'était pas si simple. Aurais-je dû lui dire quelquechose? Au moins bonne nuit?

Je n'en savais rien. Mais je regrettais d'être partie ainsi.

De toute évidence, je l'avais blessé. Mais elle n'avait pas à m'embrasser!

Aurais-je dû ne pas la repousser?

Qu'est-ce qu'il me prends... Je ne peux pas embrasser une fille, encore moins aimer ça.

...

J'ai dit quoi là? Aimer?

J'ai aimé?

Mais c'est impossible. Je ressens bien plus d'attirance pour Viktor... Enfin je crois...

Je restais statique un moment, sûrement des heures car le soleil commençais à pointer.

Dimanche.

Seulement ?

Tout s'est passé si vite en deux jours.

Soudain je réalisais, qu'il était environ 6 a.m, et que ma mère allait venir me réveiller dans deux heures pour se préparer à aller à la messe.

Je devais me laver, me changer, dormir, et essayer de faire en sorte qu'elle ne se doute de rien.

Je jetais mes vêtements dans la machine à laver, ils devaient empester la sueur et le gasoil.

Sous la douche je frottais avec exagération partout, comme si le fait que j'ai embrassé une fille pouvait se voir sur ma peau, limite que j'avais une énorme marque de rouge à lèvre sur une joue, alors que Jade n'en portait pas la nuit dernière. Et qu'elle ne m'avait pas embrassé sur la joue. Oui. Qu'ELLE m'avait embrassée.

Mon esprit s'embrouillait tellement. Je n'avais plus qu'à me sécher les cheveux en priant pour que mes parents ne se réveillent pas. 7.45 a.m.

Mais dès que j'allumais le sèche-cheveux, quelqu'un toqua à la porte.

- Emy? Tu es déjà réveillée?

- Oui maman!

Je sentis du stress mais aussi un soulagement, elle n'avait pas l'air de savoir que j'étais sortie la vieille.

Where Life BeginsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant