Nous avions passé le week-end a passer de magasins en magasins. On a par exemple fait des courses, car faut bien manger. Aussi débile que ça puisse paraître, petite gamine de bourges que je suis je n'avais jamais fait de courses! Mon père allait les faire de temps en temps, ou bien ils faisaient des drives, mais lorsqu'il faut économiser chaque centime, c'est compliqué et je découvre vraiment un nouveau monde.
Comment ça tout le monde s'en branle? Vous êtes dans MA tête alors faudra s'y faire!
Donc je reprends, on a fait des courses le matin puis on fait un après-midi shopping pour compléter ma garde-robe, qui a fini en véritable relooking.
Maddi m'a fait découvrir de nouvelles boutiques terriblement rock'n'roll, bien loin de mes traditionnels Gucci et autres Louis Vuitton. On m'y a trouvé une jupe noire avec une ceinture intégrée, des shorts et des chemises à carreaux, plein de t-shirt et débardeurs de groupes que je ne connais pas (encore) mais qui sont très beaux (les t-shirts pas les groupes), des colliers ras-du-cou, des accessoires pour cheveux comme un bandana noir, des barettes avec des pics argentés...
J'ai aussi craqué sur une veste en faux-cuir avec une capuche en tissu noir, des bottines à talons et des Doc Martens.
Et avant que vous ne nous demandiez d'où je sors tout ce pognon car non je le sors pas de mon cul par magie, voici l'explication : on a vidé mes comptes. Au sens propre, on est allées à la banque et j'ai demandé à solder tous mes comptes pour les changer de banque et les mettre à mon nom et ainsi éviter que mes parents ne récupèrent leur argent.
Ainsi je garde ce que mes parents m'ont légalement donné et surtout l'argent de mes études!
Bah oui, ce serait con de devoir refuser Princeton ou Yale car je n'ai pas de bourse ni d'argent pour payer moi-même, j'ai déjà été virée des cheerleaders (qui aurait pu me permettre une bourse) faut pas abuser.
En gros, je suis contente de pouvoir dire que je ne serais pas un poids financier pour ma copine dont je squatte déjà l'appart.
Enfin, on a fini par aller chez le coiffeur. Maddison avait déjà prévu d'y aller car ses cheveux repoussaient trop à son goût. On en a profité pour s'occuper des miens : j'avais toujours eu les cheveux très longs et naturels, qui m'enveloppaient comme un bonbon. Désormais, ils m'arrivent à la poitrine et ma raie est sur le côté, ça n'a pas l'air de grand-chose et pourtant je me sens bien différente.
Après une semaine mouvementée, c'était l'heure d'un nouveau départ.
Et cette fois, je n'étais pas seule face au monde. J'arrivais avec Maddison sur sa grosse moto de course, la noire et argentée, devant le lycée.
Elle m'avait prêté son casque le temps qu'on aille m'en acheter un (ouais on a oublié ça dans notre week-end shopping). Je pris le temps de le retirer, comme dans les films, au ralenti, puis je secouais mes cheveux.
Mad attacha sa moto et on traversa la foule main dans la main, la tête haute.
Maddison portait des lunettes de soleil, un débardeur blanc rentré dans son jean et ses rangers. Moi, j'avais un beau trait d'eye-liner, un haut noir court, une jupe grise avec une chemise à carreaux noire et blanche nouée autour de la taille et mes nouvelles chaussures qui me permettaient de faire sa taille.
Oui, je crois que je l'ai jamais dit mais Maddison fait environ 1m70 et moi 1m60, je n'avais jamais vraiment remarqué notre différence de taille car 6 jours sur 7 je portais des escarpins.
Mais ce week-end, en étant en chaussons chez elle j'ai bien remarqué qu'elle faisait presque une tête de plus que moi.
Si on était dans une série, toute cette scène, de notre arrivée jusqu'à ce qu'on monte les marches et qu'on entre dans le bâtiment, serait au ralenti.
Je me dirigeais vers mon casier dans lequel il ne restait plus un grain de farine pour prendre quelques livres avant de se diriger vers la cours, à la vue de tous.
On s'assit sur un banc au soleil et on commença à discuter comme si de rien n'était.
- Je me sens tellement libre, c'est fou!
- Ça fait du bien quand on n'a plus rien à foutre des autres.
- Oui, y a plus que nous deux qui compte.
Elle me sourit en retour et on s'embrassa sous le regard ébahi de tout le lycée, qui, la semaine dernière encore, avait décidé de faire de moi son bouc-émissaire.
Je passais le reste de mon lundi sur un petit nuage avec ma copine.
En rentrant chez nous, j'en reviens toujours qu'on vive ensemble, je bazardai mes chaussures neuves dans le placard, elles m'avaient fait d'horribles ampoules.
J'ouvris la porte de la salle de bain et la claquai immédiatement après avoir vu la mère de Maddi aux toilettes.
- Pardon Madame Lane!
- Pas de souci, Emy-chérie, et appelle moi Amanda, je te l'ai déjà dit, me dit-elle d'un calme olympique en sortant.
- Je n'arrive toujours pas à me faire à l'idée qu'il n'y a qu'une salle de bain pour trois, j'avais la mienne avant. Je dois apprendre à frapper avant d'entrer...
Je ris nerveusement pour cacher ma gêne.
- T'inquiète Emy, tu vas t'y faire, me dis Mad en rangeant de la vaisselle restée sur le bord de l'évier.
Amanda s'assit sur une des chaises, l'air fatiguée... Comme d'habitude en faite. Je rentrais dans la salle de bain pour me démaquiller mais j'entendais toujours leur conversation :
- Alors m'man, t'as fait quoi aujourd'hui ?
- Je suis sortie me promener tout à l'heure, et je suis allée à la poste.
- Tu devais poster quoi?
- J'en sais rien... Je devais poster quelque chose?
J'entendis Maddison rigoler et lui répondre :
- Non, t'inquiète, je m'occupe de tout...
Ça c'était bien vrai. Je suis arrivée depuis trois jours et j'ai déjà pu constater à quel point Mad se démenait pour prendre soin de sa mère. Elle faisait absolument tout : le ménage, la cuisine, payer les factures, déclarer les impôts... À qui je vais faire croire ça, elle travaille illégalement elle a pas d'impôts!
Je sortis quelques minutes plus tard, mes chaussons à oreilles de lapin aux pieds. Ils faisaient partie de mes coups de coeur de ce week-end.
Maddison était déjà en train de préparer le repas de ce soir.
- Rien de prévu ce soir? Pas de combat ou de meeting au garage?
- Rien de cela, et y a que toi et moi, me répondit-elle avec un clin d'œil coquin.
Je me sentais rougir, mes joues et mes oreilles étaient brûlantes.
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Where Life Begins
Novela Juvenil" - J'avais toujours considéré ma vie comme parfaite, mais pourtant il me manquait quelque chose. Maintenant je sais ce que c'était. Le danger. Et le danger, c'est toi. Elle resta bouche bée. Je ne savais pas pourquoi, je ne la connaissais que depui...