Where Life Begins

35. Vivre chez Mad?!

J'ouvris lentement les yeux. Le soleil passait entre les deux rideaux fin et abîmés de Parker.

J'arrêtais l'alarme de mon téléphone. C'était le grand départ aujourd'hui. J'irais prendre une douche dans les vestiaires et mon petit déjeuner au Dunkin Donuts le plus proche.

Parker m'avait dit qu'il dormirait sur le canapé, et comme le canapé était vide j'en déduisis qu'il s'était déjà levé.

J'avais dormi en sous-vêtements avec un débardeur car, douée comme je suis, je n'avais pas pris de pyjama. Je remis mon jean en vitesse et me fis un chignon bâclé lorsque j'entendis une discussion pour le moins agressive au loin.

J'ouvris la porte du studio et vis Maddison, Parker et Chris en pleine discussion en bas de l'escalier.

Tous s'arrêtèrent de parler en me voyant descendre les marches. Pendant une seconde, j'aurais pu me prendre pour une princesse, dont la beauté impressionne tant que tout le monde en est sans-voix. Mais non, j'ai une tête de déterrée, j'ai mal dormi, j'ai les cheveux gras et j'ai un débardeur Nirvana qui a sûrement plus de 6 ans.

Je n'étais définitivement pas dans le mood pour une dispute avec Maddison qui fronçait déjà les sourcils en me voyant arriver. J'aurais aimé foudroyer Parker du regard, mais je ne lui avais pas fait promettre de ne rien dire, alors je ne pouvais m'en prendre qu'à moi même.

- À ce qui paraît, tu t'en vas? me demanda Maddison sur un ton dont on devinait la colère contenue.

- Mes parents m'ont mise dehors. Je vais vivre avec ma sœur à LA, répondis-je en m'efforçant d'avoir l'air neutre et distante.

- Et tu voulais partir comme ça? Sans rien nous dire?

- Je suis pas fanne des adieux...

Je baissais la tête, je me sentais coupable de ne leur avoir rien dit. Mais je savais qu'en voyant Mad, je n'aurais qu'une envie, c'est de rester.

Elle sembla se détendre et se mit à glousser.

- Ho... Emy... T'es vraiment conne...

- Hé! 

Je lui frappai l'épaule mais elle continua.

- Qui t'as dit que tu étais obligée de partir? Tu n'as qu'à venir chez moi!

- Qu'est ce que quwhat?

J'écarquillais les yeux. Vivre chez ma copine? Ma première copine en plus? Alors que je ne la connais que depuis 3 mois?

C'est vrai que je ne la connais que depuis trois mois mais... J'ai passé tellement de temps avec elle, j'ai l'impression de la connaître depuis toujours. Je sais presque tout d'elle, et elle sait tout de moi, alors... Pourquoi putain de pas?

Avant que je ne comprenne ce qu'il se passait, j'étais dans sa voiture – parce que oui! Maddi a une voiture!

En faite, non, c'est la voiture que se partage la bande quand y a besoin, je l'avais déjà vue garée dans la cour derrière le garage mais je n'y avais jamais fais attention...

Bref, j'étais assise à côté d'elle qui conduisait de manière chill avec des lunettes de soleil, une main par la fenêtre qui tenait une cigarette et une coolattitude hors-norme.

Moi, je tapotais sur mon téléphone, cherchant comment expliquer à ma soeur que je ne viendrais pas vivre chez elle finalement.

Au bout de plusieurs minutes de trajet, j'avais réussi à faire le message parfait et en même temps, on s'arrêta devant un de ses milliers de petits immeubles compactés les uns contre les autres, bien typiques de notre ville de San Francisco.

Nous étions dans le Mission District, à Vermont Street, bien loin de Washington Street, dans Presidio Heights... Mon ancien chez-moi.

Je sortis avec ma valise. Le ciel était gris, le bâtiment était sombre, l'ambiance était oppressante.

Elle ouvrit la porte qui donnait sur un petit escalier étroit. Elle me prit ma valise des mains et monta au premier, puis au deuxième étage où elle sortit des clefs de sa poche de veste pour ouvrir l'unique porte.

- Bienvenue chez moi, me dit-elle en posant ma valise au milieu de l'entrée.

Je détaillais leur appartement : à droite de la porte d'entrée se trouvait un petit canapé deux places gris, une table basse en bois et une télé accrochée au mur. Dans l'angle droit, un cuisine simple en longueur et une petite table avec quatre chaises. En face de moi une porte, et à ma gauche une penderie et deux autres portes.

Leur appartement entier faisait la taille de la suite parentale de mon ancienne maison.

- Tu dormiras avec moi, si ça ne te dérange pas... C'est soit ça soit ma mère, haha.

- Avec toi, ça ira très bien.

- C'est ici.

Elle se dirigea vers la deuxième porte. Sa chambre avait des murs blancs et un gris, il y avait un petit lit double en métal noir et des lumières un peu partout.

- Je vais te faire de la place dans mon placard, dit-elle en se dirigeant vers l'armoire près de la fenêtre.

Je fis le tour de la chambre, sur son bureau il y avait autant de cahiers de cours que de papiers officiels du style des factures de frais médicaux, les relevés de compte...

Je me retins de les lire par grosse curiosité mal placée. Par terre, je vis une boîte remplie de vinyls avec un tourne-disque.

- Cool.

- De quoi?

- Tes vinyls, je peux en mettre un?

- Non, désolée, ma mère dort je crois...

- Ah, ouais, normal.

Après tout il n'était que 8a.m. Je continuai ma petite visite : sur un tableau je vis plein de photos de Maddison avec ses amis et des gars du garage. Je me sentais un peu jalouse qu'elle n'ait aucune photo de moi jusqu'à ce que mes yeux se posent sur sa table de chevet où je vis une fille rousse de dos encadrée.

Je m'approchais pour l'examiner, et oui! Putain c'était moi! J'étais dans le garage avec Chris, je me souviens que j'étais venue faire de la moto-cross et que j'avais fini la soirée à parler avec lui. On ne voyait que le bout de son nez, coupé par le cadre, tandis que j'étais de trois-quart face dans l'ouverture de la porte de garage.

Je voulus me tourner vers Maddison, toujours en train de ranger ses affaires lorsque je vis une peluche de chat sur son lit, cachée au milieu des coussins.

Non... La peluche de la fête foraine?

Je l'attrapais pour la sentir, elle avait toujours mon parfum. J'en revenais pas.

- Tu t'amuses bien?

Je me retournais, la peluche contre ma joue, honteuse.

Elle rigola en me voyant rougir. Je sortis mes clefs de ma poche pour lui montrer.

- T'as toujours mon porte-clef! s'écria-t-elle.

- T'as toujours la peluche !

Et on rigola comme deux connes.

Je sentais déjà que j'allais me plaire ici.

•••

NDA :
yo

Ce chapitre est pas super top en action mais je l'aime bien ^^

Et oui! Je me suis vraiment fait chier à aller sur maps pour faire un screenshot du média et voir où habitaient Emy et Maddison!
Remerciez mes efforts svp

et merci pour les 2k!