Chapitre neuf

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Harry

Je suis installé dans mon bureau. Je feuillette, avec une concentration quasi-parfaite, des fiches sur un nouveau projet, annotant des choses. Aucun son ne vient troubler le climat calme qui règne dans la pièce... Jusqu'à ce que trois coups distincts soit frappés à la porte.

-- Entrez.

Elle s'ouvre sur Stéphanie. Une des secrétaires. Elle semble inquiète, réellement inquiète.

-- Monsieur... Je venais seulement vous avertir que Louis a été hospitalisé ce matin. Il... Les médecins viennent d'appeler, le lavage d'estomac sera effectué dans une heure. J'ai pensé vous prévenir.

Je relâche le stylo, le laissant tomber sur le dossier.

-- Que c'est-il passé ? Je demande d'une voix étranglée.

-- Il a fait une overdose suivit d'un arrêt cardiaque. Ils ont réussi à refaire battre son cœur, mais il doit encore subir un lavage d'estomac et rester à l'hôpital pendant quelques jours.

Une overdose. Je ferme les yeux, passant une main sur mon visage, avant de repousser mes cheveux en arrière. Une overdose. Il est passé près de la mort, parce que j'ai réussi. J'ai réussi à le mettre au plus bas. J'ai réussi. Je rouvre les yeux et pose mon regard sur Stéphanie. Elle semble dégoûtée par mon comportement.

-- Vous avez votre journée, si vous voulez aller le voir.

-- Merci, monsieur. C'est trop aimable.

Elle appuie sur ses mots avant de fermer brusquement la porte. Je laisse échapper un rire, tirant sur mes cheveux. J'ai réussi à le détruire. Je balance le tas de papier au sol en lâchant un rire rauque, tranchant. J'envoie parterre toutes mes boîtes de stylos en hurlant. Il a voulu se donner le coup de grâce après tout ce que je lui ai fait. Et qu'est-ce que je peux faire maintenant à part être dégoûté de l'avoir plongé dans tout ça.

-- Putain de merde ! Je m'exclame en tirant sur mes cheveux.

Je ferme les yeux en me laissant glissé contre un des murs. Mon bureau est ravagé. Ma chaise de bureau est renversée et tous mes papiers traînent sur le sol, surplombés des dizaines de stylos. Il a fait une overdose et c'est de ma faute. Je suis le dernier des enfoirés de ce monde de merde. Je pensais avoir perdu Louis, avant. Mais il me restait Deb.

Mais là, les deux ont fait une overdose. Ils ont failli mourir. Je n'aurais pas seulement perdu Louis, j'aurais perdu Deb également. Comment l'aurais-je vécu ? Une partie de moi sait très bien que ça aurait été horrible, une autre me dit que j'aurais été assez fort. Une ment, l'autre pas. Je ferme les yeux un instant.

Après un moment je me relève, laissant le bordel étalé dans la pièce. Je prends ma veste en marchant et l'enfile. En sortant du bureau, je referme la porte et je demande au premier stagiaire que je croise d'aller le nettoyer avant demain et de reclasser les feuilles dans leur dossier respectif. Je crois que sur le moment, il se retient de m'insulter, mais je m'en fous.

Arrivé devant l'immeuble, j'entre directement dans ma voiture et met les clefs sur le contact. Je démarre et... Merde, je ne sais même pas dans quel hôpital il se trouve.

-- Vous n'êtes pas autorisé à aller le voir. En réalité... Vous êtes marqué sur sa liste noire. Je m'excuse, monsieur Styles.

Je lâche un rire mauvais, avant de me pencher au-dessus du bureau, mais la secrétaire me bloque. Elle me lance un regard noir, avant de fermer le dossier.

-- Il doit y avoir une err-

-- Il n'y a pas d'erreur, elle coupe. Une femme est venue tout à l'heure et elle a dit que vous étiez dangereux pour cet homme. Je ne vous laisserais pas y aller.

Je grogne. Je devrais lui crier dessus, mais je ne pense pas que ce soit la solution. Enfin, peut-être que si. Je pourrais la faire virer, elle doit en être consciente, non ?

-- Ecoutez-

-- Sortez ou j'appelle la sécurité.

Très bien. Je suis hors de moi. Elle me menace, cette pimbêche.

-- Je suis son petit-ami. Je ne pense pas qu'il serait heureux de savoir ce qu'il se passe.

Elle me regarde, toujours avec le même regard mauvais. Puis, elle décroche un téléphone et compose rapidement un numéro.

-- Oh, vous savez, c'est bien essayé. Dommage que vous ne soyez pas le premier et que je ne sois pas dupe. Je sais qui vous êtes, ça ne m'arrêtera pas.

Putain de salope. Je frappe mon poing contre le bureau d'accueil, faisant trembler ses stylos, papiers et autres. Elle sursaute, puis se reprend, alors que la personne décroche, je crois.

-- Nous avons un problème couloir B, dans l'allée centrale, à l'accueil. Oui, un homme refuse de coopérer.

-- Vous allez me laisser aller le voir ! Je ne suis sûrement pas venu pour rien ! Je hurle sur la femme.

Elle raccroche le téléphone, puis me regarde, le visage fermé.

-- La sécurité devrait arriver d'ici quelques minutes, elle dit calmement en se rasseyant dans son siège.

-- Etes-vous putain de sérieuse ?!

Je crie encore plus fort.

-- Je vais vous faire renvoyer ! Vous n'imaginez pas le pouvoir que j'aie et que j'aurais sur vous lorsque vous me supplierez de lever le procès que je vais vous collez au cul !

Deux bras prennent mes poignets en coupe, les amenant derrière mon dos. Putain, ça va attirer des paparazzi.

-- Lâchez-moi !

-- En réalité, vous auriez l'air ridicule à me mettre un procès pour cela et de plus, vous ne gagneriez pas-

-- J'ai de bons-

-- Bons avocats ou non, elle coupe, replongeant son visage dans les papiers, comme désintéréssés, alors que je me débats contre les deux hommes qui tentent de me maîtriser.

Je vais rompre ce truc de ne pas frapper une femme. Elle va se prendre mon poing dans la gueule si elle ne s'arrête pas tout de suite. Et je me débats encore, je donne des coups de poing et des coups de pied. Ma montre va être foutue vue ce qu'elle prend et mon trench-coat va se déchirer bientôt -- et puis je m'en fous, en réalité. Je veux le voir et je le verrais.

-- Laissez-moi le voir ! Je crie encore une fois.

La secrétaire décroche son téléphone et - oh mon dieu, si Stéphanie à livrée ces informations sur moi, je jure qu'elle dormira dans la rue dans moins d'une semaine. Elle discute de quelque chose et ses yeux s'écarquillent. Elle appuie sur un bouton à sa droite, et directement ou presque, un médecin en blouse blanche déboule dans la pièce.

-- Le patient de la chambre 312, Louis Tomlinson, son opération s'est mal passée. Il a une infection aggravée et il a été placé dans un coma artificiel pour le préserver pour le moment, mais vous devez agir vite.

Je crois que je m'évanouir. S'il meurt ou s'il lui arrive quelque chose de grave -- eh bien, c'est le cas -- je ne me le pardonnerais pas. Je n'aurais pas dû faire le con avec lui de cette façon... Oh mon dieu, je n'aurais réellement pas du. Je me calme directement et un des agents de sécurité articule un « enfin » exaspéré.

-- Est-ce que- est-ce qu'il va s'en sortir ? Je demande d'une petite voix.

Le médecin se retourne vers moi, les sourcils froncés.

-- Je ne sais pas.

Elle lui donne des clefs, puis il s'en va rapidement et je me fais jeter de l'hôpital. Louis va peut-être mourir ? Je m'effondre sur le trottoir à l'extérieur, le visage entre les mains.

Deb (larry stylinson)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant