Chapitre dix-sept

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N'essayez pas de devenir un homme qui a du succès. Essayez de devenir un homme qui a de la valeur.

Albert Einstein

-- Alors... Il est mort ?

Je ferme les yeux un instant, avant de hocher la tête. Je vois Andy pincer les lèvres avant d'acquiescer, observant vaguement les alentours. Il semble sur ses gardes, angoissé.

-- Des gens m'observent, ici. Ils sont étranges et... Tu sais, putain, je pensais être le roi du monde, mais ces connards m'ont ramené à la réalité, je crois. Même si j'imagine encore être dans la noblesse de cette connerie, je me suis fait frappé une dizaine de fois en une semaine, seulement pour quelques mots en l'air, enfin, ils sont de putains d'intolérants.

Même en étant enfermé en prison, il reste le même con insupportable. Je n'arrive pas à l'entendre blablater pendant plus de cinq minutes avant d'exploser et de vouloir le frapper. Je soupire longuement, le coupant dans son monologue.

-- Tu m'écoutes, au moins ?

-- Non ! M'exclamais-je. Non, je ne t'écoute pas et je m'en fous totalement de ce que tu as à me dire. Louis avait peut-être le rôle de celui qui t'écoutait, mais je m'en contrefous de toi et de tes conneries ! Tu n'as même pas essayé de le sauver, connard.

-- Je n'ai pas pu ! Hurle-t-il à son tour, avant qu'un garde ne nous disent de parler moins fort.

-- Tu ne voulais surtout pas mourir. Tu es un lâche et tu le sais, même si tu ne l'admettras pas. Alors profite d'être en prison, Louis n'a pas eu cette chance.

Je me lève, le laissant en plan, entendant son soupir profond. Je sors de la salle, puis du bâtiment, inspirant une grande bouffée d'air. Je ne veux pas de tout cela, ni d'Andy en prison, ni de Louis décédé. Je ne veux rien de tout cela. Je voudrais revenir en arrière et ne jamais tuer Jessica, revenir en arrière et ne faire aucune erreur. Nous avons été idiots et j'aimerais pouvoir faire quelque chose pour changer cela, mais je ne peux pas. Je vais devoir vivre avec deux meurtres sur la conscience, même si aucun des deux n'a été fait de ma main.

C'est vrai, je n'ai pas porté le coup à la gorge de Jessica et n'est pas non plus infiltrer le poison dans le corps de Louis. Cependant, j'ai contribué à, dans les deux cas, peu importe à quel point j'étais d'accord avec le décès de la personne - et je ne l'étais dans aucun des deux cas. Je ne voulais qu'aucun des deux ne meurt. Je ne connaissais pas Jessica et n'ai jamais voulu qu'elle meurt. Louis, lui, était l'homme dont j'étais amoureux et aussi la personne m'ayant appris à vivre réellement. Je n'ai jamais voulu un de ces deux meurtres. Je n'ai jamais voulu tuer quelqu'un ou assister à un meurtre. Je me suis opposé à celui de Louis, mais rien n'a fait. Ils sont morts. Et je n'arrête pas de me dire que toute cette situation est injuste au possible.

J'ai toujours eu une vie, aussi ennuyante soit-elle, plutôt correcte et stable. Puis Deb est arrivé, le meurtre de Jessica, mon amour pour Louis, notre histoire et toute cette poursuite entre les forces de l'ordres et nous. Je ne comprends quelle est la chose que j'aurais mal gérée, quelle est la chose qui a fait déraper la situation à ce point. Au point qu'elle devienne incontrôlable et qu'elle me ruine émotionnellement. Je me plains même si je sais que je ne suis pas le plus à plaindre. Je suis là avec un deuil à dos et une tristesse incomparable, à devoir relever une entreprise. Cependant, Louis est mort pour tout cela et Andy se retrouve en prison. Je ne suis définitivement pas le plus à plaindre.

-- Tu n'es pas le plus blessé par tout ça, tu n'es pas celui à qui ça fait le plus de mal, me répétais-je, assit au volant de ma voiture, en train d'essayer de sécher mes larmes.

Deb (larry stylinson)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant